Le président de la République française, M François Hollande, est rattrapé par les nécessités et exigences économiques, imposées par la crise. Le Qatar s’impose ainsi comme une étape incontournable dans son agenda diplomatique.   

 

 

Le Qatar, une place financière avant d’être un pays du golfe arabo-persique

 

 

Par souci de marquer sa différence, François Hollande s’était bien gardé d’envoyer des signes trop amicaux au Qatar, voulant ainsi marquer sa différence avec son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. La visite de notre président dans le Golfe persique avait alors privilégié les Emirats Arabes, sans prendre la peine de faire escale à Doha.

 

C’est désormais chose faite, puisque ce week-end François Hollande goûte aux joies et aux délices de l’accueil qatari.  L’idéologie a fait place au réalisme, et François Hollande a donc du se rendre dans ce si petit et récent (indépendant depuis 1971) pays, dans lequel Nicolas Sarkozy se plait à se rendre encore aujourd’hui (Selon le Monde daté du 24 juin, l’ancien chef de l’Etat se serait ainsi déplacé au moins 4 fois à Doha depuis sa défaite à l’élection présidentielle).

 

Certes, la France maintenait quelques réserves vis-à-vis de ce paradis des pétrodollars, notamment à cause de la gestion du lycée français Voltaire situé à Doha ou du projet du Qatar de créer un « fonds pour les banlieues françaises ». Le terrain a été déminé par la diplomatie française, et quoi qu’on en dise, notre président est venu …vendre notre pays.

 

 

Un déplacement riche

 

Ce jour, dimanche 23 septembre, François Hollande inaugurera le forum des Hommes d’affaires franco-qataris, forum qui devrait désormais être annuel. Car, la France entend bien rattraper son retard et ne pas rester indéfiniment le (seulement) 4ème pays européen en ce qui concerne les investissements qataris. Vendre notre pays et ses attraits. Voilà le but de François Hollande, qui a commencé son voyage par la visite du chantier titanesque que Bouygues Immobilier réalise en ce moment avec la construction de neuf gratte-ciel (le Qatar n’est pas le pays de la mesure). Cinq ministres et des dizaines de chefs d’entreprises accompagnent le couple présidentiel.

 

Les entreprises de défense comme Dassault Aviation ne désespèrent pas de vendre leurs productions (le débat sur la destination et l’utilisation de ces armes est alors repoussé sine die), alors qu’un grand nombre de sociétés françaises espèrent bien surfer sur le boom créé par la coupe du monde de football qui se déroulera ici en 2022.

 

Faites confiance aux spécialistes français et découvrez comme il fait bon vivre mais aussi investir en France. Voila le message que délivrera notre président d’une manière bien plus subtile. Car au Qatar aussi, la susceptibilité des dirigeants est à prendre en compte. L’émir Hamad Ben Khalifa Al Thani préparerait ainsi son départ au profit de son fils, qui jusque-là briguait la place du chef de gouvernement à la place de M Hamad Ben Jassem, qui fut un des architectes de la relation franco-qatari au temps de Nicolas Sarkozy.

 

Complexe à comprendre, cet axe Paris – Doha reste essentiel aux ambitions (économiques) de notre président actuel. Il reste juste à savoir, si les Qataris vont se décider à investir massivement dans l’hexagone, à moins qu’ils ne préfèrent prendre le temps de la réflexion, disons par pur hasard jusqu’en …2017.