Les élections législatives Italiennes dans un contexte d’austérité,

ne peuvent nous être indifférentes.

 

 

Cette année 2013 peut voir la Commission européenne des 27, subir quelques changements. Deux élections sont prévues, les législatives Italiennes du 24 et 25 février et Allemandes du 27 septembre. Mais aussi beaucoup plus tard le référendum Anglais sur l’appartenance du Royaume-Uni dans l’U.E. si David Cameron gagne les législatives prévues en 2015. Et, compte tenu qu’il sort le grand gagnant avec le soutien Allemand du sommet des 27 les 7 et 8 janvier sur un refroidissement du budget de l’Union de – 3 % le portant 908,4 milliards d’euros, il a toutes les chances d’emporter les législatives avec un pays qui a toujours rejeté cette Union, si ce n’est pas que pour son profit. Les élections Allemandes risquent de voir la reconduction de la CDU en s’associant avec le FDP des libéraux démocrates, malgré que cette coalition a subi un revers en Basse Saxe. L’alliance des sociaux démocrates SPD et des Verts à fait tomber de justesse le gouvernement régional de la coalition conservatrice. Cette courte victoire n’affecte pas pour le moment la victoire potentielle de la coalition CDU, FDP, qui conserve une large avance.

 

Pour l’Italie c’est autre chose, Mario Monti à mis l’Italie à genoux, voir Mario Monti, «E’ nata una nuova formazione politica», d’autant que sa dette de 1.900 milliards d’euros, 120 % du PIB ne se résorbe pas. Une année à la tête du gouvernement à vu l’augmentation des impôts, des réformes impopulaires, une récession économique accrue, et un taux de chômage élevé à plus de 11 % et surtout chez les jeunes qui atteint 36,5 %. Toutefois sa crédibilité dans l’Union ne fait aucun doute, il a la confiance puisque les taux d’emprunts sont descendu à 4,5 % alors qu’ils étaient à 7 % il y a un an.

 

Les élections législatives Italiennes renouvelleront pour cinq ans les mandats de 315 sénateurs et de 630 députés. Cette élection signe le retour du processus démocratique comme suite à l’incrédibilité de Berlusconi à redresser son pays après des Européens qui ont soutenu l’avènement d’un gouvernement de «professeurs», sous la gouvernance Monti, voir Mario Monti, le sauveur de l’Italie. Ces élections sont importantes pour la place de l’Italie sur la scène Européenne, soit, elles confirment démocratiquement Mario Monti, soit l’Italie entre dans une période incertaine celle des partis. On pourrait dire que Mario Monti tient le spread dans ses mains.

 

Les dernières informations données par la Républica.it, sur le parti de centre gauche social démocrate Pd de Pier Luigi Bersani, formation qui comprend différentes formations de gauche et d’extrême gauche, donnent ce parti en tête autour de 24 %, avec une avance de cinq points sur le PDL, le Parti de la Liberté de Silvio Berlusconi qui comprend la Ligue du Nord, droite populiste, et différents partis de droite et d’extrême droite autour de 19 points.

 

En troisième position on trouve le parti 5 étoiles de l’humoriste Peppe Grillo mouvement populiste de gauche qui préconise un référendum sur le maintien de l’Italie dans la zone euro et qui a remporté des victoires municipales en particulier celle de la ville de Parme. Actuellement il est crédité de 18 % des suffrages.

 

En quatrième position vient le parti qui soutient Mario Monti formé par l’UDC, Union du centre Démocrate Chrétien, et le parti conservateur Futur et Liberté de Gianfranco Fini et un autre parti fondé en janvier 2013 par Mario Monti, le Choix civique. Actuellement Mario Monti est crédité de 15 % des suffrages. Pour compléments, voir les partis politiques Italiens et le système électoral Italien. On voit que tous les partis se tiennent dans 15 % des votants.

 

L’article de di Ilvo Diamanti de la Républica.it, nous apprend que la distance entre les principales formations politique se rétrécie. Le centre gauche est toujours devant depuis des mois, mais la marge qui sépare les différentes factions est réduite alors qu’il y a un mois, elle était du double. À deux semaines du vote, le sondage dell’Atlante Politico di Demos présentait une compétition plus ouverte de ce qu’elle était en janvier. Cette approche est l’effet de deux tendances symétriques. Le déclin du centre gauche et en particulier celui du parti démocrate Pd, avec la monté du centre droit et du PDL, par suite d’une perte de pour le Pd qui le place vers 25 % réduisant l’écart entre les coalitions principales autour de 4 points.

 

Ces tendances reflètent des raisons difficiles à apprécier séparément. Le scandale de la banque Monte dei Paschi troisième groupe bancaire, a conduit à un climat défavorable pour le centre gauche Pd en lui associant le symbole de l’échec. Dans la conjoncture ou les banques donnent des images négatives, eu égard aux difficultés rencontrées par les citoyens et les entreprises, la contrepartie va vers le leadership de Berlusconi. Bien que ses propositions chocs ne soient pas crédibles, paradoxalement, elles sont prises sérieusement par certaines parties de l’électorat.

 

Il est difficile de ne pas voir l’ombre de 2006 sur la remontée de Berlusconi dans la dernière semaine avant le vote, pourtant les différences sont éclatantes. En 2006 se confrontaient deux coalitions totalisant presque tous les partis. Les deux candidats disposaient d’un bon niveau de consensus. Prodi autour de 40 % et Berlusconi 36 %. Actuellement, Bersani est à 24 %, en retrait par rapport au sondage précédent, tandis que Berlusconi est juste à 19 %.

 

Berlusconi gagne donc des points de sondages en sondages juste assez pour déséquilibrer le centre gauche, et il revient comme un boulet de canon.

 

Le parti de Bersani n’obtiendra pas la majorité, mais il se peut, compte tenu qu’à la chambre des députés la prime nationale revient à la coalition obtenant le plus de votes, qu’il obtienne la chambre des députés.

 

Au sénat, il est peut probable que le centre gauche obtienne la majorité, il faudrait qu’il remporte les régions clés. Or, la politique d’alliance de Silvio Berlusconi avec la Ligue du Nord composée de profession libérales et de patrons de milliers d’entreprises pourraient lui permettre de remporter quelques régions clés comme la Lombardie, la Vénétie, voire la Sicile, et obliger le centre gauche à faire alliance avec Monti. Mario Monti est très affaibli par une année à la tête du gouvernement et n’est plus dans le jeu, quant à Berlusconi avec ses déclarations à l’emporte pièce, il sème le trouble et pourrait se poser en arbitre en obligeant une alliance Bersani Monti, ce qui équilibrerait la politique Italienne dans un centre social démocrate formé par le centre droit et le centre gauche. C’est peut être la meilleure formule pour l’Italie.

 

La démission du pape est venue troubler la campagne électorale Italienne. Les premières réactions politiques, ont été pour dire que maintenant, nous ne seront plus à la Une des actualités et des journaux, a ironisé Ugo Magri de la Stampa.it. Cette démission contre-carie la montée de Berlusconi dans les sondages, bénéficiant d’une omniprésence dans les médias. «Il est clair que nous aurons moins l’attention des médias, et il est juste qu’il en soit ainsi», a relativisé Berlusconi». A 8 jours du vote il a regagné une grande partie de son retard sur la coalition de gauche menée par Pier Luigi Bersani qui ne le distance désormais plus que de 4 points environ au 14 février. Les données des sondages ont été mises à jour ce matin 16 /02/13

 

6 réflexions sur « Les élections législatives Italiennes dans un contexte d’austérité, »

  1. [i] Mario Monti a mis l’Italie à genoux… ? [/i]
    Vous estimez sans doute que du temps de Berlusconi, c’était mieux ?
    Cela ne me semble pas très crédible…

  2. [b]Quidam[/b] bonsoir,

    Je n’ai pas écrit cela, je parle seulement d’élections législatives et dans ce cas, ce n’est pas mon opinion qui compte.

    Je ne fais que traduire un sentiment Italien général. Nous verrons bien dans peu de temps le résultat de ces élections, et je pense, eu égard aux sondages que Mario Monti ne remportera pas une victoire, cela ne veut pas signifier pour autant qu’il ne gouvernera pas, le parti vainqueur sera contraint de faire des alliances, et là tout est possible.

    Bien à vous,

    Anido

  3. PAUVRE ITALIE !
    Le scandale de produits dérivés de la banque
    Monte dei Paschi di Siena n’a fait qu’ajouter
    à la désaille générale.
    La banque, à laquelle le gouvernement Monti
    avait accordé une importante aide publique,
    a enregistré de lourdes pertes sur le trading.
    Ce scandale va faire de l’ombre à Monti, dont les
    liens avec cette banque sont bien connus.
    [b]Que faire dans une rivière infestée d’alligators? !!![/b]

  4. Mario Monti a, certes, une certaine crédibilité dans les milieux financier et vis-à-vis de l’UE. Cependant, lui attribuer la baisse des taux obligataires Italiens n’est pas intellectuellement honnête. Les taux sont descendus partout depuis l’an dernier, les spreads avec l’Allemagne se sont resserrés parce qu’ils n’étaient pas justifiés. Les taux Espagnols et Français ont baissé aussi, ça n’a rien de spécifique à l’Italie, ni à Mario Monti.
    L’échec de la politique de Monti ne fait que confirmer que les politiques proposées par les partis traditionnels ne va nulle part. Les politiques d’austérité, ainsi déclarées ou non, ne font qu’accroître le chômage, et donc, à terme, les déficit qu’elles étaient pourtant supposées réduire.
    Certes, pour l’instant, le déficit Italien est en baisse : 2,9% en 2012 contre 3,6% en 2011. Une baisse significative qui s’explique en partie par la baisse des taux d’intérêts dont le pays a profité, au cours de l’année 2012. Les fruits de la politique d’austérité sont minimes, les dégâts, en revanche, sont considérables le taux de chômage explose : il s’était stabilisé à 8% après l’épisode de 2008, c’était le chiffre il y a encore un an. +3 points de chômage en un an. Quand à la croissance, elle était déjà molle en 2011 (0,4%), et elle sera négative en 2012 (on serait aux alentours de -2,4%).
    Une question se pose donc naturellement : y-a-t-il une raison pour que les choses se passent mieux en 2013 ? Autrement dit, ce carnage peut-il conduire à un avenir meilleur et ce de manière durable ?

    Les Italiens vont donc voter pour d’autres partis, mais des partis traditionnels. Silvio Berlusconi, le type qui a mis l’Italie dans cette situation, arriverait en deuxième position, derrière un autre parti classique. Sauf surprise, les Italiens ne vont donc pas remettre en cause la politique d’austérité.

  5. [b]poissonrouge[/b] bonsoir,

    Votre analyse est juste globalement, ce n’est pas Monti qui a fait augmenter le spread, c’est la politique précédente de Berlusconi. Comme je l’ai écrit Monti possède une bonne crédibilité en Europe et auprès des agences de notation, mais le spread Italien reste encore élevé, 4,5 %.

    Il n’a pas réussi à réduire la dette, au faire remonter le PIB, donc à provoquer une croissance, malgré les impôts sur l’immobilier, et l’austérité générale qui à conduit à la fermeture de nombreuses petites entreprises qui sont le fer de lance Italien.

    Sauf coup de poker il perdra ces élections, et après tout est possible.

    La coalition se fera entre de centre droit de Monti, et le centre gauche de Bersani pour évincer Berlusconi.

    Ce sera bon pour nous au niveau Européen.

    Bien à vous,

    Anido

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