Après Porcher l’an dernier, c’est l’usine Electrolux qui est menacée de fermeture avec 419 emplois à la clé. Et parmi ces 419 emplois, combien d’amis, combien de parents ? 

Remarquez, nous qui vivons à proximité, on se doutait  depuis un certain temps que l’inévitable allait se produire. Quand on parlait avec des ouvriers, ils nous disaient que ça tournait au ralenti. Lors de sa visite à Revin pour les primaires, François Hollande avait été interpellé à ce sujet par le délégué CFDT de l’usine.

Arthur Martin, comme nous continuons de l’appeler, représente beaucoup car c’était le fleuron de l’industrie de la vallée de la Meuse dans les années 60 avec à l’époque des milliers d’emplois. On y fabriquait des appareils de qualité, robustes : je possède encore un sèche-linge que j’ai payé en francs et qui tourne comme une horloge. 

Puis dans les années 70, le géant suédois Electrolux a jeté son dévolu sur l’usine revinoise et une grosse partie des effectifs s’est vu proposer un exil à Senlis. Ceux qui refusaient de partir se voyaient proposer un gros chèque et la porte. Au cours des années les effectifs n’ont fait que baisser. Aujourd’hui, on nous dit que cette entreprise fabrique des machines à laver qui  ne se vendent pas, à chargement par le dessus. Est-ce la faute aux employés de Revin ? Serait-il si compliqué de fabriquer des produits adaptés au marché ? C’est le cas classique de l’entreprise qui fait de gros bénéfices – plus que prévu, nous dit-on, comme pour enfoncer le clou – et qui ferme boutique pour délocaliser sa production en Pologne ou ailleurs. 

Voilà un beau challenge pour monsieur Montebourg qui ne manquera sans doute pas de nous faire une petite visite. Qu’il vienne voir à quoi ça ressemble une ville qui meurt. Qu’il vienne constater, en se promenant dans les rues de cette ville si active jadis, le nombre incroyable de maisons à vendre qui ne trouvent pas d’acheteurs. Il y a un petit sursis jusqu’en 2014, espérons qu’une solution sera trouvée car pour Revin, c’est vraiment la fermeture de trop.   

En complément, vous pouvez lire l’article du journal local, l’Union de Reims