quelques cadavres, peu de journalistes, que des questions ?

 

une guerre aveugle en d’autres termes ?

 

Pendant la guerre plomb durci entre le Hamas et Israël, j’avais critiqué le fait que la presse internationale était exclue des opérations militaires, le motif des Israéliens fut de dire qu’ils ne pouvaient accepter de journalistes par peur de leur insécurité, voir " _wpro_href="">Gaza, le conflit israélo-Palestinien, suite 2.

 

Pour notre intervention au mali, on reçoit des annonces, quelques terroristes tués à Gao trois décès parmi nos soldats, Le caporal Cédric Charenton mortellement touché par un tir ennemi lors des combats menés dans le massif de l’Adrar, et deux autres militaires, le pilote Damien Boiteux et le légionnaire Harold Vormezeele, sont déjà morts pour la France.

 

Des Tchadiens durement éprouvés par de nombreux morts, des images, des déclarations du ministre de la défense signalant de violents combats dans le massif des Ifoghas, un point c’est tout ! Nous ne voyons que par intermittence quand le bandeau sur nos yeux nous est retiré. On comprend, cette guerre est sur une grande étendue territoriale conditionnée par la chasse aux djihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique AQMI, donc éparse, et de plus, la position de nos troupes ne peut être mise aux yeux de nos ennemis. Nous devons libérer nos otages, et c’est une tache difficile, le secret s’impose. Les journalistes sont donc exclus pour ces raisons. Il y a, et il y aura toujours des Français qui critiqueront, mais une guerre secrète, donc sans mort, on ne connait pas.

 

On nous informe de temps à autre sur une opération de nos forces spéciales qui auraient tués des groupes de plusieurs dizaines de terroristes dans le massif montagneux de l’Adrar de Tigharghâr dans l’Adrar des Ifoghas au nord du Mali. Opération qui est maintenant baptisée «Panthère IV» dans le prolongement de l’opération Serval.

 

Il convient d’apporter un peu de lumière sur l’Adrar des Ifoghas et sur les moyens mis en œuvre.

 

Le théâtre des opérations, la nasse de l’Ifoghas ou les terroristes sont encerclés.

Document l’Écho républicain.fr.

 

Une Guelta cuvette d’eau près d’Oubankort, Adrar des Ifoghas.

Document Wikipedia.

 

Ce massif rocailleux, comme il y en a de nombreux dans le désert est un lieu tout indiqué pour se cacher, mener des embuscades. J’ai eu l’occasion d’apprécier les morphologies de ces massifs rocailleux au cours de treks. Il faut donc de l’attention et de la mobilité aux soldats qui s’aventurent dans ces rochers, pour ne pas se faire piéger. Les cachent sont nombreuses, on passe à coté sans les voir et ce peut être la mort. C’est donc un combat d’homme à homme qui ne peut être suivi ni filmé.

 

C’est avant tout une logistique de reconnaissance sur l’ensemble du désert pour détecter les mouvements des djihadistes, et là, il faudrait des drones armés, lanceurs de missiles, c’est ce qui nous manque le plus.

 

2Document Wikipédia.

Le drone idéal serait le drone armé type MQ-9 Reaper, qui fut le fer de lance des Américains contre Al-Qaïda et les Talibans au Pakistan. Il nous faut intervenir sur une grande étendue afin de détecter les dépôts de carburant, de munitions et de tuer un maximum de terroristes.

 

Mais, nous ne sommes pas démunis, nous avons aussi des moyens de vision pour la surveillance et le renseignement par des procédés optiques et électroniques qui ne sont pas négligeables. Ils permettent de détecter non seulement les personnes mais de les écouter.

 

2Document Wikipédia.

Nos forces ont mis en service deux drones Harfang qui ont une très grande précision à 7.500 mètres. Il sont équipés de capteurs électro-optique et infrarouge ainsi qu’un désignateur laser. Le dispositif d’attaque est complété par des moyens aériens par cinq Breguet Atlantique ATL 2 qui forment la clef de voute de l’opération Serval, deux Rafales laser équipé d’un pod de désignation Damoclès, et de quatre Rafales C.

 

ATL2 crédits Marine Nationale

 

L’Atlantique 2 peut emporter en soute et larguer quatre bombes à guidage laser GBU-12 Paveway II. Sa capacité est de tirer en toute autonomie avec l’utilisation d’un pod de désignation du spot laser. Le repérage est effectué soit par un autre avion tel que le TACP, Tactical Air Control Parti qui éclaire au sol la cible, ou bien d’un soldat au sol qui éclaire la cible pour le guidage du missile. Mais cela ne résout pas tout, dans les recoins des Ifoghas on ne voit pas d’en haut, et il faut donc s’aventurer pour anéantir les djihadistes. Le déploiement de reconnaissance associé aux forces terrestres est fondamental, il ne peut que conduire à l’élimination des terroristes pour libérer nos otages.

 

La mouvance des différents groupes retranchés dans l’Adar des Ifoghas mobilise au sol 1.800 Tchadiens déployés principalement à Kindal au nord. Le Camp I de la ville de Kidal est sous la surveillance du MNLA, Mouvement National pour Libération de l’Assawad. Ces forces Tchadiennes furent renforcées par un certain nombre de combattants d’Ansar Dine un des chefs de la rébellion Touareg ayant changé de camp. Il fut en mars 2012, l’un des principaux groupes participant à l’insurrection Malienne de 2012, avec le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest, MUJAO, et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, MNLA. Les forces Tchadiennes et Françaises sont retranchées dans le Camp II.

 

En janvier 2013, dans le contexte de l’opération Serval un groupe de dirigeants modérés d’Ansar Dine s’en sépara pour fonder le Mouvement Islamique de l’Azawad, MIA, qui se disait favorable à un règlement pacifique de la crise. L’un des dirigeants d’Ansar Dine, Ahmadou Ag Abdallah, fut arrêté par les autorités Mauritaniennes à Bassikounou le 26 janvier 20138. Le 3 février 2013, le n° 3 de l’organisation, Mohamed Moussa Ag Mouhamed, responsable de l’application de la Charia à Tombouctou, fut aussi arrêté à In Khalil, près de la frontière Algérienne. Cela montre la difficulté de suivre les évolutions des forces en présence.

 

Du côté de l’armée Française, le GTIA, Groupement Tactique Inter Armes, et GTIA TAP sont déployés principalement dans la région de Tessalit. La région de Tessalit est occupée par 1. 200 militaires Français, 800 soldats Tchadiens, ainsi que des éléments Maliens. Les forces du MNLA et du MIA épaulent les troupes Françaises et Tchadiennes, elles sont d’une grande utilité de par leur connaissance du milieu. Les combattants Touareg occupent la ville de Kidal, mais s’opposent à la venue des forces Maliennes dans cette zone.

 

À Gao à la demande des Français, 19 touaregs loyalistes de la milice d’Ansar Dine ont été détachés au nord, dans les environs de Tessalit et Kidal afin servir de guide pour leur connaissance du terrain. Les forces islamistes ne sont pas connues, mais sont estimées à plusieurs centaines de combattants.

 

L’opération Panthère IV a abouti à la destruction de deux importants dépôts de munitions par des frappes aériennes et permit de localiser des éléments terroristes dans leur sanctuaire, de les poursuivre et de neutraliser plus d’une vingtaine d’entre eux. Selon l’état-major Français, plus de 20 combattants islamistes furent tués lors du combat du 19 février. Le ministre Français de la défense, Jean-Yves Le Drian fit mention de 25 tués chez les jihadistes.

 

Le 20 février, en début d’après-midi, un nouvel engagement opposa les Français et les jihadistes. Une dizaine de ces derniers furent tués suite à l’engagement combiné de troupes au sol et d’hélicoptères Tigre HAP du groupement aéromobile de la force Serval.

 

Près de la frontière Algérienne, une camionnette transportant des jihadistes fut également détruite par un hélicoptère Tigre et plusieurs de ses occupants furent tués.

 

Un peu moins d’une dizaine de terroristes furent tués le 20 février. En outre, dans l’Adrar des Ifoghas et la région de Bourem, une dizaine d’objectifs furent détruits par des frappes aériennes effectuées par des avions ou des hélicoptères, il s’agissait pour moitié de sites logistiques, mais aussi d’un véhicule blindé et de quatre pick-up. De plus, des caches d’armes ont été découvertes et plusieurs véhicules lance-roquettes ont été saisis.

 

Le 22 février 2013, à 11 h 15 un combat opposa les soldats Tchadiens aux Islamistes dans l’Adrar des Ifoghas. Les Tchadiens avançaient avec une grosse colonne de 200 véhicules environ. Ils tombèrent dans une embuscade et la colonne fut coupée en deux. Dans leur contre attaque, les Tchadiens frappèrent durement les islamistes. Selon un communiqué lu à la radio, l’État-major des forces Tchadiennes déclara que, «le bilan provisoire du côté ennemi fut de cinq véhicules détruits, et 65 terroristes tués». «Nous déplorons la mort de 13 de nos vaillants soldats».

 

Après le combat livré par les Tchadiens, le GTIA se déploya avec ses appuis de génie et d’artillerie. Les Français détruisirent plus d’une dizaine de sites logistiques, et une quinzaine de véhicules, un BRDM, véhicule de patrouille et de reconnaissance amphibie, et démantelèrent un atelier de fabrication d’IED, Improvised Exposive Device. Une quarantaine d’islamistes furent tués selon les forces Françaises. Plusieurs postes de combat et campements furent fouillés et neutralisés grâce aux tirs précis et coordonnés par des appuis au sol, de la chasse et du GAM, éléments tirés de Wikipédia «Bataille de l’Adrar de Tigharghâr».

 

Kidal perché au nord du Mali, isolée de tout, il est la proie d’attentats suicides et de tirs d’obus. Le 21 février un obus de 106 mm explosa, un officier Tchadien reconnu l’obus par ses éclats qui trainaient par terre avant de s’en retourner dans son camp tout à coté. Pendant son retour un kamikase tenta sa chance en se mélangeant aux curieux qui affluaient dans un grand désordre. À Kidal, l’insécurité est permanente et rien n’est jamais loin, cela pèse comme une malédiction. «Ici, il faut se méfier de tout le monde», chuchota un responsable de la sécurité du MNLA, données tiré de l’envoyé spécial Jean-Philippe Rémy du

Monde.

 

2L’un des chefs Abou Zeid de katiba les plus puissants islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, et qui détient les quatre otages Français enlevés à Arlit, au Niger, aurait été tué, information non confirmée par l’armée Française. Selon une source proche du milieu du renseignement, il aurait été tué, ainsi qu’un groupe important de ses hommes. Des frappes aériennes eurent lieu dans la zone d’Etagho, à quelques dizaines de kilomètres d’Aguelhoc, au nord de Kidal. Combinées avec une offensive terrestre de troupes Françaises, Tchadiennes et de quelques auxiliaires locaux. Certains de ces auxiliaires ont été employés pour poser des dispositifs de guidage des tirs. Quarante-trois hommes de la katiba d’Abou Zeid seraient morts avec lui, source Le Monde.fr.

 

Selon le ministre des armées Le Drian, l’opération Serval nous couterait déjà 100 millions d’euros.

Samedi 02/03/13, l’Armée Tchadienne affirme avoir tué le chef terroriste Mokhatar Belmokhtar qui fut à l’origine de la prise d’otages du site gazier d’In Amënas en Algérie, voir Otages, faut-il négocier, est-ce la meilleure solution. «Les forces Tchadiennes au Mali auraient détruit totalement la principale base des jihadistes dans le massif de l’Adrar des Ifoghas, plus précisément dans la vallée d’Ametetai», affirme le communiqué, précisant que «plusieurs terroristes furent tués» dont le chef Mokhtar Belmokhtar dit «le borgne».

 

Le ministre de la défense ne confirme pas ces morts, il appelle à la prudence. À l’émission mots croisés sur France 2 le lundi 04 mars le ministre de la défense déclara ne pas avoir de preuve de la mort de ces terroristes. Concernant les otages Français au Sahel, le ministre a affirmé qu’au moment où nous parlons, tout laisse à penser qu’ils «sont en vie». «Nous sommes actifs» pour libérer la famille Française enlevée au Cameroun, a-t-il ajouté.

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