Il est un fait certain que, parmi les Occidentaux, les Français sont plus homophobes que la moyenne, et les raisons en sont multiples.

La relative ruralité de notre pays, avec le conservatisme y afférent, fait que beaucoup de nos concitoyens, surtout dans les tranches d’âge élevées, sont réticents au changement, à la nouveauté,  l’évolution, surtout lorsque sont concernés des aspects de civilisation. A ce titre, ils sont relativement homophobes, mais uniquement en règle générale, car ils peuvent connaître personnellement et, dans ce cas, apprécier des homosexuels, mais ils restent néanmoins homophobes.

Le statut de la France, fille aînée de l’Eglise, occasionne un sentiment analogue chez nombre de pratiquants, bien que certains d’entre eux, les moins traditionalistes et les plus libéraux ou socio-libéraux, tendent à privilégier le sentiment de fraternité et d’amour plutôt que le rigorisme papal et, de ce fait, ne sont plus anti, bien qu’ils ne soient pas encore pro.

 

 

Le machisme de nombre de Français, que l’on retrouve dans les cours d’écoles, les clubs sportifs, certaines bandes et, bien souvent aussi dans des groupuscules extrémistes, qui rabaisse l’homosexuel au rang de « pédé » ou de « gouine » est lui aussi encore très vivace. C’est là que doit agir en premier lieu, et de façon forte, une éducation à la tolérance et au respect. D’une part parce que le public concerné est jeune, d’autre part parce qu’il est important en nombre.

 

Le communautarisme, la non-intégration de nombreux groupes dans la population française contribuent eux aussi à exacerber les différences et donc, à rejeter l’autre, en l’occurrence l’homosexuel.

 

La langue de bois de personnalités politiques ou leaders d’opinion, les sous-entendus, les railleries et moqueries sont tout autant des freins à l’acceptation dans notre société, des homosexuels.

Les déclarations, honteuses, qu’on a pu entendre lors des dernières manifestations anti mariage gay, où des hétérosexuels évoquaient des droits qu’ils allaient perdre par la légalisation du mariage pour tous, des difficultés pour adopter qui s’accroitraient pour eux, si l’adoption était ouverte aux homosexuels, etc… sont des signes que l’homophobie, en France, est encore virulente.

 

Il faudra longtemps encore beaucoup de courage aux homosexuels pour qu’ils se découvrent, de plus en plus nombreux, et qu’ainsi nos concitoyens puissent se rendre compte qu’ils sont comme eux, ont les mêmes problématiques, mais aussi les mêmes espoirs, qu’ils ne veulent rien leur prendre, mais souhaitent, comme eux, vivre normalement, tout simplement…