La mise au pilori de Christiane Taubira par la droite, et la fronde corporative des avocats,

n’enlèvent rien au fait qu’elles montrent une relation entre Nicolas Sarkozy et un haut magistrat de la Cour de cassation.

 

En deux semaines nous avons vus ce qu’il y a de pire dans la politique française, mais aussi le corporatisme des avocats qui en dépit d’une décision des juges n’y ont vus qu’une atteinte à leur secret professionnel, sans prendre en compte, qu’un des leurs, Maître Maurice Herzog, est l’objet d’écoutes parce que justement des soupçons pèsent sur lui. Comme Nicolas Sarkozy, Maître Herzog savaient qu’ils étaient écoutés puisqu’ils correspondaient avec chacun un téléphone secret sous un autre nom.

Quand on n’a rien à se reprocher, on n’utilise pas, comme les délinquants, un téléphone sous un autre nom, qui de plus serait celui d’une personne que Sarkozy a connue, donc une usurpation d’identité, pour un ancien président de la République, ce n’est pas brillant, et il veut redevenir président de la République !

Je pense que personne ne met en cause la relation secrète client avocat, mais également personne n’accepte que, si cette relation est sujette à une quelconque entorse qui viserait à compromettre une personne, l’avocat ne puisse être écouté dans la recherche des faits. Pour les juges les écoutes font parties de leur arsenal d’investigation.

Cette fronde n’est qu’une diversion qui consiste à vouloir ignorer que l’avocat Maître Herzog outre-passa ses droits puisque les écoutes montrent bien un marché avec un haut magistrat du parquet général selon la note de la procureure financier Éliane Houlette. Les conversations écoutées entre Nicolas Sarkozy et son avocat, révèlent que le conseil était entré en contact, à plusieurs reprises, avec le magistrat Gilbert Azibert, avocat général à la Cour de cassation, à la base du soupçon de trafic d’influence qui pèse sur Nicolas Sarkozy.

L’information judiciaire fut ouverte le 26 février par le parquet financier, objet de la note transmise à la Direction des Affaires Civiles et des Grâces, DACG, relais de la Chancellerie. Toujours selon la note, les écoutes indiquent que le haut magistrat serait intervenu «avant une audience relative à l’examen d’un pourvoi concernant une ouverture d’information suivie à Bordeaux», selon Libération.fr.

Le 11 février la Cour de cassation a examiné le pourvoi lié notamment à l’utilisation, par la justice, des agendas privés et officiels de Nicolas Sarkozy. On en déduit, qu’en contre partie de l’intervention de Monsieur Gilbert Azibert auprès de la Cour de cassation sur ces agendas, il aurait fait part à Maître Herzog de son souhait d’être nommé au Conseil d’État de Monaco. Nicolas Sarkozy aurait assuré qu’il l’aiderait dans ce projet après ce que tu as fait, «selon Maître Thierry Herzog», selon le JDD. Cela constitue bien un marché.

Pour répondre à cette fronde, les avocats se sont montrés horribles, s’arrogeant un pouvoir invraisemblable, alors qu’ils veulent défendre le justiciable. Bâtonnier en tête, ils ont voulu faire croire à une atteinte à leur droit, considérant que le juge qui avait ordonné ces écoutes n’avait le droit de les ordonner. De quel droit ils exprimaient cela ? En d’autres termes, ils considéraient que ce que fit le juge, n’était fondé lorsqu’il s’agit d’un avocat !

Ces avocats contestent, mais Maître Herzog avait un téléphone secret, c’est donc qu’il ne veut être écouté, mais pourquoi ? On se demande qu’elle valeur morale ils ont ? Vous vous rendez compte, dirent-ils, des écoutes pendant un an, mais comment le savaient-ils ? Ces avocats n’ont pas arrêté de nier sans preuve ce que fit la justice, et ils en sont un élément fondamental.

Ils contestent, comme cet avocat à l’émission de «ce soir ou jamais» du vendredi 14 mars, qui avait les mêmes propos que ceux de ses confrères plein la bouche, contester, sans connaître le fond de l’affaire. Ces avocats ne pouvaient mieux faire pour se faire apprécier des Français, d’autant plus, que rouges de colère, ils ont criés au scandale sur la manière dont furent faites les perquisitions chez Maître Herzog.

Que les perquisitions soient musclées, c’est reconnu, mais ne sont-elles pas pour tous les mêmes et les avocats sont des citoyens comme les autres. Se sont-ils révoltés lors du traitement scandaleux de la presse et des policiers envers l’ancien policier municipal Eric Devouassoux, 48 ans, qui fut suspecté dans l’affaire de la tuerie de Chevaline, quatre morts par balles, non, bien que sa famille est détruite et qu’ils l’ont broyé ! Et pourtant cette personne était innocente, malgré sa garde à vue, et la mise à nu de sa maison les policiers n’ont rien trouvé.

Ces avocats, n’ont voulu admettre un instant que cette affaire des écoutes n’est que la conséquence de la suspicion qui pèse sur Nicolas Sarkozy dans l’affaire libyenne de financement de sa campagne présidentielle de 2007, ce que pourrait révéler les agendas. Or, l’ancien président de la République qui traine une telle batterie de casseroles sur son nom, aurait dû les inciter à plus de prudence.

Dans cette affaire nous avons assisté à une affaire rocambolesque de l’exécutif. Elle concerne Madame Christiane Taubira prise en flagrant délit de mensonge par l’opposition, puisqu’elle affirma ne pas être informée de ces écoutes. Mais aussi entre le premier ministre, et le ministre de l’intérieur. Le premier ministre affirmant le mercredi 12 février sur la 2 que lui et Madame Taubira étaient au courant des écoutes le 26 février. Quand au ministre de l’intérieur, il affirmait n’avoir été informé que par les révélations du Monde. Pire scénario l’exécutif ne pouvait faire, des amateurs qui montrent qu’ils sont en dehors du coup dont ils sont accusés.

Le premier ministre ne tient pas ses ministres et c’est la cacophonie. Avec Sarkozy, cela ne pouvait se produire, puisque rien ne se faisait sans lui. Le respect des institutions voulu par François Hollande montre ses limites.

L’exécutif venait ainsi de créer une affaire dans l’affaire, la masquant, à la grande joie de l’enfumage de l’opposition. Mais outre le ridicule de l’exécutif, les affaires Sarkozy sont toujours en cours. C’est donc pour l’opposition un problème, les agendas qui sont toujours entre les mains de la justice peuvent livrer des informations sur le financement libyen et sur Bernard Tapie concernant le tribunal arbitral.

À cela, le Parquet de Paris a ouvert le 5 mars une enquête préliminaire sur des accusations de prestations surfacturées à l’UMP par Event & Cie, filiale de la société de communication Bygmalion, a indiqué jeudi une source judiciaire qui confirmait une information du Monde. C’est à partir des informations du Point faisant état de surfacturation lors de la campagne présidentielle de 2012 par cette société proche de Jean-François Copé. Or, comme à son habitude Copé se dit serein et pour Bygmalion, cette enquête aura le mérite de montrer que les accusations de fraude sont sans fondement. Selon Mediapart le taux horaire facturé par Bymalion à l’UMP est de 600 € !

Dans ce brouhaha d’affaires, Madame Taubira s’est montrée offensive, elle n’a jamais menti, bien que prise en défaut par ceux qui considèrent que ces documents prouvent qu’elle fut mise au courant. Alors, que dit-elle, que les documents ne donnent pas d’information concernant la date, la durée, et le contenu des informations judiciaires.

Ces documents furent présentés par le Monde. Ils montrent que,

«MM. Tournaire et Grouman, juges d’instruction, m’ont (…) par ordonnance de soit-communiqué du 17 février 2014, de faits incidents susceptibles de caractériser les infractions de violation du secret de l’instruction, trafic d’influence passif et actif, complicité et recel de ces infractions, à la suite des investigations menées par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions fiscales agissant sur commission rogatoire délivrée le 23 avril 2013».

«Les policiers ont intercepté entre le 28 janvier et le 11 février 2014, des conversations téléphoniques entre Monsieur Nicolas Sarkozy utilisant une ligne téléphonique souscrite sous un nom d’emprunt (Paul Bismuth) et M. Thierry Herzog, ….aurait pu être renseigné….. à de nombreuses reprises, avec un magistrat du parquet général de la Cour de cassation,….. avant une audience relative à l’examen d’un pourvoi concernant une ouverture d’information suivie à Bordeaux,…… ».

On ne peut nier que ces documents informent Madame la Garde des Sceaux. Mais alors pourquoi que Christine Taubira maintien qu’elle n’a pas menti ?

Concrètement, c’est la procureure financière Madame Eliane Houlette qui a informé, le 21 février, le procureur général de Paris, François Faletti, de l’existence des écoutes de l’ex-président dans l’affaire libyenne, comme le prévoit l’article 39-1 du Code de procédure pénale. À leur tour, les procureurs généraux doivent faire des «remontées d’information» au ministère de la Justice, sur des affaires particulièrement sensibles, rappelle Libération. La réponse est oui, mais sous certains conditions.

Les juges d’instruction sont des juges indépendants qui n’ont pas de comptes à rendre au ministère.

En 2013, les juges d’instruction chargés de l’enquête sur un possible financement de la campagne du candidat Sarkozy par de l’argent libyen qui ont mis Nicolas Sarkozy sur écoute, «n’ont jamais eu à en informer le parquet ou le ministère puisqu’ils travaillent en toute indépendance de l’exécutif».

En revanche, en janvier 2014, ces juges ont alerté la procureure financière Houlette d’un possible trafic d’influence «qui sortait du cadre de leur propre enquête». C’est seulement alors, si les procédures ont été respectées que les procédures d’information de la hiérarchie judiciaire et de l’exécutif sont enclenchées. En d’autres termes, ne faut-il pas considérer que Madame Taubira puisse croire que les procédures n’ont pas été respectées ? Ce qui lui ferait dire qu’elle n’a pas été informée se rapportant à la procédure légale ? Madame Taubira à une telle compétence et valeur morale qui font qu’elle est souvent incomprise.

Mais, sous la pression, elle admit qu’elle s’est trompée de date ce qui est une échappatoire. Quant au président François Hollande, interrogé lors de la visite du nouveau président du Conseil italien, Matteo Renzi, il a déclaré, «la justice passera, et je dois faire en sorte qu’elle puisse être irréprochable».

Mais le feuilleton ne s’arrête pas là, Le Monde nous informe que Madame Taubira n’aurait pas été informée par sa directrice de cabinet ! La chaîne de télévision I-Télé affirmait, lundi 17 mars, que sa directrice de cabinet, informée depuis le 26 février, n’a, en réalité, pas fait remonter l’information à sa ministre.

.c4nlogo