Dans un pays où le diplôme passe avant la compétence, les gens sont souvent prêts à tout pour s’octroyer le précieux « papier ». Ainsi, que l’on soit au sein de la fonction Publique ou dans les sociétés privées, le seul critère mis en avant lors du recrutement est le niveau d’étude. À chaque session d’examen officiel au Cameroun, il n’est pas rare de retrouver dans les salles de composition des travailleurs émanant des secteurs d’activité divers (armée, emploi civile, ou même des hommes d’affaires à la quête de diplômes pour consolider leurs dossiers de demande de visas).
Seulement, dans cette quête effrénée du diplôme, les adeptes du moindre effort se refusent d’aller « composer » comme tous les autres, et choisissent d’emprunter un chemin à priori facile, mais tout de même risquant : celui de la substitution des candidats .Une méthode qui consiste pour un jeune étudiant d’aller passer un examen au nom d’une autre personne contre une certaine somme d’argent. Et, pour être à l’abri de tout risque, celui-ci choisi un centre d’examen situé bien loin de sa ville de résidence.
Cependant, avec les efforts consentis par le Ministère des Enseignements Secondaires, le phénomène avait déjà en ces dernières années connu un net recul. Ce n’est que pour cette session 2013 que le phénomène a resurgie. Notamment pour l’examen du Brevet d’Etude du Premier Cycle (B.E.P.C). Un diplôme qui est devenu un bon barrage pour les candidats à un recrutement au sein de l’armée.
Par le passé, le seul diplôme requis lors des recrutements militaires (soldats) au Cameroun était le Certificat d’Etude Primaire. Mais, depuis quelques temps, il n’est plus possible de devenir soldat de rang avec son CEP ; mais plutôt avec le BEPC. Et, de nombreux jeunes, ne se faisant pas confiance, se trouvent contraints de faire appels aux « mercenaires », pour qu’ils viennent composer pour eux.
Pour cette session 2013, l’on a dénombré plusieurs cas de substitution de candidats au BEPC dans les régions du Centre, de l’Ouest et dans la partie septentrionale du pays. À Foumban par exemple, on a enregistré près d’une centaine de cas. Une situation bien embarrassante pour un système éducatif qui se fraye encore un chemin sur la scène internationale.