Actualité économique du 2 juillet

La Cour des comptes prône la rigueur

 

Le rapport de la Cour des Comptes était très attendu, il a enfin été rendu public ce lundi. Sans surprise, il préconise d’accentuer l’effort sur les dépenses et d’augmenter les impôts. Pour atteindre les objectifs de réduction du déficit souhaités par François Hollande (4,5% du PIB fin 2012, 3% fin 2013, équilibre en 2017), le gouvernement devra trouver entre 6 et 10 milliards supplémentaires d’ici la fin de l’année, et 33 milliards d’euros pour boucler le budget 2013 en tenant compte d’une croissance de 1% en 2013. S’il essaie d’équilibrer les efforts, il faudra donc, grosso modo, trouver des économies sur les dépenses de 16 milliards et augmenter les impôts du même montant. 

Pour y parvenir, l’augmentation d’un impôt à assiette large et fort rendement, au moins temporaire, comme la TVA ou la CSG, semble inéluctable. 

Du côté des dépenses, les fonctionnaires sont dans le viseur de la cour des Comptes. Le gouvernement a déjà annoncé une baisse annuelle de 2,5% des effectifs hors ministères prioritaires (Education, Justice, Intérieur). Mais puisque des postes seront créés dans ces derniers, il y a en fait une stabilisation des effectifs de la fonction publique. En tenant compte de cela, la Cour cible les efforts sur la masse salariale. Il y a deux ans, François Fillon avait fait voter le gel du point d’indice servant de calcul aux salaires des fonctionnaires. Mais alors comment faire ? Le gel total semble difficile à faire passer politiquement, d’autant plus que les fonctionnaires votent majoritairement à gauche. Les augmentations pourraient alors être gelées, ou tout du moins ne concerner que les salariés les moins bien lotis. La Cour préconise également la suppression des revalorisations catégorielles.

Pour le moment, le gouvernement Ayrault envisagerait de diviser par deux les crédits alloués aux mesures profitant à certaines catégories de fonctionnaires. 

 

Toujours du côté des dépenses, la Cour, en oubliant peut-être qu’elle s’adresse à un gouvernement de gauche, estime qu’il est possible de jouer sur l’indexation des pensions retraite et des allocations familiales. Enfin, dans le domaine de la santé, elle prévient l’Etat de surveiller la situation financière des hôpitaux, et voudrait une maîtrise des dépenses de sécurité sociale.

 

Vers un gel des prix du gaz ?

 

GDF-Suez veut une hausse de 5% des prix du gaz, après une augmentation de 4,4% en janvier dernier. Mais l’Etat, encore actionnaire à hauteur de 36%, ne veut pas en entendre parler. Et pour plusieurs raisons. D’abord, le gouvernement a décidé la semaine dernière d’une augmentation de 2% du salaire minimum et ne voudrait pas de nouveau affecter le pouvoir d’achat des plus pauvres. Mais surtout, une telle décision pourrait mieux faire passer la pilule des mesures d’austérité déguisées qui s’annoncent après le rapport de la Cour des Comptes. L’ex premier ministre, François Fillon, avait déjà décidé de geler les prix du gaz au 4ème trimestre 2011. Mais cette décision risque d’être annulée par le conseil d’Etat car la règle selon laquelle les tarifs doivent couvrir les coûts d’approvisionnement n’a pas été respectée. Ce devrait être aussi le cas pour Jean-Marc Ayrault, mais cela permettrait au gouvernement de souffler pendant quelques mois avant qu’une nouvelle grille tarifaire ne voit le jour, comme l’a promis François Hollande.

 

Immobilier : moins de transactions, mais plus chères !

 

Le réseau d’agence immobilières Century 21 a publié des chiffres sur l’état du secteur immobilier en France. Le nombre de transactions a diminué de 17% par rapport à l’année précédente et il faut huit jours de plus pour vendre un logement. En 2012, Century 21 prévoit une nouvelle baisse de 15 à 20%. Dans le même temps, les prix n’ont baissé que de 0,4% sur le premier semestre 2012, mais ils devraient augmenter prochainement. Et ce, particulièrement en Lorraine ou en Bretagne. 

Concernant la région parisienne, les prix ne cessent de grimper. Ils atteignent 8500 euros le mètre carré en moyenne dans l’ancien.

Sans une importante augmentation des taux de l’immobilier, les prix ne devraient pas baisser selon Century 21.