Le pacte de responsabilité et de confiance avec Alstom,

les deux sujets qui mobilisent la classe politique, pas les français qui souffrent.

 

La classe politique est en émoi, elle a voté le 29 avril la confiance au gouvernement sur la purge de 50 milliards du pacte de responsabilité en trois ans, sujet de division d’un parti socialiste tiraillé entre sa gauche qui clame qu’elle n’a pas voté Hollande pour ça et une partie plus à sa droite qui voit dans ce plan que le président s’attaque au problème qui ronge notre économie, sa dette et le chômage. Il faut bien voir que les deux opinions se comprennent. Les députés socialistes a gauche furent élus dans des circonscriptions de gauche et comme la gauche socialiste et au delà, n’existent plus, comme le clame Jean Christophe Cambadélis, «c’est un échec total de la gauche face au FN», donc rester à gauche est une erreur. Ne pas prendre le virage social démocrate du président est une plus grande erreur. L’autre opinion consiste à prendre ce virage vers le centre social démocrate sachant qu’il faut faire face à nos engagements et qu’il faut réduire notre déficit. Seule condition pour ne pas s’enfoncer plus dans l’abime de nos dépenses. Autre argument à gauche et à gauche de la gauche pourquoi devrait-on aider les entreprises alors qu’elles font des bénéfices et qu’elles licencient à tout va ! Le chômage des séniors n’arrête pas de plomber la courbe du chômage ! Et même pourquoi tenir nos engagements européens pour ramener notre déficit sous la barre de 3 % du PIB ! Dans la première partie du raisonnement, l’aveuglement de la situation politique à gauche est total, les socialistes dans le Sud-est courent à la catastrophe aux européennes. De plus, concernant l’emploi hypocrisie est aussi totale, ne pas faire la distinction entre les grandes entreprises qui, c’est vrai ont faits et font d’importants bénéfices et les entreprises qui sont exsangues avec des marges ridicules qui les plaçant au bord du dépôt de bilan, est une erreur. De plus, François Hollande est accusé de mensonges, parce qu’il fait une politique contraire à celle qu’il avait annoncée pendant la campagne présidentielle. Ce qui est inexact et Martine Aubry le sait bien, n’a-t-il pas toujours soutenu qu’il redresserait les comptes de la France ? De plus, il ne fait pas une politique d’austérité, ceux qui clament cela n’ont qu’à passer du coté espagnol ou les salaires et pensions furent réduits de 20 %, mais aussi en Grèce, au Portugal, en Irlande pour voir ce qu’est une politique d’austérité. D’autre part, certains économistes n’arrêtent pas de clamer qu’il faut réformer pour réduire notre déficit, ils ont d’ailleurs été reçus à l’Élysée à déjeuner avec le président et d’autres qu’il faut relancer la consommation par l’augmentation des salaires des plus exposés, dont l’un d’entre eux fit un livre, nouveau best-seller économique, prônant l’augmentation des salaires. Seulement, il oublie qu’il faut d’abord relancer l’économie afin que l’on achète Français. La gauche socialiste et la gauche de la gauche sont dans l’erreur la plus absolue, prises dans un étau par les conditions économique et par le FN !

La dessus, le président déclara lier son destin à la réduction de chômage alors que son prédécesseur socialiste, François Mitterrand, déclara que sur le chômage on tout essayé, avouant un constat d’échec. Le tout dans un contexte électoral catastrophique pour le parti au pouvoir ayant reçu une sacrée baffe aux élections municipales qui se renouvellera aux élections européennes. Pire scénario pour les socialistes on ne voit pas. On peut donc se poser la question, pourquoi s’acharner à vouloir redresser la situation économique française pour ne recevoir que des baffes et faire ainsi le bonheur de la droite qui, pendant ses dix années de gouvernance ne fit rien d’autre que d’accroître notre déficit et notre dette. Les socialistes hollandais sont des fous, ils font le boulot d’une droite qui en récoltera le fruit. Plus suicidaire comme politique on ne voit pas, car, il ne faut pas qu’ils se leurrent cette politique ne rapportera rien à François Hollande quelques soient les résultats de sa politique, il ne sera pas réélu. Toutes les voix de gauche lui manqueront.

Quant à la droite qui sans rien faire d’autre que de clamer que ce n’est pas 50 milliards d’économie qu’il faut faire mais 130 milliards, bonjour les dégâts, elle se marre en attendant de récolter des sous par suite des fauteuils politiques qu’elle va engranger à cause de la défection de la gauche française qui préfère s’abstenir de voter. Situation ubuesque à gauche et situation non moins préoccupante à droite sauf à l’extrême droite qui attend bien au chaud que la France lui tombe dans ses mains, sans jamais avoir fait une politique responsable sinon critiquer celle des autres. Alors pourquoi les socialistes hollandais graissent-ils la corde pour se pendre ?

J’avais écrit dès le lendemain des résultats catastrophiques du PS aux municipales qu’il fallait dissoudre l’Assemblée nationale et laisser faire à la droite sa politique avec ses divisions, seul moyen de creuser son tombeau par ce qu’avec une purge de 130 milliards, elle en aurait prit plein la figure.

Alors vous dire maintenant que l’on ne m’a pas écouté ce qu’il faut faire dans un tel fatras politique et bien, rien d’autre que de continuer cette politique, qui sans résoudre parfaitement la situation de la France, lui apportera du souffle. Mais bien plus, parce qu’il faut aider les entreprises à sortir du marasme ou elles se sont mises, nombreuses sont celles qui n’ont rien fait pour faire face à la mondialisation, contrairement aux entreprises italiennes, qui avec une situation économique bien plus dégradée que celle que nous avons, ont réussi à ce que le commerce extérieur de leur pays soit positif. Il serait donc souhaitable que nos entreprises cessent de pleurer sur les charges trop lourdes, alors que d’autres avec des charges aussi lourdes, travaillent pour leur pays. Les entreprises françaises sont plus habituées à être subventionnées par l’État que les salariés par la politique sociale, ce qui fait que, même qu’étant privées, elles n’ont aucune vergogne à faire ce qu’elles veulent avec l’argent des Français.

Seulement François Hollande veut réduire le chômage et elles seules en ont la possibilité. Il va leur donner de l’argent avec ce pacte de responsabilité, pour qu’elles embauchent, alors qu’elles déclarent qu’elles ne pourront le faire que si leur carnet de commande le permet, ce qui revient à se foutre des Français, mais aussi du gouvernement qui fait tout ce qu’il peut pour les aider. Scénario politique plus idiot je ne vois pas, il fallait dissoudre l’Assemblée nationale.

Hier 29 avril, les députés ont voté le plan d’économies de 50 milliards d’euros défendu par le premier ministre Manuel Valls, à 265 voix, contre 232. Les trois chevènementistes, apparentés au groupe PS, ont voté contre, tandis que 41 députés socialistes se sont abstenus. La majorité socialiste se rétrécie, elle devient rebelle, ce qui présage rien de bon pour la suite. Le manque de courage de François Hollande va le condamner, s’il est obligé de dissoudre l’Assemblée nationale, ce sera trop tard pour lui.

Pour corser le tout, voila que notre fleuron national dans le domaine de l’énergie des turbines pour centrales électro-thermiques et nucléaires avec les éoliennes, Alstom presque privatisé par Sarkozy alors ministre des finances en 2004 au profit de Bouygues, est en difficultés. L’État avait alors acquis 21, % du capital d’Alstom qu’il revendra à Bouygues en 2006. Alstom prêt du dépôt de bilan fut sauvé et les salariés ne perdirent pas leur travail. A cette époque, notre Sarkozy national avait à faire avec Mario Monti le grand de la banque Goldman Sachs qui était commissaire européen à la concurrence. On ne peut, en effet, renflouer des entreprises avec l’argent des citoyens sans l’accord de Bruxelles, qui doit veiller à la concurrence. Or, Mario Monti se mit à écrire que cette affaire, qu’il eut à gérer avec Sarkozy, voir l’article du Figaro, Ma vérité sur l’affaire Alstom, pour montrer qu’il fut bluffé sur l’état économique d’Alstom en 2006. Le grand Sarkozy comme à son habitude marche un peu dans la fantaisie. Sarkozy a-t-il sauvé Alstom ? Non, mais il a sauvé les emplois de l’usine de Belfort. Pouvait-il faire plus, oui, parce qu’il laissa faire Bouygues qui n’a rien fait pour aider Alstom à faire face à la mondialisation.

On sait que le mariage du béton avec l’industrie lourde ne fut jamais bon, mais Sarkozy intrépide s’en est moqué auprès de Bruxelles, sauf que l’on en voit les effets quelques années plus tard, ou il faut vendre Alstom, si l’on veut ne pas perdre ce qui reste, c’est à dire du travail pour les salariés. Cet exemple montre bien qu’il ne faut pas chercher, comme le fit souvent la gauche, pour sauver des emplois, aider les entreprises qui n’ont d’envergure, parce qu’elles se trouvent quelques années plus tard dans la même situation.

La situation d’Alstom est due à l’incompétence de Bouygues qui chercha plus à gagner de l’argent qu’à développer Alstom. Son cas n’est malgré tout pas dramatique puisqu’il n’est pas en dépôt de bilan et qu’il peut être sauvé par un grand groupe international.

L’affaire n’en est pas terminée pour autant, le gouvernement veut laisser le temps faire son œuvre, ce qui contrarie les actionnaires d’Alstom qui ont votés à l’unanimité pour Général électrique, alors que le gouvernement pencherait plus pour Siemens.

Général électrique fait une offre de 12,4 milliards d’euro, alors que Siemens propose d’apporter l’essentiel de sa branche transport et de prendre 19 % du nouvel ensemble. Avec Siemens, Alstom resterait peut être français ? Mais pour les Allemands Siemens fait figure de marionnette face à l’ingérence du gouvernement français. Or l’État ne peut pas tout, il n’a plus les moyens de faire face aux problèmes posés par les entreprises en difficulté, la mondialisation impose sa loi.

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2 réflexions sur « Le pacte de responsabilité et de confiance avec Alstom, »

  1. Pour une approche chlorophyllienne…
    [i]Le monde n’a pas besoin de gouvernance (ni rouge, ni rose, ni bleue ou bleu marine), principe autoritaire politico politicard inventé par les accapareurs de la richesse et repris par les gestionnaires du capitalisme mondialisé, mais plutôt de réseaux mondiaux de solidarité, d’information, de réflexion, de diffusion des savoirs (tant des savoir-faire que des savoir-vivre), permettant aux gens de s’auto-organiser ensemble de façon efficace, en fonction des buts qu’ils se sont eux-mêmes choisis (et non en fonction de directives d’organisations faisant fi du premier parti – toute démocratie confondue – : celui de l’abstention). Alors, peut-être, ce que nous appelons « le monde » deviendra peu à peu la conscience vivante de l’humanité, unifiée et diversifiée en même temps.

    Si telle est la fin de l’Histoire, alors en avant pour le commencement d’une autre.
    – Le capitalisme n’est pas éco_logique (le communisme non plus). Seule une approche unitaire de l’éco_logie, englobant les activités humaines dans l’ensemble des relations qui constitue le domaine du vivant peut proposer une alternative à la destruction de la planète par l’économie. Il n’y a pas d’un coté les hommes et de l’autre la nature, mais l’homme est une part de la nature et c’est en tant que tel qu’il prend part à l’évolution de la biosphère. La nature est l’histoire de l’homme, et si on considère qu’elle est arrivée à sa fin, alors il est probable que la planète mourra. Je préfère penser que nous arrivons à la fin de l’histoire du capitalisme, contrairement aux dissertations d’un certain Alain Minc, pour qui tous les bouleversements récents ne seraient que l’écho d’un conflit entre l’austérité capitaliste (Max Weber) et la dynamique de la concurrence (Schumpeter).[/i]

  2. CQFD

    Addenda
    [i]la première étape de l’alternative entrepreneuriale qu’il nous faudrait à présent considérer, avant la destruction totale de notre tissu social, du vivre ensemble et de notre environnement, concerne la gestion des entreprises (TGE, CAC) .
    Assurée en l’état actuel par des directions ou gouvernances (conseil d’administration coopté) quasi autocratiques, à la solde des actionnaires, elle ne se soucie ni du bien produit, ni du mal induit, seul le profit à court terme à valeur de décision. Un changement de perspective consisterait à confier la gestion des entreprises à une structure démocratiquement élue par les personnels considérés comme associés dans la production, sur des mandats précis et révocables par ses mandants.. Cette structure agirait dans le cadre d’une constitution démocratique, discutée et choisie par les producteurs associés. Quant aux actionnaires, ils pourraient être considérés comme des investisseurs responsables.
    La logique de gouvernance des entreprises, actuellement proposée par le capitalisme, libéral (ou non), ne peut qu’aggraver les maux dont souffre notre dite démocratie politique, en accentuant l’irresponsabilité (même « limitée ») tant des producteurs que des investisseurs. Ce n’est pas pour rien que, dans leurs opérations de propagande en faveur de la démocratie (réduite à la sphère politique de l’Etat s’il en est encore), les tenants du capitalisme ne parlent jamais de démocratie dans les entreprises, qui sont pourtant les plus proches des institutions pour tous les citoyens.[/i]

    Bien à toi.

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