Violences au Tibet

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Pratiquement un an après les troubles qui secouèrent le Tibet en mars 2008, une multitude a pris d'assaut un commissariat de police.

Selon les informations divulguées par la presse chinoise, une grande manifestation avait été organisée pour protester contre la disparition de Zhaxi Sangwu, un homme qui avait été arrêté parce qu'il militait pour le séparatisme tibétain.

Alors qu'il se trouvait au commissariat, le militant a demandé pour aller aux toilettes et une fois seul, il y en a profité pour s'échapper par la fenêtre des cabinets. De nombreux témoins affirment l'avoir vu sauter par la fenêtre, courir vers le fleuve, se déshabiller et y plonger pour s'enfuir à la nage.

Alors que les policiers ne retrouvèrent que les vêtements de Zhaxi Sangwu au bord du fleuve, des paysans repêchaient son corps sans vie en aval du village.

Toujours selon la presse chinoise, c'est cette mort qui aurait provoqué la manifestation, puisque les défenseurs d'un Tibet libre affirment que Zhaxi Sangwu a plongé dans le fleuve pour se suicider et échapper aux tortures des policiers.

De toute évidence, cette version est démentie par les faits, puisqu'on n'a jamais vu quelqu'un se déshabiller avant de plonger dans un fleuve pour s'y noyer.

Ainsi donc, une immense manifestation avait été organisée pour protester contre les exactions policières et c'est alors qu'elle touchait à sa fin qu'une centaine de manifestants ont pris d'assaut un commissariat de police, blessant légèrement les employés et les policiers qui y travaillaient.

Environ quatre-vingt-quinze moines tibétains ayant participé à cette charge furent arrêtés, mais seulement six d'entre eux furent mis à la disposition de la justice.

Il est certain que ces événements vont fournir des arguments aux ennemis de Pékin, mais même si je suis opposé à tous les envahisseurs et que je prétends défendre les libertés individuelles, il m'est difficile dans ce cas-ci de prendre parti sans ressentir un certain malaise.

En effet, les informations que nous recevons de ce pays où la liberté de presse n'est plus qu'une figure de style ne nous permettent pas de juger d'événements dont nous ne possédons pas tous les éléments. Or, comme la démocratie tibétaine ne semble pas plus avancée que la chinoise, les prises de position doivent se faire avec beaucoup de prudence.

Tout ce qu'on peut faire, c'est condamner la violence d'où qu'elle vienne.