Jean Yves Ollivier, confession d’un homme d’action

Alors que l’Afrique est prête à s’enflammer avec le conflit en Syrie, il est important de rappeler qu’en matière de relations internationales, les interprétations manichéennes sont trop simplistes pour être pertinentes. Un discours mal perçu dans les médias mainstream qui se contentent trop souvent des éléments de langage diplomatiques comme seule analyse. A contrecourant de cette manière de faire, celui qui fut au centre des tractations pour la chute de l’apartheid nous pousse à faire la part des choses.  

 

Ce personnage méconnu de l’histoire officielle, et souvent mieux identifié par les diplomates du Quai d’Orsay sous le pseudonyme de Monsieur Jacques, joue pourtant les premiers rôles dans le documentaire Plot for Peace, récemment primé au festival de Galway. Le reportage donne la parole à cet émissaire de l’ombre  qui s’est chargé de l’organisation des réunions de préparation à la libération du leader Sud-Africain, Nelson Mandela. 

Lorsque les canaux de discussion officiels sont bloqués pour des raisons politico-économiques, il peut être utile d’avoir recours à la diplomatie parallèle. C’est du moins le message que souhaite porter l’association Oral African History Archive, à l’origine de ce long métrage. Pour le négociant en matières premières, cet hommage rendu à ses péripéties doit surtout être une invitation à la réflexion : peut-on se contenter d’adopter une posture de Saint Juste lorsque la vie de millions d’individus est en jeu ? 

Dans une interview à Paris Match, le pied noir critique même ouvertement l’intérêt des sanctions internationales en s’appuyant sur son histoire personnelle mais surtout sur une confession que lui avait livré Yasser Arafat : « Le monde ne se rend pas compte que, en répondant à nos demandes de sanctions contre Israël, il nous a aidé à nous piéger. Le commerce et les affaires sont des vecteurs remarquables pour éliminer les tensions. Isoler un pays, c’est l’enfermer dans une voie sans issue… ».

Pour son franc parlé et sa droiture lors de ses interventions, Jean-Yves Ollivier est à l’heure actuelle le seul citoyen français à être membre de l’ordre du Cap de Bonne Espérance. Egalement médaillé de la légion d’honneur par Jacques Chirac, cet intervenant iconoclaste a souvent du faire des sacrifices personnels pour porter ses messages d’espoir au continent africain. Lors de l’interview à Paris Match il se livre enfin : « je n’ai pas souffert de ces étiquettes qu’on m’a collées mais mon entourage a parfois été heurté ». Dans la période trouble que nous vivons, qui osera aujourd’hui sortir des bons sentiments et des discours convenus ? 

 

Une réflexion sur « Jean Yves Ollivier, confession d’un homme d’action »

  1. [quote] »il est important de rappeler qu’en matière de relations internationales, les interprétations manichéennes sont trop simplistes pour être pertinentes »[/quote]
    C’est si vrai, que même votre interprétation est sujette à caution, de même que mon propre commentaire 😀

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