Mardi 8 juillet au Sénat :
Dans un grand élan de ferveur sénatoriale, le Petit Chaperon Tricolore, la madone du Parti Oxygène, future Prix Nobel de la Paix, futur chevalier de la Légion d’honneur, ancienne sénatrice, ex-otage martyr franco-colombienne, Ingrid Betancourt a été reçue mardi dernier dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg, sous la voûte d’honneur et la fervente standing ovation des sénateurs, tous levés comme un seul homme pour l’accueillir en triomphe.
On se lève tous pour Ingrid comme pour D…… même quand on a les chevilles enflées.
Le président du Sénat, Christian Poncelet (UMP), a exprimé la "joie" de ses collègues de la recevoir « enfin revenue à la lumière après des années de détention inacceptable et de souffrances intolérables".
Il a salué "le formidable élan de solidarité en France autour" d'Ingrid Betancourt, libérée le 2 juillet des mains de la guérilla des Farc. Il a rendu hommage à sa "volonté exceptionnelle", à son "refus constant d'abdiquer", à son "courage face aux sévices" endurés plus de six ans dans la jungle, captive des Farc.
Elégante en tailleur marine et tee-shirt bleu clair , Ingrid Betancourt, entourée de sa famille et des représentants de ses comités de soutien, s’est inclinée du haut de la tribune d’honneur, les mains jointe en remerciant le Président Poncelet et l’ensemble du Sénat.
En veine de confidence patriotique, l'ancienne candidate du parti écologiste Oxygène à la présidence colombienne a raconté que durant sa captivité, elle fêtait chaque 14 juillet en portant des vêtements bleu, blanc, rouge.
"J'ai vécu chaque 14 juillet avec émotion, dans ma solitude de la jungle. C'était pour moi un moment spécial et je ne pouvais le partager avec personne", a-t-elle dit.
"Les 14 juillet, je mettais des vêtements que je préparais car il fallait les faire sécher à l'avance. J'avais des chaussettes rouges, j'avais un T-shirt blanc et j'avais un pantalon bleu, c'était ainsi que je m'habillais"
Note : Une idée de toilette pour le 14 juillet 2008 à Paris ?
A cette évocation, les sénateurs enflammés, leurs cœurs patriotiques battant le rappel comme les tambours de la République, ont accueillis sa confidence sous un tonnerre d’applaudissements.
Revenant à son combat, elle a appelé les sénateurs à accorder leur soutien aux otages encore détenus par les Farc et a proposé de faire réaliser des témoignages filmés qu'elle ferait transmettre en Colombie à l'occasion d'une marche de soutien le 20 juillet.
"Je vous demande de m'accompagner dans cette marche à laquelle « nous » n'aurons pas la possibilité d'être physiquement", a-t-elle ordonné en expliquant que sa famille, inquiète pour sa sécurité, lui avait demandé de ne pas se rendre en Colombie et de rester un peu plus longtemps en France.
Auparavant, elle avait assisté à une réception dans les salons de la présidence du Sénat, en présence de tous les sénateurs. Soutenue par M. Poncelet, le teint bistre et d'une grande maigreur, son chapelet autour de son poignet droit, elle a remercié d'une voix fatiguée les élus et embrassé la sénatrice Verte Alima Boumediene-Thiery, avant de prendre la parole. "C'est extraordinaire, mais j'ai une pensée pour tous ceux qui sont encore là-bas" a confié à la sénatrice.
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Extrait du registre des Louanges du chœur des « cœurs sensibles » :
"Les sénateurs ont un coeur aussi sensible que les autres Français, ils tiennent à l'exprimer", a chanté l'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin (UMP). "Cette femme est admirable", a renchéri son homologue socialiste Pierre Mauroy.
"Pour les femmes sénatrices, c'est très émouvant", a ajouté Catherine Dumas (UMP).
Amen ……
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Mercredi 9 juillet à l’Assemblée Nationale :
Accompagnée de ses enfants Mélanie et Lorenzo, de sa mère Yolanda Pulecio, de sa soeur Astrid et de son ex-mari Fabrice Delloye, a été accueillie sur le perron de l'hôtel de Lassay par le président de l'Assemblée Bernard Accoyer escorté des chefs de file de tous les groupes politiques. "Tant de fois nous nous retrouvions devant l'Assemblée nationale devant votre photo a rappelé admiratif Monsieur Accoyer, tant de fois, et vous êtes là" ,
(Enfin libérée de ses chaînes, après six ans de supplices, en chair et en os : quel miracle ! ils n’en croyait pas leur yeux !)
A 16h30 " Ingrid Betancourt a pris la parole devant les députés réunis dans la galerie des fêtes pour remercier la France : « Si je suis libre aujourd'hui, c'est grâce à vous", a-t-elle dit aux députés : "Ce que la France a fait pour moi a une influence extraordinaire sur la façon de comprendre les faits en Colombie"
Puis, comme elle l’avait fait devant les sénateurs la veille, elle aussi appelé les députés à l'aider dans son combat pour la libération des otages qui restent détenus par les FARC. "Je vous supplie de ne pas nous abandonner", en invitant les députés à s'associer à la manifestation qu'elle organisera en France le 20 juillet, jour du "cri d'indépendance" en Colombie. Elle a précisé que ce rassemblement se tiendrait à partir de 14h place du Trocadéro à Paris, en même temps que celui se tiendra au même moment à Bogota.
Ingrid Betancourt a annoncé la présence au Trocadéro de plusieurs chanteurs: le Colombien Juanes, l'Espagnol Miguel Bosé et peut-être Manu Chao.
Note : A-t-elle pensé à produire Enrico Macias le chantre officiel des cérémonies sarkoziennes ? ….. Je ne le sais pas….. Mais si par mégarde il a été oublié, il risque d’en faire un jaunisse de dépit à moins qu’il ne se console en reprenant sa guitare pour nous chanter en solo et en lisière de la marche « Oxygène » : j’allais le long des rues, comme un enfant perdu, j’avais peur, j’avais froid, mais … « Sarko » … tu m’a pris dans tes bras …Laïllaïlaïl … lala … Laïllaïlaïl … lala !
Il a bien de la chance, moi Française d’Algérie rapatriée avec mes deux valises, dans le pays de mes ancêtres, de ma propre volonté envers et contre tous, en 1962, ignorée de tous dans la jungle Hexagonale, je n’ai eu qu’un seul choix prendre Paris et la France dans mes bras, et j’attends toujours d’être un jour reçue et entendue par le Sénat et l’Assemblée Nationale …..Bof, je ne suis pas là pour plaider ma cause, il vaut mieux passer l’éponge sur mes pertes et profits ça n’intéresse que moi ! Accordez moi la joie de m’intéresser aux autres.
Moi aussi j'ai un coeur sensible !