L’organisation internationale des Droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) envisage de visiter les prisons de Tunisie dans le cadre d’une évaluation des progrès en matière de Droits de l’Homme réalisés par le pays. Le Ministre tunisien de la Justice et des Droits de l’Homme Bechir Takari a confirmé cette information, et une délégation de cette ONG est arrivée en Tunisie jeudi dernier, le 12 juin, pour y rencontrer des responsables du gouvernement, des militants des Droits de l’Homme et des organisations indépendantes.

M. Takari a déclaré lors d’une conférence de presse organisée samedi que cette visite est conforme aux récentes mesures prises pour promouvoir les Droits de l’Homme, après le conseil des ministres du 21 mai destiné à discuter de la visite du Président Zine El Abidine Ben Ali à la prison de Mornaguia. « HRW a demandé à visiter les prisons tunisiennes, et nous n’avons aucune objection à cette demande« , a déclaré le ministre.

Le gouvernement a tiré les bonnes leçons de la visite du Comité International de la Croix Rouge (CICR), a ajouté M. Takari, et les responsables « discutent d’un projet d’accord avec HRW, comme nous l’avons fait avec le CICR. Nous vous fournirons plus de détails lorsque nous serons parvenus à un accord sur ce projet. » La délégation de HRW rencontrera également des ONG tunisiennes pour finaliser le programme de sa visite.

Un conseil des ministres sous la présidence du Président tunisien s’est penché sur trois projets de lois visant à favoriser les droits des détenus en attente de leur procès, à aider à la réinsertion des criminels détenus et à faciliter la représentation légale dans les procédures d’appel devant la Cour de Cassation.

Cette visite de HRW a soulevé des questions sur la peine capitale dans le pays. « La loi tunisienne prévoit la peine de mort« , a déclaré le Ministre de la Justice. « Mais pour des raisons humanitaires, le Président n’approuve pas la peine capitale et elle n’est pas appliquée. »

Un autre sujet de préoccupation est l’extension des pouvoirs accordée la semaine dernière par la Chambre des représentants à la Haute Autorité pour les Droits de l’Homme et les Libertés Fondamentales (HADHLF). Certains Tunisiens craignent que cette extension des pouvoirs réduise le rôle de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme, une instance indépendante.

M. Takari a déclaré : « Les normes internationales considèrent que les Droits de l’Homme doivent être avant tout favorisés et protégés par l’Etat, puis par les ONG, les partis d’opposition et les universités. Nous ne devons donc pas limiter les questions des Droits de l’Homme aux ONG. La Ligue est invitée à faire partie de la HADHLF plutôt qu’à en être une concurrente. »

Lors de la présentation du projet d’extension de la HADHLF à la Chambre haute du parlement, jeudi dernier, les conseillers ont voulu s’assurer de la compatibilité de celle-ci avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et le système juridique international.

Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies a ratifié à l’unanimité le rapport tunisien sur les Droits de l’Homme à Genève, lundi dernier, lors du deuxième tour d’une analyse complète de l’état des Droits de l’Homme dans le monde. Cette décision a confirmé les résultats publiés par le Conseil du 8 avril, à l’issue de la première séance d’analyse.

La Tunisie a amélioré sa position par la signature de plusieurs accords sur les Droits de l’Homme, y compris le Protocole Additionnel à la Convention sur l’Elimination de Toutes Formes de Discrimination envers les Femmes et la Convention Internationale sur les Droits des Personnes Handicapées et son protocole additionnel. Le gouvernement a également retiré ses réserves sur la Convention sur les Droits de l’Enfant.

Les responsables tunisiens ont expliqué que ces mesures ont été mises en oeuvre pour intégrer le régime international des Droits de l’Homme en protégeant les libertés des individus et les libertés publiques, en consolidant le pluralisme, en favorisant le statut des femmes, et en mettant en place des mécanismes et une législation visant la promotion des Droits de l’Homme.

Par Mona Yahia pour Magharebia à Tunis – 16/06/08

L’organisation internationale des Droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) envisage de visiter les prisons de Tunisie dans le cadre d’une évaluation des progrès en matière de Droits de l’Homme réalisés par le pays. Le Ministre tunisien de la Justice et des Droits de l’Homme Bechir Takari a confirmé cette information, et une délégation de cette ONG est arrivée en Tunisie jeudi dernier, le 12 juin, pour y rencontrer des responsables du gouvernement, des militants des Droits de l’Homme et des organisations indépendantes.

M. Takari a déclaré lors d’une conférence de presse organisée samedi que cette visite est conforme aux récentes mesures prises pour promouvoir les Droits de l’Homme, après le conseil des ministres du 21 mai destiné à discuter de la visite du Président Zine El Abidine Ben Ali à la prison de Mornaguia. « HRW a demandé à visiter les prisons tunisiennes, et nous n’avons aucune objection à cette demande« , a déclaré le ministre.

Le gouvernement a tiré les bonnes leçons de la visite du Comité International de la Croix Rouge (CICR), a ajouté M. Takari, et les responsables « discutent d’un projet d’accord avec HRW, comme nous l’avons fait avec le CICR. Nous vous fournirons plus de détails lorsque nous serons parvenus à un accord sur ce projet. » La délégation de HRW rencontrera également des ONG tunisiennes pour finaliser le programme de sa visite.

Un conseil des ministres sous la présidence du Président tunisien s’est penché sur trois projets de lois visant à favoriser les droits des détenus en attente de leur procès, à aider à la réinsertion des criminels détenus et à faciliter la représentation légale dans les procédures d’appel devant la Cour de Cassation.

Cette visite de HRW a soulevé des questions sur la peine capitale dans le pays. « La loi tunisienne prévoit la peine de mort« , a déclaré le Ministre de la Justice. « Mais pour des raisons humanitaires, le Président n’approuve pas la peine capitale et elle n’est pas appliquée. »

Un autre sujet de préoccupation est l’extension des pouvoirs accordée la semaine dernière par la Chambre des représentants à la Haute Autorité pour les Droits de l’Homme et les Libertés Fondamentales (HADHLF). Certains Tunisiens craignent que cette extension des pouvoirs réduise le rôle de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme, une instance indépendante.

M. Takari a déclaré : « Les normes internationales considèrent que les Droits de l’Homme doivent être avant tout favorisés et protégés par l’Etat, puis par les ONG, les partis d’opposition et les universités. Nous ne devons donc pas limiter les questions des Droits de l’Homme aux ONG. La Ligue est invitée à faire partie de la HADHLF plutôt qu’à en être une concurrente. »

Lors de la présentation du projet d’extension de la HADHLF à la Chambre haute du parlement, jeudi dernier, les conseillers ont voulu s’assurer de la compatibilité de celle-ci avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et le système juridique international.

Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies a ratifié à l’unanimité le rapport tunisien sur les Droits de l’Homme à Genève, lundi dernier, lors du deuxième tour d’une analyse complète de l’état des Droits de l’Homme dans le monde. Cette décision a confirmé les résultats publiés par le Conseil du 8 avril, à l’issue de la première séance d’analyse.

La Tunisie a amélioré sa position par la signature de plusieurs accords sur les Droits de l’Homme, y compris le Protocole Additionnel à la Convention sur l’Elimination de Toutes Formes de Discrimination envers les Femmes et la Convention Internationale sur les Droits des Personnes Handicapées et son protocole additionnel. Le gouvernement a également retiré ses réserves sur la Convention sur les Droits de l’Enfant.

Les responsables tunisiens ont expliqué que ces mesures ont été mises en oeuvre pour intégrer le régime international des Droits de l’Homme en protégeant les libertés des individus et les libertés publiques, en consolidant le pluralisme, en favorisant le statut des femmes, et en mettant en place des mécanismes et une législation visant la promotion des Droits de l’Homme.

Par Mona Yahia pour Magharebia à Tunis – 16/06/08

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