Le schéma est bien connu. Après une crise économique, des guerres sont souvent générées. Peut-on espérer une issue positive de cette crise ? Certains analystes ne partagent pas cet optimisme. Décryptons la menace qui pèse sur les gouvernements:

Il y a un point commun entre Barack Obama, Nicolas Sarkozy, Gordon Brown et d'autres chefs d'Etats. Chacun aime rappeler la dimension historique de la crise. Est ce pour mieux cacher leur incompréhension de sa nature et ainsi se libérer de la responsabilité des échecs de leurs politiques ? Les dirigeants mondiaux sont-ils vraiment incapables de mesurer l'ampleur de la crise ? D'autres l'ont fait pourtant !

Pour le moment, nous avons vu une injection massive de liquidités. Le 12 octobre 2008, les 27 pays de l'UE ont libérés 1 700 milliards d'euros pour le crédit inter-bancaire et augmenter le capital de fonds propres des banques. Les injections de la FED aux Etats-Unis a aussi dépassé les centaines de milliards de dollars.
 


Je me permets un petit aparté sur ce chiffre 1 700 milliards. Pour rappeler que pour éliminer les huit tragédies du pacte du Millénaire de l'ONU qui frappent les pays du tiers-monde, il suffirait de 1 % de ces 1 700 milliards. "Cet ordre du monde n’est pas seulement meurtrier, il est absurde" a dit Jean Ziegler à ce sujet ( l'Humanité, 4 novembre 2008).

A côté des injections de liquidités, d'autres actions ont étés entreprises comme la baisse de taux, l'achat d'actifs toxiques, les plans de relance des industries en quasi-faillite … A la question est ce bien, ma réponse serait c'est temporaire. Le système n'a pas subi une panne passagère. Il ne faut pas remettre en route la machine mais en changer les pièces. Donc au lieu de soigner les conséquences, il faut s'attaquer aux causes. Et les causes sont connues : dérégulation, spéculation financière, bulles en tout genre, hedges-funds, crédit et endettement massif, irresponsabilité de la FED, élite bancaire et lobbying, paradis fiscaux …. La liste est longue et exhaustive mais peut-être synthétiser par un mot ultra libéralisme.

Le LEAP/E2020 – qui depuis 2006 à anticiper les dérèglements financiers et monétaires et la crise systémique globale de façon plutôt exacte – a prévu que la fin de l'année 2008 annoncait la phase de décantation. Cela signifie celle pendant laquelle les conséquences de la crise commencent à refaçonner le système global. Les effets économiques, politiques et sociaux majeurs sont devant nous. Selon eux la phase de décantation suivra 4 étapes : crise financière, crise économique, crise sociale puis crise politique. Ils ont alors chercher à évaluer l'impact de la crise sur les différents pays ou régions.

Des troubles civils et une dislocation géopolitique mondiale

L'exposition à la crise est différente selon les pays mais le LEAP/E2020 les a néanmoins regrouper en 6 régions. Les critères pour évaluer le degré "d'immunité" au "détonateur financier" sont les suivants :

– Part du secteur financier dans l'économie
– Part des services dans l'économie
– Degré d'endettement des ménages
-Qualité des actifs du système financier et des ménages
– Montant relatif des déficits publics (toutes collectivités publiques cumulées, y compris comptes sociaux)
– Montant relatif des déficits extérieurs (commerciaux et paiements)
– Part des retraites par capitalisation dans l'ensemble des retraites du pays.

Une analyse plutôt complète qui rend compte de la situation actuelle et de l'insuffisance voir de l'absence d'immunité de certains pays. Voici les prévisions, des plus touchés aux moins touchés :

 

Ø                 Les Etats-Unis et le Royaume Unis constituent la zone 1, la moins immunisée contre la crise.
Ils risquent une profonde récession économique et sociale d'une durée de 5 à 10 ans. La crise financière peut durer jusqu'en 2010, la crise économique jusqu'en 2013, la crise social jusqu'en 2011 et la crise politique jusqu'en 2012.

Ø                 La zone 2 regroupent les pays Nord Américains du Canada et du Mexique mais aussi des pays européens ( Pays Baltes, Espagne).La forte récession économique peut aller de 3 à 5 ans.
Le calendrier des crises est à peu près le même que pour la zone 1 avec une probabilité de crise politique moins longue.

Ø                 La zone 3 intègre les pays pour lesquels 4 critères indiquent une forte sensibilité à la crise financière. On y trouve ainsi l'essentiel de l'Asie, les Pays-Bas, la Belgique, la Scandinavie.

Ø                 La zone 4 regroupe les pays pour lesquels seuls 3 critères indiquent une forte sensibilité au choc financier. On y trouve l'essentiel de la zone Euro, des nouveaux Etats membres de l'UE et les principales économies d'Amérique latine.

Ø                 La zone 5 est particulière car elle rassemble des pays caractérisés par un huitième critère qu'il est apparu cohérent et pertinent d'appliquer dans cette analyse, à savoir le degré de dépendance politique, militaire et financière aux pays de la zone 1. Très simplement, ce sont les pays qui seront affectés très directement en terme notamment de stabilité politique par les graves conséquences de la crise sur les pays de la zone 1 : par exemple, une forte réduction des aides militaires, une suppression de l'aide alimentaire,… On y trouve aussi bien les pays pétroliers du Golfe Persique que Taïwan ou la Colombie.

Ø                 La zone 6 regroupe les pays pour lesquels la crise financière n'a qu'un impact mineur ou très indirect car ces pays ont une économie trop peu développée. On y trouve la plupart des pays en voie de développement.

La disparition du socle financier dollars-dette, prévue pour l'été 2009 et il est temps de se préparer à des temps très difficiles.

source

http://www.leap2020.eu/Fin-2008-Le-monde-entre-dans-la-phase-de-decantation-de-la-crise-systemique-globale-Anticipations-2008-2013-Six-groupes_a2755.html

http://www.leap2020.eu/GEAB-N-32-est-disponible!-4-trimestre-2009-Debut-de-la-phase-5-de-la-crise-systemique-globale-la-phase-de-dislocation_a2796.html

Faut-il se préparer à des guerres ou des conflits civils ?

Suite au rapport de LEAP/E2020, Le Monde a écrit un article intitulé "après la crise financière la guerre civile, préparez vous à quitter votre région. La possibilité d'une très grande dépression aux Etats-Unis est aussi envisagée. Il y est dit que les pays ou les armes sont facilement en circulation ( Etats-Unis, Amérique du Sud) seront les pays à risques concernant des révoltes ou émeutes civiles. On y met aussi en avant "le conseil" donné par l'association qui est de faire des réserves car il y aura probablement des pénuries de nourriture, d'énergie ou d'eau pour certaines régions. L'avenir n'est donc pas rose …

Les Etats-Unis risquent de voir leur système s'écrouler, les conflits civils s'intensifier et la remise en cause de leur pouvoir dans leurs zones d'influences. Le peuple américain va donc souffrir et encaisser les conséquences des frasques ultra libérales. Mais attention, un effondrement des Etats-Unis entraînerai de toute manière des réactions géopolitiques partout. L'instabilité politique peut donc empirer dans les régions du Golfe persique, au Moyen Orient en général ou dans bien d'autres pays …

source

http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2009/02/26/apres-la-crise-financiere-la-guerre-civile-preparez-vous-a-quitter-votre-region_1160698_1101386.html

Comment se prépare le gouvernement américain ?


Thierry Meyssan, journaliste et politologue suit depuis longtemps les manifestations de l'impérialisme américain. Voici deux extraits issus de son site ( http://www.voltairenet.org ) qui reprennent des élèments précis, concernant la militarisation potentielle de l’ordre public aux Etats-Unis si les choses venaient à tourner mal.

<< Le 30 septembre 2008, The Army Times révélait que la 1ère brigade de combat de la 3ème division d’infanterie US [1] avait été rapatriée d’Irak et affectée au maintien de l’ordre intérieur aux États-Unis [2]. Devant le tollé général, le journal a publié un démenti de son propre article.

Cependant tout laisse à penser que l’Administration Bush, inquiète des conséquences sociales de la crise financière et du Plan Paulson, envisage une répression brutale en cas d’émeutes.

Après avoir été traitée avec dérision dans la presse nationale, l’information a ému l’American Civil Liberties Union (ACLU), la puissante association de défense des droits de l’homme. Celle-ci a engagé une procédure FOIA pour se faire transmettre les documents officiels précisant les attributions exactes de cette unité militaire d’élite en matière de police.

De source diplomatique, on indique que Washington semble particulièrement craindre de mauvaises nouvelles économiques et des troubles civils durant la période de transition entre les deux présidents (4 novembre-20 janvier). Des démarches ont même été entreprises auprès des autorités financières des pays alliés pour envisager la possibilité de fermeture simultanée des Bourses en cas de crise politique aux États-Unis. >>

source

http://www.voltairenet.org/article158452.html

Ou encore un autre lien qui montre comment l'état d'urgence donnerait les pleins pouvoirs à une "dictature militaire démocratique"

http://www.voltairenet.org/article150354.html

Alors, après la crise, des guerres civiles ? Qu'en pensez vous ?
En tout cas une chose est sûre le pire est à venir ….