Il y a trois semaines, le président roumain, Traian Basescu, a été suspendu de ses fonctions par la majorité parlementaire du Premier ministre, Victor Ponta. Le président était accusé de népotisme et d’avoir favorisé les mesures d’austérité.
Le dimanche 29 juillet 2012, les Roumains se sont prononcés par référendum sur la destitution du président. A l’issu de ce référendum, plus de 87% des électeurs ont voté pour la destitution du président. Si on suit les résultats de ce référendum, le Chef de l’Etat devrait être suspendu définitivement de ses fonctions. Mais ce n’est pas le cas. Le référendum a été invalidé en raison d’un faible taux de participation. Le taux de participation s’est élevé à 46%. Or, la validation du référendum nécessitait un taux de participation de 50%. Le président échappe ainsi à la destitution en raison d’une forte abstention.
Il est nécessaire de rappeler que le président avait déjà survécu à un référendum de destitution en 2007. Lors de ce référendum, les Roumains ont majoritairement voté contre la destitution du président. Par la suite, il a vu sa cote de popularité s’effondrer.
Le Premier ministre, Victor Ponta, a remis en cause la légitimité du président. Il a déclaré, au siège du gouvernement, que quel que soit le taux de participation, tout homme politique "ne peut ignorer la volonté" des millions d’électeurs. Selon lui, "tout homme politique qui ignore la volonté des millions de votants est coupé de la réalité".
De son côté, le président s’est engagé à promouvoir la réconciliation et ceci dès son retour au palais présidentiel. Il a rappelé le mécontentement des Roumains par rapport à ce qui s’était passé ces dernières années. Selon lui, il est nécessaire de combler la fracture au sein de la société.
Selon le quotidien Romania Libera, le retour au pouvoir de Traian Basescu ne va pas calmer la situation politique mais au contraire accentuer les conflits politiques.