Le 15 avril dernier s‘est tenu en Equateur, un référendum portant sur la question : « Approuvez-vous la convocation et l'installation d'une Assemblée constituante aux pleins pouvoirs conformément au Statut électoral ci-joint, afin qu'elle transforme le cadre institutionnel de l'Etat et élabore une nouvelle Constitution? »


 Le peuple a répondu « oui » à une très large majorité (81,72% soit 5.350.000 suffrages),  contre 12, 43 % seulement en faveur du non (824.000 votes). [1]

Après le Venezuela en 1998, et la Bolivie en 2006, l’Equateur est le troisième pays prenant le chemin vers un nouveau régime politique.

 

Pour le président de la République, Rafael Correa Delgado, au pouvoir depuis le 15 janvier seulement, il s’agit là d’une considérable victoire. Elu le 26 novembre 2006 avec 56,8 % des voix aux dépends du multimillionnaire Álvaro Noboa, Correa a su rallier de nombreuses organisations sociales et politiques. [2]

 

 Au vu du résultat du scrutin, Rafael Correa a déclaré que « la victoire du oui pour le futur, pour la patrie a été écrasante, bien qu’elle ne soit pas le triomphe d’un gouvernement et encore moins d’un homme ». Son adversaire déchu de la présidentielle, le “roi de la banane” Noboa n’hésitait pas quant à lui à dire que le peuple équatorien regretterait son choix. Souhaitons que l’amertume ne pousse l’opposition à verser vers des velléités putschistes, dans un pays tristement célèbre pour son instabilité…

[1] Et  5,07% de votes nuls et 0,78% de blancs. Source : chiffres officiels publiés par le Tribunal Suprême Electoral.   

[2] le Pachakutik, le Mouvement populaire démocratique (MPD), le Parti socialiste (PS), la Gauche démocratique (ID) et près de deux cents organisations sociales, dont la Conaie (Confédération des Nations Indigènes de l’Equateur).