Le bipartisme est sérieusement remis en cause en Grèce. Appelés aux urnes dimanche pour les législatives, les électeurs ont durement sanctionné le parti conservateur de la Nouvelle Démocratie et surtout le Pasok (parti socialiste). A l’inverse, le parti de gauche radicale opposé aux mesures d’austérité (Syriza) a signé une forte ascension, devenant même la deuxième force politique du pays. Et avec 6 à 8% des suffrages, le parti néonazi Chryssi Avgyi fait son entrée au Parlement.
La sanction redoutée par les observateurs a donc bien eu lieu. Lassés par une austérité sans précédent appliquée depuis 2010, les Grecs ont voté contre le système politique en place. Au point de menacer leur pays d’une crise politique. En effet, si la Nouvelle Démocratie et le Pasok, qui avaient formé en novembre dernier une coalition gouvernementale, ne parviennent pas à reformer une majorité suffisante au Parlement, la Grèce plongera dans l’inconnu.
Le coeur du problème réside dans la division profonde de la classe politique entre ceux qui défendent la politique de rigueur demandée par les créanciers de la Grèce – représentés par la "troïka" Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international – en échange d’une aide internationale, et ceux qui refusent l’austérité. L’enjeu principal est évidemment le maintien du pays dans la zone euro, source de crispations constantes depuis 2010.
Dimanche, le bloc opposé à l’austérité aurait remporté près de 60% des voix au total, selon un sondage à la sortie des urnes. De quoi relancer les inquiétudes des marchés sur le sort financier de la Grèce et, partant, de la zone euro dans son ensemble. Une remise en cause de la politique de rigueur, gage de stabilisation relative aux yeux des créanciers, affaiblirait encore la monnaie unique. A moins que les pays décideurs, et notamment l’Allemagne, ne se décident à changer de politique pour privilégier la croissance à l’austérité, en prenant des mesures monétaires conséquentes.
L’élection de François Hollande à la tête de la France pourrait contribuer à faire pencher la balance de son côté. Au cours de sa campagne, le candidat socialiste avait en effet indiqué qu’il souhaitait renégocier le pacte d’austérité budgétaire signé par les pays de l’Union européenne en mars. Un premier pas ?
[i]Au cours de sa campagne, le candidat socialiste, François Hollande, avait en effet indiqué qu’il souhaitait renégocier le pacte budgétaire signé par les pays de l’Union européenne en mars [/i] Attendons de voir…. 🙂
La Grèce rappelle immédiatement la réalité européenne au nouveau pouvoir français. Si les prêteurs n’ont pas déserté la France, la situation politique de la Grèce se dégrade et repose le dilemme : veut-on d’une Europe fédérale ou d’un retour aux nations pleinement souveraines ? La voie de l’entre-deux ne permet que la stagnation et l’enlisement. Cf. http://pamphletaire.blogspot.fr/search/label/Grèce
J’irais plus loin : le bipartisme est MORT en Grèce. Le Pasok (PS) arrive en 3e position, et à 3 points seulement du 4e, qui n’est lui-même qu’à 2 points du 5e.
La véritable question est celle de savoir si nous voulons nous saigner aux quatre veines pour payer les parasites et leur crise, ou si nous ne préférons pas leur dire tout simplement « allez vous faire voir ».
Au plus tôt dans 1 mois, au plus tard dans 5 ans, la Grèce dira non à l’austérité.
Les partis capitalistes vont peut-être arriver à monter une coalition de fortune, qui, dans le meilleur des cas, tiendra 5 ans.
Au bout de 5 ans d’austérité en plus, le Syriza et le KKE n’auront aucun mal à mettre le Pasok et ND en minorité, et les créanciers de la Grèce auront ce qu’ils méritent.
Nos banques vontt donc voir des dizaines de milliards d’euros s’envoler, les gouvernements leur viendront en aide, et, tour à tour, les états Européens seront mis dans la même situation que la Grèce.