Her, le film de Spike Jonze

 

Il faudra s’armer de patience pendant les quelques premières dizaines de minutes avant de pouvoir profiter de la seconde et superbe partie du film de Spike Jonze, "Her", tant le début tend à s’appesantir sur la platitude, la frustration sexuelle, etc… C’est l’ histoire de Theodore Twombly, (Joaquin Phoenix), qui ne se remet pas de son divorce.

Blasé, il est intimement convaincu que son avenir ne peut qu’ être fade, bien en deça de son passé heureux, d’où son enfermement délibéré dans sa bulle et sa propension maladive à la nostalgie. Ecrivain public bien loti, Théodore passe son temps à écrire des lettres d’amour pour tous ces anonymes qui lui passent commande ; féru de numérique, il entretient à ses heures perdues des relations fictives censées pallier à la solitude, aux tourments, au burn out, tous ces maux contemporains. 

La monotonie de sa vie sera bouleversée de fond en comble le jour où il adoptera pour son smartphone un nouveau système d’exploitation capable de s’adapter à la personnalité de son utilisateur. Dotée d’une intelligence artificielle, le programme informatique en question se prénomme Samantha, incarnée par l’ensorcellante voix de Scarlett Johansson. 

Cette dernière possède des atouts dont celui majeur de détenir toutes les caractéristiques de son " client", accessibles à partir de son disque dur. Apte à déceler la plus infime des émotions qui effleure Théodore, Samantha, la femme idéale, agit en conséquence avec promptitude. Ainsi elle l’apprivoise, l’émeut, lui redonne goût au sentiment amoureux ; exempte des failles qui transforment "l’amour en cette démence acceptée par la société", leur histoire à eux est cristalline au point de rendre Théodore quasiment indifférent face à une éventuelle perche tendue par son ex bien-aimée !

 D’ailleurs depuis sa nouvelle addiction, il éprouve comme une sorte de condescendance devant ces couples normaux : en témoigne ce pique-nique avec un couple ami, l’occasion de leur présenter Samantha, sa nouvelle compagne. Eperdument amoureux, ils sont tous deux en proie à la jalousie, à la peur si bien que Samantha tentera de trouver une parade pour remédier à son handicap : l’absence de corps… 

Une histoire touchante, émaillée de jolies notes de poésie, une belle réalisation, de beaux dialogues, d’excellents acteurs, sutout Joaquin Phoénix, sans oublier son amie d’infortune, Amy Adams. Une science fiction mais pas vraiment. Ce moustachu futuriste au pantalon taille haute, sans ceinture, qui circule au milieu de ces personnes pendues chacune à son oreillette et indifférentes à ce qui les entoure a tant de points communs avec l’homme d’aujourd’hui. 

A la rapidité où vont les progrès de la technologie, le reste suivra ; Theodore et Samantha, les Roméo et Juliette de demain sont à nos portes. Actuellement est présenté "un bébé"de Samantha, l’humanoïde Roméo au salon de la robotique à Lyon ; le robot en gestation sera capable de percevoir les émotions, d’entretenir un dialogue pour assister les personnes en perte d’autonomie…

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