A Lille, le 22 février dernier, plus de 200 responsables politiques et économiques se sont réunis pour rencontrer le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, afin de faire le point sur le projet du canal Seine-Nord Europe. Le contexte économique étant ce qu’il est, le ministre a souhaité que la construction soit retravaillée et rediscutée pour ne pas qu’elle devienne un gouffre financier pour la France et pour les régions concernées.
Un projet prometteur
Depuis 2009, la réalisation du canal Seine-Nord Europe entre l’Oise (Compiègne) et le canal Dunkerque-Escaut (Cambrai) a pour but de désenclaver les bassins de la Seine et du Nord-pas de Calais et de permettre la navigation des transports fluviaux de grosses capacités. Ainsi, ce projet permettra la création d’une nouvelle route commerciale importante entre la Seine et le nord de la France et de former une jonction avec les plus grands ports Européens comme Le Havre, Anvers ou encore Rotterdam.
Aussi, ce nouvel axe permettra d’ici 2025 de créer 25 000 emplois grâce à l’implantation de nouvelles activités portuaires, logistiques, industrielles et touristiques autour du canal.
Plan du projet du canal Seine-Nord Europe
Source : www.developpement-durable.gouv.fr
L’environnement au coeur de la réalisation
Outre l’aspect économique, l’écologie prend une place primordiale dans cette construction. En effet, le projet prévois de transporter entre 13 et 15 millions de tonnes de marchandises par an, soit l’équivalent de 500 000 poids-lourds en moyenne sur les routes européennes. Ainsi, si les entreprises privilégient le transport fluvial au transport routier, les émissions de CO2 baisseront nettement.
De plus, la construction de ce canal aurait pour intérêt de limiter les crues de l’Oise au alentour de Compiègne qui créée des inondations régulières.
Un canal qui risque de tomber à l’eau ?
Lors de son intervention, Frédéric Cuvillier à tenter de rassurer et de montrer que le projet n’etait pas abandonné, mais simplement remise en cause. Ce changement de cap est dû aux difficultés de créer un partenariat entre entreprise privé et public comme il était convenu.
De plus, les deux groupes Vinci et Bouygues qui sont en compétition pour la construction du canal, estiment que le projet ne sera pas rentable dans l’avenir si des modifications ne sont pas apportées.
Ainsi, le ministre des Transports a opté pour une décision raisonnable et sage : repousser la finalisation du projet plutôt que de précipiter sa construction. Le coût étant de 4,3 milliards d’euros, il ne faudrait pas entrainer les investisseurs et le nord de la France dans des difficultés financières. Le début des travaux est pour l’instant prévu pour 2014 pour une mise en service courant 2020.
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