L’Europe, L’Europe, L’Europe! Je sursaute comme un cabri à l’approche des élections européennes. Notre devoir civique du mois de juin. D’une simplicité effrayante. Et Jupin de rire… Rhadamanthe, le fils chéri, va y perdre sa sagesse. En effet, le citoyen qui va se précipiter – ne préjugeons pas le taux d’abstention – vers le bureau de vote, que sait-il ? Que l’Europe est constituée de 27 Etats. Jusque là, tout va bien. Sait-il qu’au soir du scrutin auront été élus 78 députés français au sein d’une assemblée de 785 membres ? Peut-il préciser les contours de sa région électorale ? Sans doute pas.
La France est divisée en 7 régions. Que pense-t-il d’un représentant élu à la fois par Saint-Pierre et Miquelon, la Polynésie et la Réunion ? On pressent l’attention de l’élu de proximité! Surtout que si le citoyen s’enquiert de la composition du Parlement de Strasbourg, il apprendra qu’il est composé de 7 partis ayant une vague ressemblance, très vague même, avec ceux de notre représentation nationale.Peut-on ajouter que les nonistes et les ouiouistes se retrouvent dans les 2 grands partis français. Au sens large, un pataquès. Que vous semble alors la foire s’empoigne, tous partis confondus, pour toucher les prébendes généreuses de l’Europe. Et que les militants du Centre de la France de récuser la tête de liste PS imposée par Solférino ! Et que l’UMP de se chamailler pour l’ordre de sa liste ici ou là ! On en revient, mais est-ce risible, aux guerres picrocholines d’Alcofribas Nasier.
Ne votons-nous pas ce jour-là pour une entité supranationale dont l’autorité devrait faire l’unanimité ? Au contraire, comme chaque fois nous pourrons nous laisser aller à notre travers bien gaulois de défoulement antisystème. En toute bonne conscience, nous glisserons dans l’urne du Besancenot ou du Le Pen (pas outrageusement présent jadis à son siège). En effet, dès le lendemain du vote, même avant hélas, vous aurez oublié le nom de l’élu chargé de donner son avis – voter, pas toujours- sur les directives qui seront souvent notre loi de demain. Avant le jour peu fatidique, nous aurons droit à des programmes ( ?) ésotériques concoctés dans des alcôves qui trancheront par leur similitude ! Fasse que la crise actuelle qui devrait unir le continent, éveille la conscience des votants et des élus. Cela s’appelle l’Utopie, docteur More !
[b]Nicanor[/b]
C’est toujours avec autant de poësie, que vous nous rappelez, qu’en Juin de cette année,
il nous faudra voter, pour des candidats, désignés par les chefs de Partis Politiques,
Députés Européens qui voteront des lois qui je l’espère sortirons, les 27 Pays de cette UE, de ce bourbier économique, dans lequel le Monde est plongé!!
Mais, là rien n’est moins sûr….
Amicalement
SOPHY
L’instauration du suffrage universel direct date de 1979. Cela fait déjà trente ans. Et que savons nous de la vie politique de l’UE ? Rien ! Pourquoi ? Car selon l’expression de J Delors, l’Union Européenne est « un opni » (objet politique non identifié).
Comme vous l’avez justement souligné, l’électeur se présente dans les urnes mais ne se rend pas compte de la valeur de son vote. Peut-être que s’il savait que 80% de nos lois, ont pour origine des directives communautaires, il se dirait que ce vote peut-être important. Quant à savoir pour qui il vote ou ce que l’élu fera concrètement …. Les courants transnationaux ne communiquent pas de manière transnational. Qui connaît les courants représentés au Parlement européen à part nos candidats nationaux ?
Le taux de participation tournera probablement autour de 30%. Pour que les gens s’y intéresse, il est impératif de mettre en place une communication intensive. Le premier sentiment envers l’UE peut-être une peur de la perte de souveraineté ou encore une vague idée de ce que c’est. Sans communication ni pédagogie, ce qui se passe à Bruxelles n’intéresse personne. Et c’est bien dommage …
A Sophie, j’aimerais parier pour une participation de 50%. La météo sera décisive, à moins que ce ne soit comme vous l’indiquez la peur qui conduise à des choix étrécis. Si la pédagogie gouvernementale en France est parfois déficiente, pour l’UE elle est désespérément absente.