La semaine passée, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a rendu public son dernier rapport concernant la Colombie.
C'est sans étonnement que l'on découvre que les principales critiques du Haut-Commissariat vont aux groupes terroristes de droite ou de gauche qui continuent à violer les droits de l'homme… mais plus en toute impunité puisque le gouvernement colombien fait tous ses efforts pour lutter contre eux.
De plus, ce rapport souligne que les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et l'ELN (Armée de libération nationale) continuent à nier le droit international humanitaire, car non seulement ces guérillas refusent l'accès des représentants de la Croix-Rouge à leurs prisonniers, mais en plus elles attaquent parfois les convois humanitaires.
Par ailleurs, les différentes guérillas continuent à recruter des mineurs, à commettre des actes de violences sexuelles contre les femmes et les jeunes filles ; elles utilisent toujours des mines antipersonnel dont les enfants de paysans sont les premières victimes, prennent en otage des civils et les séquestrent pendant de longues périodes dans des conditions inhumaines.
Les forces armées régulières ne sont hélas pas exemptes de toute critique, et le Haut-Commissariat des Nations unies relève que les cas des « faux positifs » (civils tués par l'armée et présentés ensuite comme des combattants terroristes) existent toujours, même si le gouvernement tente de contrôler au maximum les forces militaires.
Malgré tout, l'ONU reconnaît les grands efforts effectués par le gouvernement du président Uribe pour renforcer l'État de droit et défendre les droits des citoyens. Cependant, le Haut-Commissariat reconnaît que la présence des groupes terroristes ainsi que celle de plus en plus nombreuse des déserteurs de ces mêmes groupes rendent l'évolution de la situation imprévisible, et la violence contre les populations civiles risque de rester pour de nombreuses années encore un des problèmes majeurs de la Colombie.
Les guerres, quelles qu'elles soient, créent toujours des zones de non-droit, il est urgent que le gouvernement colombien trouve un terrain d'entente avec les groupes terroristes ou, si ceux-ci continuent à refuser le dialogue comme cela a toujours été le cas, qu'il parvienne à les réduire au silence en faisant taire leurs armes.