Yaka. « Le seul truc, c’est de le faire coucher avec une mineure. Y a que çà ! ». Ces fortes paroles sont du sénateur-maire de Woippy, François Grosdidier (UMP), et « le » désigne l’autre sénateur UMP de Moselle, Jean-Louis Masson. Lequel a porté plainte contre le premier pour « association de malfaiteurs ». Mais son adversaire a aussi déposé plainte pour calomnie mensongère. Au passage, on en apprend de belles sur la prostitution au Maroc…

On se demande bien pourquoi Nicolas Sarkozy affectionne tant le Maroc et Marrakech.
C’est le pays idéal pour se faire piéger et peut-être photographier en mauvaise posture.
Ou se retrouver dans un imbroglio politico-sociétal comme s’en souvient Philippe Douste-Blazy, qui avait dû démentir une dispute entre lui et sa femme sur fond d’accusations de commerce sexuel avec des mineurs.

Toujours est-il que, en 2010, Jean-Louis Masson se fait lourdement solliciter pour venir, tous frais payés au besoin, au Maroc. Ce afin de prendre connaissance d’actes notariés signés par son collègue et néanmoins « ami » UMP mosellan, François Grosdidier. Jean-Louis Masson aura l’élégance, au moins envers les électeurs, et surtout l’UMP, de laisser passer les élections cantonales et présidentielles avant de révéler le piège dans lequel il était destiné à tomber.

Grosdidier, déjà mis le 26 juillet dernier en examen pour détournements de biens publics, voit sa musette s’alourdir avec cette seconde plainte et la transmission à la justice d’un bien curieux enregistrement téléphonique. Truqué, évidemment, selon Grosdidier qui argue à présent qu’il avait voulu gagner la confiance d’un escroc qui cherchait à piéger Masson.

Grosdidier se serait accoquiné avec un agent immobilier local disposant de gros bras persuasifs. Sauf que les costauds se seraient refusés à trouver une fille mineure susceptible d’aller faire du gringue à Masson, histoire de le faire surprendre en pleins ébats.

D’où l’idée de déléguer des émissaires au Maroc pour trouver une telle « chèvre », puis d’y attirer Masson. Comme, peut-être conscient du précédent des diverses rumeurs de parties homosexuelles avec des mineurs marocains ayant été censés impliquer un, des ministres, ou des personnalités politiques françaises, Grosdidier aurait préféré que Masson soit surpris par « un journaliste ou une ONG » plutôt que des policiers marocains qui auraient demandé des consignes en haut lieu. 

Ensuite, Grosdidier aurait contacté Guéant, ministre de l’Intérieur, pour sceller le sort de Masson.

 

Une autre affaire encore impliquerait Grosdidier. Il se serait livré à un chantage à l’endroit d’un entrepreneur, Patrick Malik, dans le cadre d’arrangements sur les passations de marchés. Malik aurait déjoué une tentative de cambriolage commanditée et reçu des menaces.

 

Selon Lor’Actu.fr, site mosellan d’actualités, l’interlocuteur de Grosdidier serait Sébastien Faizand (eh, sans doute pas de la dernière pluie), du groupe luxembourgeois Halisa. Ce serait un stipendié de Masson, laisse aujourd’hui entendre Grosdidier. Du coup, il dépose à son tour une contre-plainte pour dénonciation calomnieuse, mensongère, manipulation, et association de malfaiteurs.

Les propos de Grosdidier relèveraient de l’humour, du jeu, ou de la volonté de piéger le faisan délégué par son adversaire. Extraits :

« Je ne veux pas qu’on se bouscule avec le fou de Masson qui écrit à tout le monde (…). Un mec qui est fou furieux, qui n’a plus rien à perdre, qui a raté sa carrière et qui s’est a mis sur liste noir quatre noms. Il y a Rausch [l’ancien maire de Metz, div. droite] qui l’a fait battre aux municipales et Longuet qui l’a fait battre aux dernière régionales, il y a Leroy [ex-président du Conseil général de la Moselle] et il y a moi. Il s’emploie à faire perdre la majorité au conseil régional en présentant des dissidences dans tous les cantons… et il est d’une haine (…). Je pourrai te faire un roman, un bouquin… Il écrit tout le temps au Proc’, il y a pas un permis de construire qui est déposé à Woippy sans une collusion entre le maire et le promoteur. Et il dit aux mecs des RG “mais attendez dans tout ce que je vous dis il y a au moins 1% de vrai” ». Très convaincant.

« Au voyage du Conseil général, lui il allait tous les ans au voyage du CG (…) il peut quand même être emmerdé par un parlementaire français, un journaliste ou une ONG. Attends, moi je peux me faire fort derrière, les Marocains ne me feront pas une souricière policière contre un sénateur français si ça pète. Moi je préviens le secrétaire d’État à l’Intérieur en lui disant “écoutez ne le protégez pas, c’est le plus fou des hommes politiques français. Celui qui a eu l’élégance de dire d’ailleurs à VSD en 85 ‘qu’il préférait un train de vietnamiens à un wagon de magrébins’” et un type qui emmerde l’UMP comme c’est pas possible depuis longtemps. C’est un polytechnicien fou… Mais au Conseil général, chaque fois qu’il allait à un voyage devant tous les autres, il demandait tout de suite où était le quartier à putes ! Eh, le mec au milieu des officiels “où est le quartier à putes ?” ».