dans l’esprit de la république.

Curieusement la délinquance n’est pas au centre du débat actuel de la présidentielle. Pourtant ce fut l’un des thèmes principaux de l’élection de Sarkozy en 2005. Serait-ce que les chiffres sont mauvais eu égard aux prétentions qu’il eut depuis 10 années. Curieusement, il n’y a plus de voitures brulées. Quand aux vols à la tire, à ceux de la carte bancaire, à ceux des portables, et à ceux aux portières des voitures, on ne trouve «jamais» les voleurs. La fraude sur internet devient un problème grave avec le i-commerce, les banques remboursent mais les voleurs ne sont pas arrêtés. Les cambriolages des maisons individuelles se développent un peu partout, mêmes dans les petites agglomérations rurales, alors qu’ils étaient principalement dans les grandes villes, + 15 % en 2011. 88 % des cambriolages ne sont jamais élucidés, on ressent une impossibilité de la police pour trouver les voleurs, malgré les dépositions, il y en a trop. Selon, une enquête les Français auraient déclarés 4 millions de vols en un an, trois fois plus que les chiffres actuels. Plus rien ne sert de déposer, on est mal reçu dans les commissariats. Quant aux agressions des personnes dans la rue, c’est pareil. + 20 % depuis 2002 suivant une courbe de 2 à 2,5 % par année. Toute cette petite délinquance qui ne cesse de croître avec celle de la misère n’est pas sanctionnée. Le vandalisme, les dégradations communales n’ont pas cessées. Non pas qu’il faille accabler notre président, mais c’est, eu égard à ses prétentions, il a été très injuste et violent contre la gauche qu’il a traitées de laxisme faisant croire à son incapacité.

Il a supprimé la police de proximité pour des contrôles vidéos qui coûtent chers aux communes, mais qui ne remplacent pas la présence de l’agent, bien qu’ils complètent la surveillance. Nos prisons sont en sur nombre, le taux de carcéral est très critique, il faut faire des prisons alors que l’on n’a pas d’argent, on n’a jamais autant arrêté. Combien de délinquants condamnés ne sont pas emprisonnés faute de place ? Il y aurait 130.000 peines non appliquées. La plus forte hausse a été celle des gardes à vues, +72 % pour 336.718 en 2001 à 508.108 en 2009. La délinquance c’est un ensemble qui ne doit pas être un sujet électoral comme le fit Sarkozy, montrant ses gros bras. Le Monde.fr titrait le 31/01/12 les mesures de la délinquance…..des chiffres dociles. «Ils savent qu’ils ne doivent pas augmenter en année préélectorale, même la violence sait se tenir tranquille !»

Tous les citoyens sont touchés par ce problème, il n’y a pas plus de gauche que de droite, mais seulement l’application des lois de la république. Pour cela, il faut des effectifs policiers, des magistrats pour juger, mais aussi des moyens pour emprisonner. La guerre à la délinquance décrétée en 2002 n’a donné que des résultats très décevants. Les grands discours, les gros bras n’ont été que pour la galerie, pour ceux qui croient n’importe quoi.

Le seul domaine ou l’efficacité de la répression à donné des résultats est dans la prévention routière ou elle rapporte de l’argent. Des dizaines de millions ont été récoltés pour une réduction de quelques points du nombre de morts. Le nombre de retrait de points du permis est passé de 1,2 millions en 2002 à près de 6 millions en 2009, + 390 %. Plus des deux tiers de ces infractions ayant entraîné des retraits de points sont en réalité des excès de vitesse de moins de 20 km/h. L’activité des tribunaux correctionnels a été mobilisée en 2010 à 35 % pour rendre les jugements, voir ici. C’est donc globalement une politique menée en dépit du bon sens qui est le fidèle reflet de notre président. La conséquence est que les gens roulent sans permis ce qui accroît leur insolvabilité ne pouvant payer le délit.

Aucune cohésion on emprisonne un max, on sanctionne un max, on surcharge les prisons, restructure les tribunaux, on fait porter sur les magistrats le mauvais rendement, et on supprime des effectifs policiers, en fait tout a été cassé !

Que peut faire la gauche devant ce problème si elle venait aux commandes de l’État, ou il faut investir beaucoup d’argent pour remettre de l’ordre. Elle ne le peut pas. Il faut plus de cinq années d’effort car il est plus facile de détruire que de construire. Elle ne peut que calmer la situation sans trop modifier ce qui a été fait, en investissant dans plus d’effectifs policiers. Rétablir une vraie police de proximité et créer un climat serein dans nos commissariats. Mais surtout ne pas maquiller les chiffres, ne pas faire une politique du chiffre qui crée des tensions.

François Hollande lors de son déplacement à Dijon, a prôné un équilibre entre sanction et prévention, fustigeant la politique de Sarkozy. Il s’est attaché à la politique des mineurs pour un juste équilibre en critiquant sévèrement la politique actuelle. «Nicolas Sarkozy ministre de l’Intérieur a créé 10 000 postes dans la police et la gendarmerie, président de la République il a supprimé 10 000 postes de police et de gendarmerie. C’est le va et le vient, le zig et la zag, le hue et le dia», a-t-il dénoncé. «Nicolas Sarkozy a toujours agit vis-à-vis de ses successeurs au ministère de l’Intérieur comme s’il avait envie qu’ils ne réussissent pas», a-t-il ajouté. «Moi, je fais de la sécurité un enjeu au quotidien. Il n’y a pas besoin d’ouvrir des polémiques, de faire des phrases, de créer de la tension sur cette question de l’insécurité», fustigeant Claude Guéant sur la civilisation. «Le rôle de l’État, ce n’est pas de créer de l’agitation, de soulever des provocations ou des peurs».

Il a déploré la dégradation des moyens de la police judiciaire de la jeunesse dont le budget a diminué de 10 % en trois ans de 2008 à 2011. Avec un contrat de confiance entre l’État et les collectivités locales, il veut créer une politique de prévention partout. Des quartiers, de rues, des escaliers, il veut éviter par la prévention que les jeunes n’entrent dans la délinquance. Le juge des enfants est pour lui la clé de voute de son programme. Il doit répondre avec rapidité, et analyse des placements en fonction du profil des jeunes. «Cohérence dans leur suivi».

Nous avons à prononcer à chaque moment la bonne réponse avec la sanction appropriée, préconisant un doublement des centres éducatifs fermés pour les porter à 80 sur le quinquennat, parallèlement à ceux des centres éducatifs fermés.

Sa révolution porte sur la Cour de justice qu’il veut supprimer. Pour lui les ministres doivent être jugés comme des citoyens et devront être soumis aux mêmes juridictions. Ce serait un pas énorme fait dans l’équité des Français. La Cour de justice de la république fut crée par une loi révisionnelle le 27 juillet 1993 à la fin du second mandat de François Mitterrand lors de la période de cohabitation du gouvernement Balladur, à la suite de l’affaire du sang contaminé. Auparavant la Haute Cour de Justice avait pour but de juger le président de la république, et les membres du gouvernement. Elle fut crée par les lois constitutionnelles de la troisième république.

Ce n’est pas un programme général sur une politique contre la délinquance. Il faut donc attendre des précisions sur ce qu’il envisage de faire d’autre que la création de 1.000 postes supplémentaires de policiers, de gendarmes et de magistrats par an. À son meeting du Bourget, il avait exprimé une grande fermeté que la république rattraperait les petits caïds et les fraudeurs. «Pas plus que je n’accepte la délinquance, la fraude fiscale, pas plus je ne tolère qu’un petit caïd avec sa bande mette une cité en coupe réglée et fasse vivre à ses habitants un enfer».

Est-ce la gauche peut faire mieux, ce serait possible par une réorganisation des dépenses privilégiant la sécurité, mais aussi en combattant la misère, car, ou il y a misère la délinquance augmente. De plus l’échec scolaire est un facteur aggravant, les jeunes qui trainent dans les citées sont des fauteurs de troubles, le commerce de la drogue aidant. De plus, il faudrait cerner la relation immigration-délinquance sans jeter l’opprobre sur les immigrés magrébins et des pays de l’Est. Bien que les statistiques tendent à montrer une forte proportion magrébine parmi les délinquants.