GENESIS
L’histoire de ce groupe mythique commence au milieu des années soixante dans la prestigieuse école privée Charterhouse School. Nous allons faire l’impasse sur l’historique des rencontres ayant conduit à la formation de Genesis, cela n’apportant rien de plus à cet article. Je vais surtout insister sur la première période du groupe (1970/1975).
Pourquoi ce choix ?
Composée alors de Peter Gabriel, Tony Banks, Mike Rutherford, Phil Collins et Steve Hackett, elle constitue ce que l’on appelle le « classic line-up », la formation de référence de Genesis.
L’histoire du groupe a duré quatre décennies et j’en vois certains circonspects de ne traiter qu’une infime partie de la production de Genesis. C’est un choix personnel, après les départs de Peter Gabriel et de Steve Hackett le groupe a décroché du « trip » initial, malgré quelques albums corrects Genesis a perdu en créativité pour faire place à un son plus commercial, mais bon ce n’est que mon opinion.
1969- From Genesis to Revelation.
Un flop monumental, certes d’indéniables qualités mais bien loin de l’œuvre du groupe, un album influencé par le producteur de l’époque, Jonathan King. Aussitôt le groupe se sépare de cet objet encombrant et commence réellement leur carrière.
1970-Trespass.
La montée en puissance du rock progressif (Pink Floyd, Emerson Lake and Palmer, Yes, etc…) en Grande Bretagne qui verra l’éclosion de nombre d’albums cultes.
Trespass est le vrai premier album de Genesis. Tout est au rendez-vous : complexité musicale et richesse des textes, l’alternance de parties lentes (calme) et rapides (violentes) à l’intérieur d’un même morceau. L’utilisation d’instruments peu conventionnels dans le rock : flûte traversière, hautbois, mellotron. Une fusion entre musique celtique, médiévale et rock qui donne un album abouti. Cela sera le seul album du batteur John Mayhew et le dernier avec Antony Phillips.
1971- Nursery Crime.
L’arrivée de Phil Collins et de Steve Hackett harmonise le groupe et va donner ses lettres de noblesse à la formation. Peter Gabriel ne s’est pas encore épanché, mais va devenir rapidement une attraction visuelle à lui tout seul.
Trois pieces maîtresses voient le jour: « The Musical Box», « The Return of the Giant Hogweed» et "The Fountainof Salmacis”. D’emblée on découvre l’apport des deux nouveaux: une batterie puissante d’une rare musicalité, et la guitare tendue vers une recherche de sons neufs et ouvertement métal. Un excellent album. Un extrait:
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1972-Foxtrot.
Désormais Genesis possède un public adepte de ce style aux sonorités si particulières. Dans le live, Peter Gabriel en plus de ses performances vocales, démontrer son énorme potentiel théâtral, charismatique à l’extrême.
Plusieurs morceaux sortent du lot. L’angoissant "Watcherof the Skies" débute par une longue introduction d’orgue de style baroque. Une ambiance science-fiction qui prend aux tripes. "Horizon’s" un excellent morceau de guitare acoustique, un court instrumental qui prélude le titre le plus important de l’album.
"Supper’s Ready", 23 minutes de bonheur, se constitue de sept tableaux. Un morceau qui illustre parfaitement ce que le rock progressif utilisait: alternance de plages douces (flûte, hautbois, guitare acoustique) et de plages survitaminées, presque violentes, presque hard-rock ou la guitare, le mellotron et une batterie puissante s’unissent pour nous délivrer une sublime composition. Les parties chantées sont en alternance avec des parties purement instrumentales.
Dans les live, par exemple en 1973, le morceau est présenté comme une pièce de théâtre onirique à plusieurs tableaux, et là encore Peter Gabriel y excellait par ses talents de comédien, interprétant une multitude de sentiments à la fois comique, tragique, burlesque, mélancolique et le tout soit avec une infinie violence soit avec la plus grande douceur. Les textes sont surréalistes, en conclusion l’album "Foxtrot" fait sans aucun doute partie des meilleurs productions du rock progressif des années 70. Un extrait:
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1973- Selling England by the Pound.
Considéré par beaucoup comme le meilleur album de Genesis. Pourtant ce qui surprend le plus (de prime abord) est l’aspect lisse de la production, certainement une volonté de toucher un public plus large (eh oui !).
On a souvent critiqué (à juste titre) la période Phil Collins pour avoir adopté cette démarche, mais il serait injuste de reporter toute la faute sur ce dernier. La volonté d’obtenir un hit avec "I KnowI Like" en est la preuve incontestable. Un tantinet "baba cool", un titre pour le moins très formaté radio, tout à fait dans le style des standards des années 70, à des lieux de ce que le groupe a fait de mieux. "More Fool Me" atteint des sommets, une ballade "soupe" acoustique avec l’apparition inédite de Phil Collins comme chanteur principal, une vraie catastrophe ! Avec une petite voix fluette et risible, on a bien du mal à croire qu’il prendra la place de Peter Gabriel quelques années plus tard.
Alors me direz-vous, qu’a-t-il donc de génial ce "Selling England by the Pound" ?
Tout simplement toute la valeur de cet album repose essentiellement sur trois titres, et pas des moindres: "Dancing With the Moonlit Knight", l’inévitable "Firth of Fifth" et "The Cinema Show" !
Toutes simplement trois pièces majeures du rock progressif, un must par rapport à la production de l’époque. Peter Gabriel moins théâtral qu’à l’accoutumée et qui essaye d’exprimer davantage d’émotions, les solos de Tony Banks très soignés et inspirés et cela sans jamais verser dans la surenchère technique (l’une des grandes qualités de Genesis) et un Steve Hackett discret et pourtant si déterminant sur chacune de ses interventions.
Que dire sur "Firth of Fifth" ? Un monument, il en serait presque "criminel" de ressasser encore et encore avec les mêmes superlatifs ! Un sommet dans la carrière de Genesis.
Pour ma part j’ai du mal à comprendre le statut de ce disque, qui au final ne repose que sur trois morceaux. Un album inégal, presque incomplet mais sauvé par ces trois chansons, bien sur cela n’engage que moi. Un extrait:
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1974- The Lamb Lies Down on Broadway.
Pour ma part mon album préféré, et malheureusement le dernier de Peter Gabriel. 23 titres composent ce double album.
"Back in NYC", "Hairless Heart Apaise" et "Couting Out Time" sont une redécouverte de l’univers sonore de Peter Gabriel, et je dois dire que ces morceaux me laissent pantois !
"The Carpet Crawlers", des arpèges mi-clavecin, mi-orgue pour enfants sont tout simplement envoûtants, la voix de Peter Gabriel, soutenue par les chœurs de Phil Collins, fait merveille, le shuffle du charleston en est divin et parfaitement calé sur le clavier, quand elle s’arrête cela me procure toujours le même sentiment de manque.
L’étincelant "Lilywhite Lilith" débouche sur "Anyway" une ballade au piano (Tony Banks dans toute sa splendeur !). D’ailleurs Tony Banks se taille la part du lion dans "The Cage", joué et encore rejoué depuis dans tous les stades.
Place à l’ambiance éthérée de "Fly on the Windshield" son rythme lent et puissant, ses accords venus de nulle part, la grosse caisse de Phil Collins qui martèle le nécessaire, la ballade des notes de Steve Hackett (…).
Le jeu de Phil Collins On peut penser ce que l’on veut de ses années 80 ou sa carrière solo (affreux, affreux !!), dans les années 70 il est pour moi le batteur le plus complet, le plus musicien, dont la technique est au service du morceau et non l’inverse. Il sait quand donner un coup de cymbale, changer de rythme, et le son des ses fûts est cristallin. Cela nous donne de l’authentique, du précis et l’on ressent le plaisir de jouer et créer au sein du groupe. Un extrait:
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1976- A Trick of the Tail.
Peter Gabriel tire sa révérence, comment se relever ?
Cet album est bon, sans doute plus accessible que les premiers, sans pour autant tomber dans la facilité et la guimauve dans laquelle ils vont s’engluer souvent par la suite. Phil Collins chante juste, certes sont timbre est moins riche, moins varié, moins émouvant, mais il parvient a succéder à Peter Gabriel.
Tout ce qui constitue le magnétisme de Genesis est encore présent., solos, instrumentaux et dialogues virtuoses. Un extrait:
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On peut encore citer en 1976 (le denier album de Steve Hackett) "Wind&Wuthering", en 1978 "And Them There Were Three" et en 1980 "Duke".
Dès 1981 avec "Abacab", Genesis se débarrasse du peu de rigueur qui lui restait encore. Il devient une machine visant l’efficacité commerciale, compétence pour laquelle il va se révéler surdoué !
Bien évidemment je n’engage que mon avis, ceux qui ont découvert Genesis dans les années 80 n’ont certainement pas les mêmes points de vue, mais pour ma part après "Duke" j’ai tourné la page de ce groupe mythique.
J’ai également un faible pour les pochettes de "Foxtrot", "Trespass" et "Nursery crime". Des créations de Paul Whitehead. D’ailleurs la femme-renard de "Foxtrot" inspirera profondément Peter Gabriel qui fit vivre ce personnage sur scène en enfilant son déguisement.
sources:
-Wikipedia
-Genesis uk
-From Genesis
Ah, Michel, çà ne nous rajeunit pas, mais que c’est bon de réentendre de la bonne musique.
Rien, de tel pour commencer le W.E.
En public à Wembley, devant des milliers de personnes : Mama
Je t’embrasse bien fort, mon Rockeur (lol)
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Chère Sophy,
oui un peu de musique histoire d’évacuer la morosité ambiante !
Mama fait partie de la période que je n’aime pas de Genesis, encore que ce titre fait partie des meilleures productions de Phil Collins, les prémices d’un changement de cap vers des compositions formatées, à des lieux des qualités instrumentales des origines.
Je t’embrasse bien fort.
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