Les promesses de milliards s'envolent, les petites phrases restent… En voici un florilège, pour revivre le feuilleton burlesque de la visite du colonel Kadhafi à Paris.
"Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n’est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort. (…) Je serais encore plus gênée si la diplomatie française se contente de signer des contrats commerciaux, sans exiger de lui des garanties en matière de droits de l’homme. C’est un devoir : la France n’est pas qu’une balance commerciale" : Rama Yade, lyrique secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme vertueusement indignée.
"Je pense qu’il est regrettable que des membres du gouvernement fassent des déclarations qui vont à l’encontre de la politique voulue par Nicolas Sarkozy. Je n’ai pas de conseils à donner au président de la République mais ceci est inacceptable, et je suis convaincu que le gouvernement et le président feront ce qu’il y a à faire" : Patrick Ollier, président UMP de la commission parlementaire aux affaires économiques et du groupe France-Libye. C'est-à-dire rien, comme ils l'ont fait ?
"Je serais encore plus gênée si la diplomatie française se contente de signer des contrats commerciaux, sans exiger de lui des garanties en matière de droits de l’Homme. C’est un devoir: la France n’est pas qu’une balance commerciale" : Rama Yade, sincèrement (?) inquiète.
"Qu'elle s'occupe de ses affaires : Sarkozy dirige la France, il fait vendre des produits à l'étranger et c'est très bien, c'est un bon président, donc tout va bien, il ne faut pas s'y opposer. Il faut savoir si on veut développer l'emploi en France ou si on veut faire la morale à tout le monde. Si on fait la morale à tout le monde, on ne vend rien" : Serge Dassault, sénateur UMP mais surtout vendeur d'avions Rafale dont aucune armée ne veut – sauf celle de la France. Les droits de l'Homme, c'est bien gentil, mais les bonnes affaires des marchands d'armes d'abord ! "Qu'elle s'occupe des petits pays où il y a des problèmes, mais pas des problèmes industriels", a-t-il même osé ajouter. Quel cynisme !
"J'ai dit au président Kadhafi combien il fallait continuer à progresser sur le chemin des droits de l'homme, dans tous ses aspects, tout ce qu'il restait à faire" : Nicolas Sarkozy, qui tente de rassurer tout le monde. Non, il n'a pas baissé sa culotte ! Voire…
"Nous n'avons pas évoqué, moi et le président Sarkozy, ces sujets" : Muammar Kadhafi, qui traite ainsi le Président de menteur !
Si, ils en ont parlé ! "J'en ai été témoin", assure Claude Guéant, petite souris de service. Ce faisant, le secrétaire général de l'Elysée traite à son tour le dirigeant libyen de menteur.
"Les Européens font de la surenchère sur les droits de l'homme et nous interrogent sur le respect des droits de l'Homme dans nos pays. Les étrangers sont maltraités en Europe, et eux nous demandent de respecter les droits de l'Homme !" : Kadhafi reprend la main, infligeant une véritable humiliation à Sarkozy. "Nous Africains sommes victimes d'injustices. Ils (les Occidentaux) nous ont transportés ici comme du bétail pour faire les travaux pénibles et sales, et ils nous rejettent dans les banlieues des villes et lorsqu'on revendique nos droits, on se fait taper dessus par la police".
"Nous ne sommes pas toujours exemplaires dans notre politique vis-à-vis des immigrés en France mais se faire donner la leçon par Kadhafi ici dans une visite où on lui déploie tous les fastes de la République, c'est une faute de la politique française" : Bertrand Delanoë, maire PS de Paris, résume assez bien les cinq jours de visite de Kadhafi, qu'il juge "indécents", stigmatisant "une espèce d'arrogance et une débauche de frime particulièrement déplacée".
Résumons-nous : la France a reçu Kadhafi parce qu'il progresse sur le plan des droits de l'Homme et qu'il faut l'encourager, version officielle. Dans les faits, il nie un quelconque problème de cet ordre dans son pays, ce qui est une curieuse façon de démontrer ses progrès, convenons-en. Mais au moins le Président Sarkozy l'a-t-il admonesté sur ce chapitre ? Le Libyen, en tout cas, le nie. Et se permet de faire la leçon à la France du ministère de la Persécution des étrangers, qui y prête le flan ô combien, il est vrai. Cacophonie totale, démentis, contre-démentis… Derrière tout cela, le spectacle affligeant d'une diplomatie capitularde, qui baillonne ses principes au nom des intérêts financiers. Vous avez dit "rupture" ?
Rama Yade avait parfaitement raison de réagir comme elle l’a fait : je la soutiens dans sa démarche… Quant à la position de Bernard Kouchner, plus « diplomatique » celle-là, elle n’a fait que confirmer les dires de notre Secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme…
Quoiqu’il en soit, le Président de la République devrait être plus à l’écoute de ses deux ministres !
J’ai la nette impression que la France est entrain de se discréditer au plan international !
Je compte me faire naturaliser dans n’importe qu’elle autre pays européen tellement, j’ai honte de notre politique.
Nous sommes en train de passer pour des cons a peu pres partout, et sur tout les plans
Quelles bandes de
comme en bureau, mais en pire, et là on a du lourd, si ce n’etais mon pays, j’en rogolerais, ah oui une sacré gueule l’identité nationale a lère du Sarkozysme, ca depote ! et une caisse de bouquins a envoyer dare dare dans les ministres, ca pourra en aider certain a tenir le coup, d’autres a réagir, bref ca pourra que leur faire du bien !
http://www.travailleravecdescons.com
Qui se souvient de Jean-Pierre Hennequin ?….
C’était le commandant de bord du DC10 d’UTA qui a explosé au-dessus du désert du Ténéré, le 19 septembre 1989 :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=32905
Cet attentat a fait 170 victimes, passagers et membres d’équipage.
Faut-il oublier ? La réponse est non.
Cette visite est indécente.
Jean-Charles Duboc
@ Jean-Charles DUBOC
Jean-Charles DUBOC, bonjour…
Non ! Il ne faut pas oublier ! Il faut constamment en parler…
Parler du Commandant Jean-Pierre Hennequin, de son équipage et de ses passagers morts au dessus du Niger, il le faut, ce, constamment !
Parler des infirmières et du médecin bulgares, qui ont subi 8 ans de tortures, de privation de liberté, de la condamnation à la peine capitale qui pesait sur leur tête, de leur libération… OUI, IL FAUT EN PARLER !
NE PAS OUBLIER SURTOUT QUE LE COLONEL KHADAFI EST UN TYRAN, UN TERRORISTE ET UN DICTATEUR ! Là aussi, il faut en parler !
Tout comme vous tous, qui intervenez sur C4N (l’auteur de cet article, ainsi que les commentateurs), je suis dégoûté par la visite « en grande pompe » du Colonel Khadafi… Je suis dégoûté par tant d’honneur qui lui est fait par notre Président !
Puis, ce Colonel ose venir nous donner des leçons en nous parlant des Immigrés, qui vivent en France : il ferait mieux de se taire !
Décidément, j’étais déjà de l’avis de Rama Yade : je suis de plus en plus convaincu de la justesse de ses arguments !
DC10: Le fils Kadhafi veut un autre procès!
Le fils aîné du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi déclare dans un entretien au Figaro qu’il souhaite un nouveau procès pour les six Libyens condamnés après l’attentat contre le DC10 d’UTA, qui avait fait 170 morts au-dessus du désert du Niger en 1989. Les six hommes, dont le beau-frère du colonel Kadhafi, ont été condamnés par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d’assises de Paris en 1999. « Ils sont innocents (…), nous l’avons dit de nombreuses fois aux autorités françaises. Nous voulons un nouveau procès », affirme Seif al-Islam Kadhafi. Il dit en revanche ne pas savoir si les condamnés sont prêts à se présenter à Paris, ce qui provoquerait automatiquement un nouveau procès. Les six hommes sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international.