Didier Forh a quitté Belfort, ma ville de naissance, pour s’installer à Pontarlier dans la capitale du Haut-Doubs. Mais il n’est pas pari seul, avec son amie la plume… pour nous concocter un polar, le troisième, qui mérite de s’attarder entre les pages et de se perdre entre les lignes. 

 

Il y a parfois des polars qui méritent de sacrifier une ou deux soirée pour en explorer toute la saveur. Car, souvent, dans ce genre aimé ou décrié, c’est selon, les goûts riment souvent avec un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout… Alors moi, en tant que lecteur, le titre et la couverture du livre ont vite attiré ma curiosité. Et pour couronner le tout, l’auteur est régional. Je ne pouvais pas bouder mon plaisir et il était évident que je n’avais pas d’autre choix que de le lire. En un mot comme en un seul : lisez-le, vous ne perdrez pas votre temps.

 

 « Un écrivain ? C’est quelqu’un qui nourrit ses obsessions », répondait voici quelques années le maître en la matière Jean Vautrin. 

 Force est de constater que Didier Fohr a bien compris la définition de cette phrase. Avec L’ogresse met le feu, l’auteur ne se gène pas pour nous faire rentrer dans le monde parfois subtil, parfois bizarre, de la dinguerie et de la perversité au féminin. Un monde étrange et fascinant à la fois qui embarque le lecteur loin de ses repères habituels, entre les lignes chaotiques d’un polar qui fleur bon les surprises.

  

 Tout commence par un fait divers en compagnie de Mathieu Launay, qui se retrouve pris au piège dans une histoire d’usine incendiée. Le décor est planté avec une certaine comptable qui a le feu au derrière, comme l’on dit ! Toute ressemblance avec l’incendie de l’usine étant fortuite…

 La demoiselle en question est d’ailleurs renommée entre les lignes par "La reine de la manip’" ou encore "l’escroc en jupon", c’est selon les évènements du livre. Une chose est sûre, elle donnera bien des sueurs aux journalistes comme aux enquêteurs. Les scandales vont sortir en pleine lumière mais l’Ogresse, qui sait lever la cuisse, saura retomber sur ses pieds.

 

 Dans ce livre, on découvre une écriture ciselée et inventive, bouillonnante et amusante avec des dialogues qui marquent le lecteur :

 " Tu as trouvé un dentiste ? – Ils ont tous été condamnés pour actes de torture et de barbarie "

 Un polar qui se lit facilement jusqu’à la fin, au lecteur de se plonger dans cette histoire d’Ogresse un peu particulière.

 Et pour conclure, je dirais qu’il faut parfois se méfier des ressemblances. En effet, on pourrait penser que certains des faits ont réellement existé, car, on peut le soupçonner, ces coïncidences ne seraient alors… pas forcément fortuite. A vous de voir !

 

" L’Ogresse met le feu " par Didier Fohr

ETT /Éditions Territoires Témoins

 196 pages  Collection Borderline