Elu en octobre 2000 après le hold up électoral du général Robert Guéi qui malheureusement a été tué lors du soulèvement militaire à Abidjan, le Président Laurent Gbagbo a vu très vite les signes de son déclin. Un soulèvement qui s’est très tôt transformé en une rébellion armée contre le Président Laurent Gbagbo. Une rébellion subdivisée en de petits groupes sur l’ensemble de la Côte d’Ivoire qui avait pour objectif de chasser Gbagbo du pouvoir que lui-même a appelé calamiteux. La France a été le premier acteur à abriter l’organisation d’un accord avec les protagonistes de cette crise. Une solution qui n’a pas fait l’assentiment du Président Gbagbo qui trouvait la France trop proche de la rébellion ivoirienne. Ce fut le départ de plusieurs pourparlers et résolutions qui n’ont pu rien donné par la mauvaise foi des acteurs de cette crise. La prise de position de la plus grande tranche de l’opposition ivoirienne aux côtés de la rébellion à travers leurs discours n’a laissé aucun doute au Président Gbagbo de conclure qu’il y avait forcement une alliance. Le durcissement de la France à l’égard des autorités ivoiriennes par des sanctions ciblées des nations unies était le signe de l’isolement qui allait se créer autour de Président ivoirien. En outre la rébellion ivoirienne dirigée par l’ancien secrétaire général de la FESCI (fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), Soro Guillaume avait pour base la ville de Bouaké, au centre de la Cote d’Ivoire soupçonné d’être soutenu par le Président Burkinabé Blaise Compaoré. Un adversaire que le Président Laurent Gbagbo ne veut pas affronter. Plutôt que de se voir affliger une sanction internationale ou d’avoir à dos un adversaire comme Blaise Compaoré, le Président ivoirien devait faire vite un choix. Accepter le terme de certains accords ou crever. Sa ruse ne s’est pas fait attendre. Négocier directement avec celui qui nous jette la pierre. C’est ainsi qu’est né l’accord politique direct de Ouagadougou qui a consisté à discuter directement avec la rébellion de Bouaké en prenant comme médiateur son adversaire, son ennemi qui devient automatiquement son ami privilégié. Une stratégie qui lui permet de mettre le Président Blaise Compaoré de son côté en mettant la France hors de la Côte d’Ivoire. Une position qui permettra au Président Gbagbo de toujours continuer ses relations économiques avec d’autres investisseurs en dehors de la France qu’il a jugé comme le commanditaire de cette rébellion. Dans l’un de ces discours il disait : « je suis le Président de mon pays, je ne travaille pas sous la dictée d’un Président ». Le Président Laurent Gbagbo connaît donc l’ampleur de son deal de sortir la Côte d’Ivoire de cette crise. Car si ce nouvel arrangement venait à se planter cela supposerait que ce serait la fin pour le Président ivoirien. C’est ainsi qu’en nommant le secrétaire général des forces nouvelles, Soro Guillaume, Premier ministre, il est sûr d’arriver à sortir la Cote d’Ivoire dans cette crise.
Vigilance
Je souhaite la vigilance dans le processus. Il faut que le F.N. avance franchement. Il faut que le gouvernement donne les moyens du processus de sortie de crise: les casernes de F.N. et le désarmement effectif des militaires et leurs aides-combattants. Que Dieu bénisse et libère les Ivoiriens et la Côte d’ivoire.