Il vous sort ça de son chapeau, en bon illusionniste qu’il est. Cinq ans d’omnipotence et hop, on va consulter le peuple. On lui fait croire qu’il a son mot à dire. Je vous l’accorde, ça fait sourire, mais pas tout le monde puisque François Bayrou, en panne de nouveautés, nous sort lui aussi son petit référendum, et pas dans deux ans, dès cet été. C’est d’autant plus regrettable, que ce qu’il propose n’est pas anodin et mérite un débat très sérieux.

A force de surenchère, on se demande ce qu’ils vont encore trouver. 

Le référendum, c’est la panacée démocratique, c’est du moins ce qu’on veut nous faire croire. On se fait élire, on fait ce qu’on veut et on vous envoie un petit référendum pour amuser la galerie. Comme si toutes les questions de société pouvaient se traiter par oui ou par non !

Le référendum n’a rien de démocratique si c’est le président qui en a l’initiative et qui pose la question. Il est toujours possible de poser des questions qui font consensus et on n’a aucun mal à voir le oui triompher. Le général de Gaulle mettait à chaque fois son départ dans la balance, ce qui n’est pas honnête. Un référendum n’est pas un plébiscite, mais peut le devenir si le président s’implique trop dans la campagne. Le dernier en date sur le traité européen s’est transformé en pour ou contre l’Europe.

En 2008, une réforme constitutionnelle prévoyait des référendums à l’initiative des citoyens. Elle a été votée mais reste inapplicable car il manque la loi organique qui aurait pu rendre cela possible. Un beau miroir aux alouettes !

On sait aussi que la grande difficulté réside dans la question qui doit être simple et sans ambigüité. Dans ce que proposait le président, il n’y avait sûrement pas matière à référendum. Par contre, on s’est aperçu que les élections intermédiaires comme les régionales se transformaient en plébiscites. Quand on voit comment il a réagi face à ces désaveux, on se dit que la parole du peuple pour lui c’est une vue de l’esprit.