Le seul espoir de voir les centres sidérurgiques, en Europe occidentale, poursuivre leurs activités, toutes segmentations confondues, est qu’une forte croissance reparte  à l’échelle mondiale. En cas de récession, en revanche (et notamment en Europe et en Amérique), tous ces sites vont fermer et le reste de la production mondiale se concentrer essentiellement en Chine et en Inde, puisque c’est là que le marché mondial de l’automobile y possède ses plus grandes possibilités d’expansion. D’autant que le coût horaire du travail y est très bas (entre 1 et 2,5 euros),  et qu’il y existe un fort protectionnisme industriel. C’est donc là, dans ces pays émergents, que  se situe l’avenir de la métallurgie et de la sidérurgie.  C’est triste à dire , mais c’est comme ça.

 

Dans ce contexte la stratégie d’un goupe comme Arcelor Mittal est de jouer sur plusieurs tableaux ou plusieurs scénarios. Ainsi, en cas de croissance économique mondiale, son implantation, partout dans monde, lui permet d’approvisionner les différents marchés (dans le secteur de l’automobile notamment) grâce à des unités de production qui travaillent directement sur place. Et en cas de récession mondiale, il concentre ses activités en éliminant les unités périphériques les moins rentables, qui sont également celles qui coutent le plus cher en termes de salaires.

 

C’est donc vers les unités asiatiques que le groupe concentre ses activités à pareille époque, et ce pour deux raisons : a) en raison d’une demande pour les produits de la sidérurgie qui y est, relativement, plus importance qu’ailleurs : b) en raison de la faiblesse des coûts de production.

 

Ceci dit, quand le groupe dirigé par Lakshmi Mittal achète 60 tonnes d’acier à son concurrent russe Severstal, pour le plus grand désappointement des syndicats défendant les ouvriers de Florenge, cela fait partie d’une stratégie mondiale qui se traduira, dans un très prochain avenir, par une association Servestal-Mittal dans laquelle l’ancien groupe Arcelor sera le dindon d’une farce dont il se serait bien passé.

 

Il va sans dire que les dirigeants européens d’Arcelor auront, si ce n’est pas déjà fait, des parachutes dorés, contrairement à des ouvriers qui auront perdu, eux, leur emploi. Quant aux syndicats, ils n’auront plus que les yeux pour pleurer.