La très catholique et cathodique Frigide Barjot et son compagnon, Basile de Koch, soit les Tellenne de leur vrai nom, ont largement de quoi choisir entre une résidence au Cap Nègre, aux Maldives, à Londres dans les meilleurs quartiers, &c. Mais, tels des Gaymard (un gaymard=600 m²), ils s’accrochent à un logement d’un ILM de 171 m². De quoi accueillir, en toute charité chrétienne, pas mal de sans logis, de tributaires du Secours catholique ou d’Aide à toute détresse, du Secours populaire. Les voilà prêts à mobiliser qui dort sous les ponts pour conserver leur prébende…

Pour faire l’amour avec deux doigts (car un ne le fait pas, et trois c’est trop), vivre d’amour christique et d’eau fraîche, 173 m², c’est un peu surdimensionné. La très amourachée de Jésus pourrait en convenir. Mais Frigide Barjot ne veut pas quitter la proximité du Champ-de-Mars.

Avec son époux, alias Basile de Koch, la Télenne veut rester la Ténardière de son modeste logis.
Si on lui somme de rendre les clefs, pour loger des ayant-droits poireautant depuis des années avec leurs enfants en bas-âge pour être abrités décemment, c’est parce que « c’est un geste politique » et qu’on veut la « faire taire ».
Ben, évidemment.
Réfugiée dans un luxueux appartement (chez les Guéant, par exemple), elle serait bâillonnée. Autant qu’un Juppé qu’on n’entend plus du tout, qu’un Gaymard… La bonne blague.

C’est pour secourir les miséreux que les Tellenne – tout comme la Lamblin toujours en quête de projets de soutien aux petits créateurs du Lieu du Design – se versent un loyer de 9 000 euros par an, débité sur le compte de leur société, Jalons. Certes, c’est une goutte d’eau. Le loyer à verser à la Régie immobilière de la Ville de Paris (forte surtout de dossiers en attente) est bien supérieur : 2 850 euros par mois. On pleure dans les masures, dans les 7m² loués 400 à 500 euros du mois.

Le Figaro se désole… Le couple peut se permettre de régler les frais d’un avocat, mais, franchement, leur infliger cela !

L’ex-égérie de la Manif pour tous s’opposant au mariage pour tous va-t-elle trouver, dans un premier temps, refuge dans le Marais, le temps de mobiliser ?

Ce que nous proposons : transformer l’appartement en squat, y masser gays à la rue et cathos réduits à la mendicité sur le parvis des églises. ¡No Pasaran! 

La rue de la Fédération, où résident les Tellenne, doit être décrétée zone franche, bouclée par des barricades. Attention aux chiffres fallacieux qui circulent dans la presse, il ne s’agit que d’un duplex couvrant 80 m² et 60 m², pas du tout ce que la régie socialocommuniste déclare à qui veut entendre sa propagande (140 et 86 m² habitables, terrasse incluse pour prier le seigneur Jésus au grand air). Et les locataires auraient des faibles revenus : à peine plus de 3 000 euros du mois. Enfin, c’est ce qu’ils déclarent à la régie.

« La répression s’abat », clame Frigide au Parisien. Elle risque la déportation, rien que cela… Heureusement, Depardieu va se manifester et leur trouver une datcha.

Selon un commentateur du Point qui connait un peu le secteur, « au prix moyen du quartier, ils payeraient le double ou le triple ». Certes, mais c’est oublier le rôle éminemment social du couple. Ils animent des groupes de prières ! Ce ne sont que Notre Père et Avé Maria qui s’élèvent de la terrasse. C’est d’ailleurs pour cela que le logement leur a été attribué et que l’impie Delanoë veut le leur ravir. Un gay, alors que la Barjot a tant fait pour eux ! Quelle ingratitude ! C’est la « dictature rose », comme s’indigne un autre commentateur. Une autre y voit le spectre du KGB. Depardieu, Gégé, vient à leur aide, miséricorde !

Pour en avoir le cœur net, nous avons cherché à joindre Frigide, via les « pages jaunes ». Rien sous Tellenne à l’adresse indiquée.  Mais la Sarl Jalons est bien domiciliée au 51, rue de la Fédération. Elle édite des revues et des périodiques, et son capital social est de 350 euros, son gérant est Bruno Tellenne, son chiffre d’affaires fin 2011 s’établissant à juste un peu moins de 80 000 euros…

Quand nous avons téléphoné, « Monsieur Tellenne » n’était pas là. Nous avons laissé un numéro en signalant que Come4News souhaitait savoir si Bruno ou Frigide envisageaient des actions de riposte, et de quelle nature…

Frustrés, nous nous rabattrons sur cet entretien, imaginaire, avec Frigide.

— Allo Frigide, mais dites-moi, qu’est-ce qui vous arrive ?

La cata totale, on veut nous faire rendre gorge, nous séparer, Bruno et moi

— C’est une épreuve que vous envoie le Seigneur, mais vous saurez la surmonter…

Tu as raison – je peux te tutoyer ? – et tu vois, nous sommes un peu comme Abélard et Héloïse, à présent, contraints de nous séparer. Bruno envisage de se faire émasculer, comme Abélard, et Jérôme Cahuzac, qui est un chirurgien et un grand  cœur, procédera à l’ablation sans réclamer le moindre honoraire. C’est plus par solidarité chrétienne que socialiste, évidemment…

– Mais, Frigide, où comptez-vous donc vous retirer ?

Non, mais, allô, tu peux me tutoyer, tu sais ? Bon, alors, voilà, je lis et relis le Père de Foucauld, et je compte suivre son exemple. Lui aussi avait été plein d’amour et ne laissait pas ses doigts dans la poche de sa veste d’uniforme, tu sais… Il a encore un petit mausolée à Béni-Abbés. Le coin est plein d’égarés d’Ansar Dine revenus du Mali. Je compte leur prêcher par l’exemple.

– Mais, tu ne crains pas qu’ils t’imposent un mariage temporaire ?

Oh, jouer au papa et à la maman, tu sais, l’important, c’est qu’il y ait un papa, une maman…

Bip-bip-bip-bip… La conversation a été soudainement interrompue. Ne voulant pas harceler Frigide (allez, appelle-moi Jef, à présent…), je lui laisse l’initiative de me rappeler.

Mais tout à coup, un terrible soupçon m’obsède. Tout cela ne serait-il point que trompe-l’œil ? Frigide n’aurait-elle point rejoint le camp hollandiste, et un savant maquillage ne recouvrerait-il pas une mission dans le grand sud algérien ?

Bruno acceptera-t-il de sacrifier ses gonades sur l’autel de la raison d’État ? La suite au prochain épisode…