Les Roms sont devenus des vedettes des médias : tous les jours on évoque soit l’évacuation d’un camp de Roms, soit l’arrestation de jeunes voleurs Roms, soit l’insalubrité de leurs camps de fortune, ou on les prend au titre d’argument pour critiquer telle ou telle mesure, ou en proposer une nouvelle.

 

Combien sont-ils, d’ailleurs, en France ? L’Union Européenne et la France n’ont pas le même usage de cette appellation si bien que pour Bruxelles ils seraient près de 350 000 en France, dont 300 000 ont la nationalité française et, pour paris, ils représentent une population d’environ 20 000 personnes, ce qui ne représente même pas un demi pour cent de la totalité.

 

De toutes les façons, ce problème est un problème européen, et non national. Il doit donc être traité dans sa globalité au niveau de l’Union Européenne, voire même en intégrant à la discussion les pays non membres.

La France a proposé des aides au retour, qui n’ont servi à rien. Elle voit fleurir des camps sauvages qu’elle s’empresse de détruire lorsque les nuisances deviennent insupportables ou que les plaintes des riverains deviennent trop fortes. Et que se passe-t-il dans ce cas ? Les expulsés se regroupent un peu plus loin, et rebâtissent un nouveau camp sauvage. Entre temps, ceux d’entre eux qui étaient scolarisés ne le sont plus, ceux qui avaient trouvé de petits boulots n’en ont plus, et on les retrouve tous, peu ou prou, à faire la manche, à tenter de laver les pare-brise des voitures arrêtées aux feux rouges, à chaparder, à cambrioler, etc…

 

Il est donc impératif qu’un groupe de travail européen prenne la réelle mesure du problème, et que l’Union Européenne mette en place des directives contraignantes pour les pays membres, mais qui les contraignent tous à agir de la même façon et dans la même direction.

Il faut donner à ces populations un logement salubre, respecter la Convention Internationale des Droits de l’Enfant de 1989 en permettant notamment à ces enfants Roms de bénéficier d’une scolarisation, d’une protection et des soins qui leurs sont dus.

 

Comme en toutes choses, il faut analyser le mal avant de lui administrer un traitement, sans quoi on gâche du temps et de l’argent pour rien. Dilapider des aides au retour, emprisonner de petits délinquants, déloger des squatteurs, etc… ne sert à rien si on ne prend pas la juste mesure du problème et les remèdes appropriés.

Chaque pays hébergeant des Roms devrait déjà les loger de façon stable et salubre, leur garantissant des conditions d’hygiène minimale, leur apprendre la langue du pays, scolariser les enfants, aider les adultes à se former, à trouver un travail.

Puis ces gens seront propres, travailleront, connaitront la joie de voir grandir leurs enfants dans des conditions meilleures que celles qu’eux-mêmes auront connus, et leur apparition dans les médias reviendra à une juste proportion comparativement à leur importance dans la population de nos Etats.