La Banque Centrale Européenne, après ses réformes visant à soutenir les Etats, attend maintenant d’eux qu’ils se prennent en main.
Selon certains spécialistes, la Banque Centrale Européenne (BCE) devrait prendre, pendant un certain temps, une position attentiste en attendant de voir les actions que mèneront les Etats pour sortir de la crise. Il faut dire que l’institution européenne a été très active durant ces derniers mois, notamment en fournissant aux banques un montant record de liquidités, à hauteur de 489 milliards d’euros. Elle a également entretenu la baisse des taux d’intérêt pour tenter de relancer l’investissement et de nouveau attirer les investisseurs étrangers en Europe. Ces derniers ne sont pas très chauds à l’idée de revenir dans la zone, d’autant plus que des rumeurs rendent possibles l’idée que la Commission Européenne de Bruxelles ne puisse pas saisir la Cour Européenne de justice si un Etat ne respecte pas la règle d’or. Il faudrait que les autres Etats le fassent, ralentissant ainsi le processus. Un coup dur pour les investisseurs qui attendent justement que les budgets des Etats soient solidement surveillés.
Le principal taux d’intérêt est aujourd’hui de 1,0%. Une nouvelle baisse est à prévoir car les chiffres de l’inflation dans la zone ne sont pas très bons. Ces derniers montrent une hausse des prix de 2,8%, une hausse qui pourrait retomber en dessous de 2%, objectif prioritaire de la BCE. Un tel scénario encouragerait alors une nouvelle baisse des taux.
En attendant, la BCE attend de voir les effets de ses propres mesures ainsi que des celles des Etats qui se sont engagés à réduire leur dépendance et leurs difficultés par rapport aux dettes souveraines. La mesure de fournitures de liquidités aux banques devait permettre à ces dernières de participer de nouveau à des achats d’obligations d’Etat. Mais ce phénomène semble loin d’être acquis étant donné que les dépôts de liquidités des banques à la BCE tendent à augmenter, les établissements préférant réduire d’abord leur bilan avant de participer activement aux titres d’Etat.
La BCE devrait donc accroître, ces prochaines semaines, la pression sur les Etats pour qu’ils accélèrent leurs efforts. D’autant plus que, selon les dernières rumeurs, les négociations avec le secteur privé concernant la dette grecque seraient au point mort, ce qui signifierait que les Etats devraient à nouveau s’engager financièrement pour faire face au deuxième plan d’aide à la Grèce, à hauteur de 130 milliards d’euros selon les économistes. Une décision qu’aurait du mal à soutenir de nombreux pays, notamment l’Allemagne. Les négociations seraient tendues. De source sûre, certains acteurs du secteur privé, détenteurs de la dette grecque, auraient du mal à accepter de perdre certains de leurs avoirs en nouveaux titres au prix d’une forte décote. Ils préfèreraient alors voir la Grèce couler pour faire jouer les assurances ou attendre que d’autres se désistent et acceptent de payer la note avant eux.