Hugo Chavez, le président du Venezuela, a traité de « pauvre ignorant » son homologue américain Barack Obama.

Il donne ainsi le ton avant le prochain sommet panaméricain qui se déroulera du 17 au 19 avril à Trinité-et-Tobago où il rencontrera pour la première fois le nouvel occupant de la Maison-Blanche.

Poursuivant son envolée lyrique, le président du Venezuela a continué : « Je ne sais pas avec quoi Obama va venir, mais nous nous préparons pour ce sommet et nous tenons notre artillerie prête. Je pense que nous entendrons les canons d'ici »

Ce que nous savons, c'est que le président Chavez voudrait forcer les États-Unis à lever l'embargo commercial qui isole Cuba depuis plus de quarante ans.

Le président sud-américain a en effet précisé : « Cet embargo n'est pas seulement un blocus contre Cuba, c'est une agression contre tous les peuples d'Amérique latine et des Caraïbes ».

Ainsi, comme à son habitude, le président Chavez profite de ces rendez-vous internationaux pour se lancer dans des diatribes contre les États-Unis, dont il se dit un des premiers opposants. Et si le président du Venezuela, qui s'était déjà distingué par ses critiques violentes à l'égard de George Bush, avait dans un premier temps souhaité un rapprochement avec le président Barack Obama, il estime maintenant que le nouvel occupant de la Maison-Blanche n'est pas différent de son prédécesseur.

Une dizaine de pays d'Amérique Centrale et du Sud se sont déjà joints au président du Venezuela pour demander à Barack Obama de lever l'embargo sur Cuba, dont l'actuel chef d'État Raul Castro ne pourra assister au sommet puisque l'île a été exclue de l'Organisation des États Américains (OEA) en 1962 à cause de ses idéaux marxistes-léninistes incompatibles avec le système panaméricain.

Hugo Chavez a cependant voulu préciser son insulte en faisant remarquer que c'était le président des États-Unis qui avaient commencé en désignant le président du Venezuela comme un obstacle au développement de l'Amérique latine. « Quelle ignorance ! », s'est exclamé Chavez, « alors que l'unique obstacle au développement de l'Amérique latine c'est l'empire qu'il préside aujourd'hui. »

« De plus, » a poursuivi Hugo Chavez, « Monsieur Obama ose m'accuser d'exporter le terrorisme alors que depuis deux cents ans celui qui exporte le terrorisme c'est l'empire nord-américain qui a toujours bombardé, envahi et massacré où bon lui semblait. »

Se voulant visionnaire, le président du Venezuela a conclu : « Mais ne soyons pas impatients, l'empire des États-Unis finira comme un tigre de papier tandis que nous allons devenir de petits tigres en acier. »

Et Chavez de terminer : « Nous attendons que les États-Unis fassent preuve de respect envers le Venezuela, parce que notre peuple ne va s'agenouiller devant personne. Nous exigerons la fin du blocus criminel et le retour de Cuba dans l'Organisation des États Américains, c'est une obligation morale pour Barack Obama. »

Si je ne peux approuver ni le ton ni la grandiloquence du président du Venezuela, à l'instar de la France et de l'Europe je partage sa demande de levée de l'embargo commercial contre Cuba, embargo qui date d'une autre époque et qui aurait dû être levé à la fin de la guerre froide.