Le gouvernement chinois a annoncé qu'une indemnisation sera versée aux familles des victimes des émeutes qui ont éclaté ce mois-ci dans la capitale tibétaine de Lhassa.
Pékin reconnaît officiellement 22 tués pendant les révoltes qui éclatèrent le 14 mars, 18 étaient des civils de l'ethnie chinoise hui, un autre était de la police et les trois derniers étaient des Tibétains qui, selon les autorités, se sont défenestrés pour échappés aux forces de l'ordre.
Seules les familles des 18 civils morts officiellement recevront une indemnisation de 200.000 yuan, soit environ 18.070 euros, le reste des indemnisations étant versées à ceux qui ont perdu leur maison ou leur commerce pendant les révoltes.
Toujours d'après Pékin, durant les troubles à Lhassa 120 maisons et 908 magasins furent détruits, pillés ou brûlés. L'ensemble des dégâts pouvant être évalué à un total de 250 millions de yuan soit plus de 22 millions d'euros. Ces estimations ne concernent que les pertes signalées par les habitants chinois du Tibet.
Si l'on ne peut qu'applaudir l'initiative du gouvernement chinois de venir en aide aux victimes des émeutes, on pourra malgré tout regretter que ces aides sont toutes destinées à réparer les conséquences des troubles, mais aucune à corriger leur cause.
Face à la crise tibétaine, la Chine ressort la rhétorique du passé……
rhétorique:Le Dalaï lama est « la griffe des forces internationales anti-chinoises », les moines tibétains sont « la lie du bouddhisme » et les critiques étrangers ont une « mentalité sombre et méprisable ». Face à la crise du Tibet, le gouvernement chinois refait appel à la rhétorique officielle rugueuse du passé pour défendre ses positions, montrant une nouvelle fois combien la question tibétaine reste sensible à Pékin.
Trois décennies de réformes économiques et une société toujours plus dynamique n’ont que peu d’impact sur le ton employé par Pékin lorsque les questions de souveraineté territoriale et de pouvoir entrent en jeu, soulignent les spécialistes de la Chine. Même les Jeux olympiques à venir ne semblent pas pouvoir modérer la teneur des propos.
« La Chine, c’est plusieurs choses », résume Perry Link, spécialiste de la Chine à l’université de Princeton. « L’économie florissante et les villes tape-à-l’oeil sont réelles, mais de la même manière que la vieille culture politico-rhétorique qu’on range sur l’étagère et qu’on ressort quand on en a besoin ».
C’est pour le Dalaï lama, accusé d’avoir orchestré les manifestations du 14 mars à Lhassa et d’autres communautés tibétaines, que Pékin réserve son langage le plus dur. Et c’est au secrétaire général du Parti communiste chinois Zhang Qingli qu’il revient de l’employer. Protégé du président Hu Jintao -qui, en tant que chef du PCC au Tibet, avait dirigé la violente répression des derniers troubles en 1989-, Zhang pioche dans une importante réserve de rhétorique guerrière pour mener à bien sa mission.
Il a ainsi déclaré que le Dalaï lama était « un loup en costume de moine, un diable à visage humain mais avec un coeur de bête ». « Nous sommes désormais engagés dans une bataille féroce à feu et à sang contre la clique du Dalaï lama, une bataille à mort entre nous et l’ennemi », a-t-il également affirmé, selon des propos cités par les médias officiels.
Puisant également dans le lexique de la Révolution culturelle (1966-76), les autorités chinoises ont exhorté la population à adopter une « position bien arrêtée » contre les manifestants tibétains et ignoré les appels au dialogue et à la réflexion sur la situation politique en Chine.
La position de Pékin est encore durcie par la nature même de la question de la souveraineté chinoise sur le Tibet, que le gouvernement juge inviolable et exclut catégoriquement de remettre en cause. La Chine affirme que le Tibet fait partie de son territoire depuis plus de sept siècles, bien que de nombreux Tibétains affirment qu’ils étaient essentiellement indépendants avant l’invasion des forces communistes en 1950.
Et le point de vue officiel est largement partagé par l’opinion publique, comme le prouve l’important soutien populaire à une campagne lancée par le pouvoir pour dénigrer les médias étrangers indépendants évoquant la question.
Le Chinois de la rue est « si profondément socialisé par cette idée » que toute tentative de la remettre en cause entraîne de fortes réactions émotionnelles, explique Kelle Tsaï, politologue à l’université américaine Johns Hopkins. De telles attitudes sont également valables pour les couches de la population plus éduquées, qui ont pourtant pu être exposées à d’autres points de vue.
« Ceux qui laissent entendre que la Chine pourrait adoucir sa rhétorique ou desserrer le contrôle sur les médias ont aussi des chances d’être vus comme trop influencés par les idées occidentales, bienveillants à l’égard des forces sécessionnistes et peut-être même comme des non-patriotes », conclut Kelle Tsaï. AP
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Il ya collusion connue de tous entre le dalai et la CIA !!!