Avec le slogan "Achetez français", le fameux candidat voulait générer un vaste retour vers les productions locales. Bayrou, le candidat paysan, à l’image du terroir régional. Une bonne idée, un tantinet chauvine, mais irréalisable à appliquer dans la vie de tous les jours. Un impératif lui permettant de faire une entrée fracassante dans la campagne mais sa côte de popularité s’essouffle et il peine dans les sondages.

 

En Ecosse, dans un contexte d’indépendance discutée, tantôt désirée, tantôt rejetée, on semble être sur la même longueur d’onde. Afin de quitter la Mère Angleterre, les partisans de l’indépendance font peser les "pour" sur les richesses de pays. Sa première force, du fait de son climat et de sa géographie, est le vent. En effet, il souffle pendant plus de 2 saisons sur 4 et notamment en Hiver. Afin de ne pas perdre cette énergie, les écossais ont construit des parcs éoliens et ont même le privilège d’avoir le 2ème plus important champ d’éoliennes d’Europe à Whitelee.

 

Outre cette force naturelle, les écossais mettent l’accent sur l’or noir. Si, quand on l’évoque, on pense souvent aux émirs de la péninsule arabique, il faut savoir que la Mer du Nord est une vraie mine d’or. Un liquide sombre et tant convoité poussant les nationalistes, depuis les années 1970, à avoir qu’une seule phrase en bouche : " It’s Scotland’s oil". Ils revendiquent la propriété de 90% des réserves contenues dans les eaux maritimes. Avec cette opportunité, l’Ecosse pourrait devenir le pays le plus riche d’Europe. On pourrait donc voir, dans un avenir pas si lointain, des aristocrates écossais débarquer dans les capitales du continent et aligner les billets pour tour racheter, une attitude qui serait inspirée des qataris fortunés.

 

Alex Salmond, le Premier Ministre écossais, écoute ses citoyens et va proposer, à une date encore non déterminée, un referendum où les écossais devront trancher la question. Une indépendance devant avoir lieu aux environs de 2014 et où la question pétrolière sera au centre des argumentations.

 

Le pays pourrait prendre la même voie que celle de la Norvège, autre état où les revenus du pétrole ont permis de financer le régime de retraite, le plus doté d’Europe. Si l’Ecosse obtient les 9 dixièmes des ressources, cela lui rapporterait plus de 65 milliards d’euros en 5 ans et plus de 1200 milliards sur le long terme, une fois que les réservoirs seront taris. Un atout financier pouvant faire de l’Ecosse, le 6ème pays de l’OCDE et lui donner l’occasion de dépasser le Royaume Uni alors 15ème. Une revanche personnelle en quelque sorte.

 

La question sur le pétrole dans le contexte d’une future indépendance ne se fera pas sans le rôle des compagnies pétrolières. En effet, elles devront, si l’Ecosse obtient son autonomie, elles devront s’adapter à deux modes fiscaux différents. D’un côté, réglementé par des services sanitaires et écologiques et de l’autre, le vide, mais un vide avec des particules en gestation pour en former. Des problèmes risquent de se poser pour les écossais, déliés de la domination anglaise. Son faible poids au sein de la communauté européenne pourrait être un handicap tout comme les contrats déjà signés entre les groupes pétroliers et le Royaume Uni, vont-ils être rompus ? Est-ce que le pays aura-t-il les moyens d’entretenir ses propres plateformes? Seul et privé des fonds britanniques, aura-t-il les moyens de développer ses énergies renouvelables ?

 

L’Ecosse ne perd pas espoir et garde son optimisme. Un état d’état d’esprit renforcé par le prix du baril qui ne cesse de croître, plus de 200 dollars l’unité. On comprend aisément que des écossais soient désireux de vouloir prendre le contrôle de leurs ressources énergétiques. Maintenant aux côtés des traditionnels whisky, kilts , cornemuses et chardons, on pourra placer le barils de pétrole.