ECOLES COMMUNAUTAIRES AU MALI

 

Les pays d’afrique subsaharienne connaissent tous le même problème face à la scolarisation. 6O % seulement des enfants sont scolarisés , mais ce chiffre déjà trop faible ne reflète pas la réalité puisque des enfants même inscrits comme scolarisés ne fréquentent pas régulièrement l'école ; les causes de l’absentéisme ne sont pas seulement les maladies mais il faut l’avouer aussi le fait que les parents en certaines périodes , ont besoin des bras de leurs enfants pour les aider soit aux champs soit pour garder les animaux . Et puis si nos enfants ne vont pas toujours volontiers à l'école , ils ne sont pas les seuls enfants au monde à préférer faire autre chose ! alors , s'il n'y a personne autour d'eux pour leur faire comprendre l'utilité des études ,le problème s'intensifie.

Toutes les ethnies sont touchées par cette déscolarisation . Pourtant dans certains lieux , conscients que leurs enfants ont besoin de fréquenter l'école pour avoir une vie un peu améliorée ,les parents souhaitent les envoyer à l'école.. La seule possibilité est donc , puisque l'état n’est pas en mesure de faire le nécessaire ,de créer des écoles communautaires .

10 % des enfants scolarisés au mali le sont dans te tels complexes. N' étant pas assez riches pour gérer eux mêmes de tels projets , les familles ou les chefs de village , font appel à des ONG et parfois des donateurs individuels , au demeurant très peu nombreux , qui leur viennent en aide au moins pour poser les bases

 

L'état s’il reconnaît les écoles ainsi créées pourra leur apporter une aide précieuse , prenant en charge le salaire d’un ou de plusieurs instituteurs . Le salaire est d' environ 90€ pour ceux qui sont rémunérés par l'état alors que ceux payés par les familles ne recevront parfois que 30 € . Les livres fournis ne le sont que de 1 livre pour 2 , voire 10 enfants

Une activité de production permet dans les coins les plus pauvres un apport d’argent pour les rémunérations des instituteurs .

 

Les filles ne représentent qu’un tiers généralement des enfants scolarisés , elles restent dans ces coutumes ancestrales, celles qui doivent rester à la maison pour aider aux taches ménagères comme aller chercher l’eau mais aussi s'occuper des animaux et du potager souvent .

Dans certaines familles principalement rurales ,une fille est sacrifiée parfois à ces obligations pour que ses autres frères et sœurs puissent accéder à l’instruction . Quoique l'on prétendent que cela n'existe plus il faut savoir aussi que les filles souvent impubères sont "échangées " dans certaines familles , contre la fille ou la soeur d'une autre famille , en vue d'un mariage ou tout simplement pour devenir une domestique…Mais n'oublions pas aussi que dans ces régions du monde les filles sont mariées très jeunes et n'ont donc pas la possibilité même après avoir fréquenté l'école primaire de faire des études secondaires.

 

L’avantage de l'école communautaire est souvent l’innovation qu’elle applique dans l’enseignement ou une scolarité qui s’adapte au milieu dans lesquels évoluent les élèves , elles ajoutent parfois une corde à leur arc en créant des classes de formation .

 

On trouve plusieurs types d'écoles communautaires:

  • l  'école des sables itinérante comme chez les touareg du niger ,

  • l'école des sables sédentaire accompagnée généralement d'un pensionnat ou d'une famille d'accueil

  • l'école communautaire sédentaire de village

 

aujourd'hui je vous parlerai de l'école des sables Touareg , sédentaire et pour cela je choisis

L ' école des sables saint exupéry de Taboye:

Dès notre arrivée , Ibrahim nous propose d'aller visiter l'école des sables . C'est un bâtiment unique en banco qui regroupe les 3 classes ,les salles sont petites , les murs de pisé y conservent la fraîcheur  et les fenêtres sans vitres bien sûr sont occultés par des planches de bois .  ……

. Sur un tableau noir l'institutrice une songhoi , l'une des ethnies que l'on rencontre dans le nord du Mali , avec application écrit quelques mots . A notre entrée les jeunes enfants se lèvent et nous prenons place parmi eux . Une gravure est accrochée sur le mur , avec sa baguette l'institutrice désigne un dessin . Que fait le petit garçon? Tous les doigts se lèvent …  Elevés aux campements touaregs ils ont appris avec leur tribu le Tamasheq ,langue des touareg .Si leur maman est suffisamment instruite elle a dessiné sur le sable la calligraphie des lettres de l'alphabet tifinagh , cet alphabet que le peuple berbère partage avec les hommes bleus.

Venir à l'école ,  c'est laisser sa famille pendant de longues semaines , mais aussi découvrir une nouvelle langue , un nouvel univers : des crayons , des cahiers , des livres . Un petit oiseau volette de poutre en poutre , ni l'enfant ni le petit oiseau  ne se sentent perturbés par la présence de l'autre ;   Ibrahim tout à la fois créateur , instituteur et directeur de l'école ,entre dans la salle et nous fait remarquer au dessus du tableau noir les dessins que l'on trouve dans nos maternelles : un rond jaune , un carré bleu , une étoile verte …Sa méthode pour que les enfants apprennent à reconnaître les sons est innovante  par rapport à nos méthodes . Il sait que l'enfant enregistre l'image comme le son …aux états unis depuis une vingtaine d'année il existe une université pour les bébés (oui oui vous avez bien lu ) qui préconise de faire connaître à l'enfant en même temps que le dessin du mot , sa calligraphie si vous préférez, le dessin de ce que dont on parle : le chat , le chien ,le jardin. 

À cette forme d'enseignement Ibrahim a adapté la méthode utilisée pour les personnes sourdes ou mal entendantes ; on dessine avec les doigts la lettre ou le son que l'enfant doit prononcer …il enregistre les 3 choses en même temps :l'ecriture  , ce qui parvient à son oreille , et le geste .L'instituteur sans prononcer lui même le mot peut ainsi les aider en bougeant seulement ses doigts.

  Une des salles du bâtiment , beaucoup plus grande que les autres accueille les enfants et un instituteur de l' école publique de Taboye *, l'instituteur , dont une fois de plus j'admire la belle écriture et un texte sans erreurs orthographiques (quel plaisir de trouver en Afrique des personnes qui manient le français sans faute! ) nous explique qu'il s'occupe de 60 enfants de plusieurs niveaux. Une classe de 120 élèves a été partagée en 2 mais l' école publique ne pouvant les héberger ,ils se sont retrouvés à l'école des sables située non loin .

 IL y a 5 classes ,mais les niveaux entre les classes sont très différents comme à l' intérieur des classes d'ailleurs. Certains élèves savent lire d'autres non , certains savent écrire lisiblement et d'autres ne savent pas comment utiliser le cahier… Et ceci même en  5 ème année …En 1ere et 2è ils sont 12 enfants, en 3è et 4è 17, et en 5è, 9 inscrits mais 7 présents. Les horaires sont très libres. Les enfants peuvent arriver à l'école entre 8h et 9h. L'après-midi les cours sont dispensés de 15h00 à 17h00..  

*Taboye est un village entre Gao et Bourem au nord du mali en bordure du fleuve Niger

Si vous n'avez pas la patience d'attendre que je publie les autres articles , vous pouvez vous rendre sur mon blog perso et fouiller dans toutes mes notes. Vous apprendrez ainsi comment au retour d'un voyage au MALI , j'ai décidé de creer mon propre micro projet pour les "écoliers du coté de GAO" ….

http://awanekkinnan.blog.mongenie.com

4 réflexions sur « ECOLES COMMUNAUTAIRES AU MALI »

  1. QUAND LA SUITE DES ECOLES EN AFRIQUE ?
    j’ai attendu …mais l’article ne venant pas je suis allée sur le site noté en fin d’article mais il y a trop à lire , je ne l’ai pas trouvé…pourriez vous le mettre sur come4news?

  2. j’attends que c4n valide déjà mes deux articles en attente depuis hier et je penserai à d’autres articles sur les écoles
    merci pour votre fidélité et vos com

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