dont les bretons vont en pâtir en premier.

 


François Hollande, le 11 novembre dernier à Paris. (Reuters), document le JDD du 16/11/13.

 

Voir aussi «Ecotaxe, l’ultimatum de la droite bretonne contre la république».

 

Support Wikipedia Croire que le matraquage continu contre le président bashing fera qu’au bout de l’exaspération bien compréhensible il lâchera la main puisque c’est un mou, c’est se mettre le doigt ou je pense. On ne reste pas dix années premier secrétaire du PS si l’on n’est pas un mou très dur. D’une part certains commencent à le voir sympathique en réaction à cette injustice, provoquée par la publication continue de la chute de sa cote de popularité. Provoqué aussi par une presse d’opposition, des émissions télé comme «C dans l’air» ou ce sont toujours les mêmes à droite qui sont invités. Un matraquage qui n’a cessé depuis une année de critiquer son incompétence, sa mollesse, sa boite à outils, trouvant tout pour abattre ce qui est fut et fait. Les économistes, dans leur boule de cristal, se prenant pour des dieux, ne prévoyants que l’échec de la politique mise en œuvre ne montrèrent qu’incompétence et parti pris alors qu’ils ne firent que de se tromper. Le FMI, ne préconise plus les réformes drastiques de réduction des dépenses reconnaissant que l’augmentation des impôts est moins préjudiciable à la réduction du déficit. La liberté de la presse et des autres médias dans un complot qui ne dit pas son nom fit croire aussi aux Français qu’il n’arrivera pas à l’inversion de la courbe du chômage, les prémices de cette inversion furent constatés fin novembre, 20.500 chômeurs en moins.

Ils ont réussi le coup politique de mettre le doute dans l’esprit des Français, que la réussite de la politique mise en œuvre sera un échec sans attendre qu’elle montre ses effets. L’évidence saute aux yeux que ce matraquage, ne trompe que ceux, qui pour raisons dogmatiques, veulent la chute du gouvernement, voire celle du président.

C’est là ou est l’erreur de la droite exploitant le doute politique des français, et les mauvais sondages, par une fronde contre l’écotaxe, qu’ils mirent en œuvre dans le dos du président Hollande, afin de créer un climat insurrectionnel contre la république. Ils savaient qu’elle serait rejetée par les bretons, signant le contrat le jour du second tour de l’élection présidentielle. Personne n’est dupe de cette contrainte qui oblige la majorité socialiste à laisser le montage des portiques catalysant l’action des casseurs dans un patchwork de patrons, de salariés, de marins, d’autonomistes, de politiques et d’activistes d’extrême droite. Ce n’est plus l’écotaxe qui cristallise cette fronde des bonnets rouges mais une fronde multi-revendicative dépassant de loin le seul problème de l’écotaxe.

Le 17 novembre le journal du dimanche met en Une, le président le plus impopulaire depuis 1958. Information reprise pas les infos télévisuelles nous montrant trois portraits, Mitterrand 22 % Sarkozy 28 % et Hollande 20 %. Sarkozy est donc le meilleur selon ce journal ? Permettez-moi d’en douter ! Mais qu’est-ce que cela change, rien, si le président reste dans ses bottes comme l’on dit. La cinquième république pour ceux qui l’auraient oublié fait en sorte qu’une fois élu, le président est doté de pouvoirs constitutionnels importants dont celui de faire respecter la constitution et de décider de la politique du pays sur la période de cinq années. À partir de là, que peuvent espérer ceux qui crient, sifflent, insultent, en demandant sa démission, des c… qui se tirent une balle dans le pied.

L’écotaxe fut votée par le parlement, mise en œuvre par Ecomouv ne peut être supprimée. Ce serait, d’une part, considérer qu’une loi républicaine peut être remise en cause sous l’effet de manifestations et d’émeutes, et d’autre part reviendrait à admettre que l’État n’existe plus. Un tel scénario ferait en sorte que plus aucune politique pourrait être appliquée et que des mouvements corporatistes pourraient compromettre son fonctionnement. On voit bien que cela est impossible eu égard aux conséquences sur la crédibilité de l’État.

Comme le président de la république est le garant des institutions, et comme c’est lui le représentant de l’État, et qui teint les cordons de la bourse, rien ne peut le forcer à infléchir sa position. Les bonnets rouges sont donc devant le dilemme soit de continuer leurs manifestations et tout casser, soit de discuter avec le gouvernement pour trouver une solution compatible avec leurs difficultés économiques, qui sont d’ailleurs bien moindres que celles des régions françaises. S’ils continuent à bloquer les routes, à casser les portiques, à mettre le feu aux bornes, c’est à dire à se comporter comme des voyous la situation ne peut que se bloquer.

La impopularité du président ayant atteint un tel niveau qu’il n’a plus rien à perdre. On comprend donc pas que les responsables des bonnets rouges ne comprennent pas que la situation de la Bretagne est perdue s’ils ne cessent de tout casser.

Accuser le gouvernement socialiste d’avoir augmenté les impôts ce qui justifierait le rejet de cette écotaxe est un non sens. «Beaucoup oublient que le gel du barème de l’impôt sur le revenu, de la refiscalisation des heures supplémentaires ou de la suppression de la demi-part pour les veufs et les veuves, votée sous la précédente majorité, près d’un million de foyers sont devenus redevables de l’impôt sur le revenu sans l’avoir forcément anticipé», Le Monde .fr.

Jean-Paul Delevoye dans Rue 89, «l’augmentation des impôts, c’est Fillon qui l’a décidée, c’est Ayrault qui l’applique».

Tout dans l’argumentaire de l’UMP n’est que mensonges, arnaques et fourberies.

Des bretons affiliés aux bonnets rouges défilèrent sous une marée de drapeaux noir et blanc. L’écotaxe comme l’argument des impôts trop lourds ne sont donc qu’un plus pour leur autonomie. Le drapeau le Gwenn-ha-du symbole de leur autonomie fut dessiné au début du XXème siècle, en s’inspirant du blason de Rennes et de la bannière étoilée des États-Unis. En gallo, le drapeau breton porte le nom de Blanc e Neirr. Les Bretons sont depuis longtemps régionalistes réclamant l’indépendance de la Bretagne en se prévalant d’une entité bretonne ce qui pour eux fait leur force. Mais ils oublient que c’est la France et non la Bretagne seule qui peut leur venir en aide.

Pour les patrons bretons de l’agroalimentaire les plans sociaux des poulets Doux (qui vient de conclure un accord de reprise avec avec le groupe saoudien Al-Munajem, son premier client, et la holding de la famille Calmels D&P), et Tilly-Sabco champions du poulet exporté, de même que les difficultés de la filière porcine furent, une aubaine pour se lancer dans une propagande régionaliste. À leur tête, Alain Glon, ex-président de l’entreprise Glon-Sanders et président de l’Institut de Locarn, ouvertement président du parti breton indépendantiste de centre droit. De même que Christian Troadec, maire de Carhaix, ancré à gauche alternative et fondateur du parti autonomiste, héraut des bonnets rouges, sous le même objectif, l’indépendance de la Bretagne.

D’un mouvement qui pouvait être compris par les Français, le comportement corporatiste des chefs de file des bonnets rouges, les casseurs de portiques et de bornes, l’amalgame de toutes les revendications contre les impôts, les plans sociaux, les difficultés de la pêche, font que ce mouvement se perd dans quelque chose d’insaisissable qui ne peut que conduire qu’à sa perte.