Il y a peu de temps, nos gouvernants nous présentaient la perte du triple A comme une catastrophe pour la France qu’il fallait absolument éviter et c’est se qui justifiait coup sur coup deux petits plans d’économies budgétaire.
Retournement de tendance, les mêmes qui nous gouvernent considèrent maintenant que c’est une fatalité mais que ce n’est pas si grave que çà ! Faut dire que trois jours après le deuxième plan de rigueur, Jaques Attali, déclarait à la presse que la France avait déjà perdu sa note AAA. Alors, un ministre avait jugé que c’était « des propos irresponsables ».
Maintenant, on est passé à la phase « minimisation ». Le Président de la République, le ministre des affaires étrangères, le Premier Ministre, tous d’accords pour dire que ce ne sera « ni un cataclysme », ni « insurmontable » ! Certains se souviennent encore que Nicolas Sarkozy avait fait du maintien du «AAA» « la priorité de la fin de son mandat ». D’après ce qu’on nous a appris, ce ne sera plus possible d’emprunter à un taux avantageux sur les marchés financiers, mais ce ne serait pas grave ?
Le gouvernement semble donc résigné, mais le PS parle « d’un terrible aveu d’échec »… Pour nous rassurer, le ministre du budget a fait savoir que l’éventuelle dégradation due la note concernerait l’ensemble de l’Europe et qu’en plus « on ne sait pas à quel moment elle pourrait intervenir ».
Le gouvernement veut donc montrer aux Français qu’il pilote le pays et qu’il ne se laissera rien imposer. Mais les Français ne semblent pas pour autant cvonvaincus. Selon le Figaro du 10 décembe 2011, Une majorité de Français croient que la perte du triple A pourrait avoir des conséquences sur leur vie quotidienne (37% très important, 14% plutôt important, 28 % pas d’impact et 15% peu d’impact). Dans le même sondage, 24 % font confiance à Nicolas Sarkozy pour sortir de la crise, contre 16 % à François Hollande. Par contre, concernant l’amélioration du pouvoir d’achat, 21 % font confiance à François Hollande contre 12 % à Nicolas Sarkozy. (sondage Harris Interactive pour 2012etvous.fr réalisé sur internet du 7 au 9 décembre auprès d’un échantillon de 1.157 individus – rapporté par Le Figaro).
Des économistes avertis considèrent que les Français pourraient ressentir la perte du triple A sur les taux d’intérêts immobiliers, sur l’accès au crédit ainsi qu’à travers les taxes et les impôts nationaux et locaux. En fait, personne ne sait comment vont réagir les marchés après la baisse éventuelle du triple A. Le Figaro cite l’exemple de la Nouvelle Zélande qui a vu sa note dégradée le 30 septembre et qui ensuite a vu le crédit flamber, puis retomber plus bas qu’avant la perte du triple A.
Note ou pas, les Français sentent bien que leur pouvoir d’achat pourrait continuer à se dégrader dans les semaines qui viennent. Le discours ambiant fait comme si la note, c’était déjà réglé et qu’il fallait s’attendre à gérer des difficultés pour l’économie du pays. Une sorte de fatalité. Mais du temps où l’on n’entendait pas parler des notes, les problèmes à régler étaient les mêmes ! Ne vaudrait-il pas mieux oublier la note et ne pas désespérer pour autant de l’avenir !