Un président de plus en plus isolé…

 

L’on pensait   jusqu’ici que le malaise n’était  perceptible qu’au sein de la population Erythréenne. Que non ! Car les dernières nouvelles en provenance de ce pays de la corne de l’Afrique nous font comprendre que la situation semble  plus dégoutante  que ce que nous pensions.

En effet, juste quelques semaines après la fuite spectaculaire de la quasi-totalité de l’équipe nationale de football d’Erythrée alors qu’elle était en Ouganda pour un match officiel, le Pays vient de connaitre une autre défection ; et pas des moindres !

Alors qu’il était en visite  en Europe,  Ali Abdou, le ministre de l’Information érythréen  a pris le large. Selon des sources concordantes, il était en Allemagne pour des soins médicaux. Et, depuis la dernière semaine de novembre, l’ancien opérateur radio  du président Issayas Afeworki  est injoignable ; son téléphone portable étant  éteint.

Si la fuite d’Ali Abdou venait à être effective, cela constituerait  une perte énorme pour le régime d’Asmara. Aussi, cela confirmerait  le malaise profond que vivent les Erythréens depuis près de deux décennies. Car fidèle parmi les plus fidèles, l’on ne pouvait pas imaginer le Ministre Abdoul dans ce genre de choses. Lui,  qui jusqu’ici assumait et plutôt très bien sa mission de griot du président Afeworki.

Ali Abdou s’engage aux côtés de l’actuel président Erythréen alors qu’il est encore adolescent. Sa docilité et surtout sa soumission vis-à-vis de Issayas Afeworki le propulse très tôt au très prestigieux poste d’opérateur radio de celui qui était à l’époque le très puissant secrétaire général du Front populaire de libération de l’Erythrée (FPLE). À l’indépendance du pays, le jeune Abdou reste dans l’entourage très immédiat du président Erythréen. Et, jusqu’ici, tout semblait aller normalement entre lui et son patron.

Ex-colonie Italienne, l’Erythrée s’est muée depuis l’indépendance en 1993  en une dictature implacable ; avec un président « tout puissant », qui ne supporte pas la moindre contradiction. C’est ainsi que le pays est régulièrement épinglé par les organisations internationales pour son non respect des libertés fondamentales. Depuis près de 05 ans aujourd’hui, l’Erythrée occupe toujours le dernier rang du classement  mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontière. Aussi, les détentions arbitraires et la torture y sont presque y érigées en règle.