La liberté d’expression est-elle devenue sélective ?

 

 

 

La liberté d’expression tuée, bafouée, martyrisée, mais la liberté d’expression libérée….

Franchement, on se demande. D’après ce qui suit, nous sommes plus dans une liberté de dépression qu’autre chose. Mr Jean-Marc Vayssouze, Maire de Cahors, vient de faire en sorte que le Lot en Action, journal écolo, marginal et indépendant du Lot que j’apprécie beaucoup, soit retiré de la Médiathèque de Cahors.

Liberté d’expression quand tu nous tiens… Décidément, il ne fait pas bon d’être en dehors des grandes lignes des médias, car depuis peu le couperet de la censure politiquement correct a vite fait de tomber. Comme pendant la révolution française. "Ne coupez pas s’il vous plaît."

Voici in-extenso l’article du rédacteur en chef du Lot en Action sur le sujet :

"Insupportable d’entendre tous les barons de la politique parler de liberté de la presse, la larme à l’œil, la main sur le coeur… Jusque chez nous, à l’image du maire de Cahors, Jean-Marc Vayssouze, qui a pris la parole en public pour parler de la liberté de la presse lors du rassemblement à Cahors, au lendemain de l’attentat. Ce même Vayssouze qui est intervenu personnellement pour que le Lot en Action sorte des rayons de la médiathèque de Cahors… Nous publions ci-dessous le "coup de gueule" publié dans le numéro qui sort en kiosque demain (30 janvier), ainsi que la copie d’un des courriers envoyés par nos lecteurs à la médiathèque de Cahors.

Rédacteur en chef : Laurent Cougnoux dit Bluboux

Bal tragique à Cahors : un mort !

Par l’Atra Bil R

La liberté de la presse est une et non-négociable, sauf à Cahors… Oui-Oui (1), l’EDPT (élu du premier tour) nous a bavé un beau discours le 9 janvier dernier. L’émotion peut servir à faire remonter une popularité largement écornée par des prises de position impopulaires. L’exemple venant d’en haut. Voir les poses martiales de Flamby, le fromage mou de la république, que tous les politicards se sont empressés d’imiter : vive la presse, l’éducation, l’intégration et tout et tout… Bref tout ce sur quoi ils se sont essuyé les pieds depuis quarante ans. Pour la liberté de la presse à Cahors, c’est déjà gagné. On a le choix entre la « Détresse du Midi » et la « Maîtresse du Papy », mais le LEA n’est toujours pas mis à la disposition des lecteurs de la médiathèque de Cahors, malgré une mise à disposition gracieuse. Cherchez l’erreur. Bon, il est vrai que Charlie leur crachait à la gueule depuis quarante ans, mais malgré ça, on pouvait le trouver dans les rayons. Il a fallu un attentat monstrueux pour que tout le monde, et surtout ceux qui ne pouvaient pas les blairer, deviennent d’un seul coup Charlie.

Au LEA, nous nous demandons sérieusement s’il ne faudrait pas que nous nous fassions tous descendre pour être enfin reconnus ! Nous passons donc un appel à un éventuel commando fasciste quelconque, pour qu’en nous exterminant, ils légitiment enfin notre existence. Monsieur le Maire, qui a peut-être des amis, pourrait nous aider à trouver des volontaires. Et après, à sa grande joie, il pourra enfin nous lire à la médiathèque (pour lui permettre d’étayer son futur discours, nous nous proposons de lui envoyer dès aujourd’hui nos notices nécrologiques).

Notes
(1) Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors, président de la communauté de commune du Grand Cahors

Courrier envoyé à la médiathèque de Cahors le 24 décembre 2014

Monsieur le Directeur général des services,

Implanté dans le Lot depuis 2012, je fréquente régulièrement et avec plaisir, la médiathèque du Grand Cahors. J’ai pu notamment constater la variété et l’éclectisme des journaux et magazines que vous mettez à disposition du public.

En revanche, je ne comprends pas l’absence du mensuel "Le Lot en Action", qui me semble pourtant être un vecteur alternatif et important d’informations touchant très concrètement notre département. Je m’explique d’autant moins cette absence alors que d’autres publications, très engagées ou marquées politiquement (le Figaro, Libération, L’Humanité, Le Canard enchaîné) figurent dans les présentoirs.

Il me semble que les bibliothèques publiques devraient justement être les premières à promouvoir largement la presse locale indépendante des ressources publicitaires et élaborées par des bénévoles.

Je note enfin l’interview du rédacteur en chef du Lot en Action, lundi 15 décembre 2014, à l’antenne de France Inter (carnets de campagne).

J’espère donc pouvoir très prochainement consulter ce mensuel à la médiathèque ou, à défaut, que vous m’indiquerez pour quels motifs il ne vous est pas possible de le présenter.

Dans l’attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur général des services, l’expression de mes sincères salutations.

Précisons que l’auteur de ce courrier n’a reçu aucune réponse. Précisons également que nous fournissons, depuis près de deux ans, le Lot en Action gratuitement à la médiathèque de Cahors, qui après l’avoir mis à la disposition du public durant quelques semaines, au tout début de cet "abonnement gracieux’" à l’initiative d’une des employées de la médiathèque, l’a ensuite classé directement aux archives dès réception. Précisons enfin que cette censure du LEA est intervenue après un coup de colère du maire de Cahors, dans les locaux de la médiathèque, après avoir eu une crise d’apoplexie à la vue du Lot en Action dans les rayons. Voilà la conception de la liberté de la presse qu’ont nos élus PS…

Si le coeur vous en dit, vous pouvez demander à Monsieur Vayssouze, ainsi qu’au directeur de la médiathèque de Cahors, de vous expliquer ce que signifie, à leurs yeux, la notion de "Liberté de la presse". Et si vous recevez une réponse, n’hésitez surtout pas à nous la communiquer. Cela nous intéresse !

Monsieur Jean-Marc Vayssouze, maire de Hôtel de ville, 46 000 Cahors

Monsieur le Directeur général des services, Grand Cahors – Hôtel administratif, 72 rue du Président Wilson, 46 000 Cahors

Le lien du Lot en Action :
http://www.lelotenaction.org/pages/content/archives/liberte-de-la-presse-le-lea-censure-a-cahors-par-le-maire.html