« L’internetalisation » de la censure

La censure gagne du terrain.Alors qu'Amnesty rend son rapport 200.Force est de constater que la situation s'aggrave.Même dans les pays occidentaux.A quoi servent donc les organisations internationales?

Petit tour d'horizon dans cette galaxie en constante expansion…

Venezuela

La télévision la plus ancienne du Venezuela, RCTV (Radio Caracas Television), dernière grande chaîne d'opposition du pays, a cessé d'émettre dimanche une seconde avant minuit, après 54 années d'existence, à l'expiration de sa concession que le gouvernement d'Hugo Chavez a refusé de renouveler, malgré les critiques émises à l'étranger.

Etats-Unis

 

Iran

CSDHI-Deux personnes ont été lapidées en Iran et la justice ne cesse de fouetter, d'amputer et d'arracher les yeux des condamnés, a rapporté mercredi le groupe de défense des droits humains, Amnesty International.

En Iran, « la situation des droits humains s'est détériorée, la société civile faisant face à des restrictions croissantes sur les libertés fondamentales d'expression et d'association », déclare Amnesty International dans son rapport annuel 2007.

« On rapporte que deux personnes ont été tuées à coups de pierre. La justice ne cesse de fouetter, amputer les membres et arracher les yeux des condamnés », décrit le rapport.

« Plus de 177 personnes ont été exécutées, quatre d'entre elles au moins avaient moins de 18 ans au moment de leur délit présumé, dont une qui avait moins de 18 ans au moment de son exécution. (…) Le nombre réel d'individus exécutés ou qui ont subi des châtiments corporels est probablement considérablement plus élevé que les chiffres dont nous disposons.

« Un grand nombre de détenus politiques, dont des prisonniers d'opinion, continuent de purger des peines de prison imposées à la suite de procès injustes dans les années qui ont précédé. Des milliers de nouvelles arrestations ont eu lieu en 2006, la plupart pendant ou à la suite de manifestations. Des défenseurs des droits humains, dont des journalistes, des étudiants et des avocats, font partie des personnes détenues de façon arbitraire sans aucun contact avec leur famille ou sans représentation en justice.

« La torture, particulièrement en période d'avant procès, reste monnaie courante », ajoute le rapport.

Maroc

Le Royaume du Maroc n'en est pas à sa première censure. L'année dernière,
Google-Earth en a été victime. Raison invoquée, la sécurité, à l'instar de la Corée républicaine, ou encore l'Inde, la Thaïlande et Israël. Une censure aisément contournable pour qui sait utiliser un proxy. Un site, open dns, s'est ainsi rapidement fait connaître auprès des internautes marocains pour ses nombreux avantages. Là encore, début janvier 2007, la censure est tombée.

Face à ces multiples attaques contre la liberté des Marocains, le site Stop-Censure.org a été récemment créé. Afin de protester, de nombreux marocains ont fermé leur blog. Larbi.org, l'un des blogs marocains les plus influents, est ainsi en grève. Et d'autres blogueurs marocains ont rapidement suivi le mouvement.b

Internet

Vingt-six pays sur les quarante étudiés dans le monde censurent l’internet, bloquant l’accès à des informations politiques, religieuses, sociales ou culturelles, a indiqué vendredi dans un rapport un groupe d’universités britanniques et nord-américaines.

“La censure sur internet progresse dans le monde entier”, a indiqué John Palfrey, professeur de droit à l’université de Harvard, dans un communiqué.

“Une certaine régulation est attendue au fur et à mesure que ce media évolue, mais le filtrage et la surveillance peuvent grâvement nuire aux libertés civiles et à la vie privée, et empêcher les communications mondiales”, a-t-il prévenu.

OpenNet initiative –partenariat entre les universités britanniques d’Oxford et Cambridge, américaine de Harvard et canadienne de Toronto– a découvert que des gouvernements d’Asie, du Proche-Orient et d’Afrique du nord empêchent leurs citoyens d’accéder à des informations jugées trop sensibles (politique, culture, sexualité, religion).

“La façon dont la censure est effectuée devient plus sophistiquée à mesure que les outils internet s’améliorent”, a noté l’étude, réalisée tout au long de 2006.Ainsi, au lieu de bloquer uniquement des pages de sites internet abordant les thème proscrits, les censeurs sont désormais en mesure de bloquer des applications entières comme YouTube, Skype et Google maps.

Sur les 26 pays qui censurent la toile, certains bloquent une vaste gamme de thèmes mais également une grande quantité de sujets qui y sont liés (Iran, Chine, Arabie Saoudite) tandis que d’autres ne visent qu’un thème mais sur un large spectre.

Ainsi la Corée du sud n’a qu’une cible –les sites pro-Corée du nord– mais elle est fortement censurée.

Mais aucun filtrage n’a été constaté dans 14 pays où l’on pourrait pourtant s’attendre à en trouver, a noté le rapport, citant notamment l’Afghanistan, l’Egypte, l’Irak, Israël, la Malaysie, le Népal, la Russie, le Venezuela et le Zimbabwe.

“Peu d’Etats limitent leurs activités à un seul type de contenu. Une fois que le filtrage a commencé, il est appliqué à une large palette de sujets et peut être utilisée pour accroître le contrôle du cyberespace par les gouvernements”, a noté Rafal Rohozinski de l’université de Cambridge.

 

Google et ses actionnaires refusent de changer de politique en Chine!

 

 

Les actionnaires de Google ont rejeté une résolution sur la liberté d'expression lors d'une assemblée générale, s'alignant ainsi sur la position de la direction. Cette proposition a été soumise par un des actionnaires minoritaires, le fonds de pension de la ville de New York (NY City Pension Fund) le 16 décembre dernier. Elle avait pour but d'obliger les entreprises du secteur Internet à « moraliser » leurs activités dans des pays où les droits de l'homme sont bafoués. La résolution visait notamment la politique de Google en Chine, où le moteur de recherche censure des résultats considérés comme dangereux par le gouvernement de Pékin. Le même texte sera soumis prochainement à l'assemblée générale de Yahoo, dont le fonds de pension de la ville de New York est également actionnaire minoritaire.