Les dirigeants du P D P s’infligent un déni démocratique

Le débat au sein du comité de rédaction   du « le Maghrébin » n’a pas pris cette fois  beaucoup de temps. Autant  un consensus rapide s’est dégagé  pour soutenir le Parti Progressiste Démocratique (PDP) dans  son juste combat pour préserver la survie de son organe d’expression  » Al Mawkif », (le Maghrébin du 19 mai 2008)  autant il y eut le même consensus pour  dénoncer  une grave dérive   qui trahit la perduration  de reflexes préhistoriques au  sein de ses instances dirigeantes.

Le 21  avril 2008,  un communiqué du Bureau Politique du parti  stigmatise avec des mots  dures la participation d’un de ses  plus éminents membres, Mr  Mohammed Goumani, pour avoir participé à un colloque  international organisé par l’Etat Qatari  et auquel a participé aussi la ministre israélienne des affaires  étrangères.  Le BE  a estimé que cette participation ne peut l’engager  en ce qu’elle cautionnait  implicitement  l’occupation par l’entité sioniste de la Palestine,   comme elle adoube  le  processus de normalisation actuellement en cours entre des Etats arabes et Israël, un processus que le PDP considère comme une trahison  des idéaux de la « oumma »

Monsieur Goumani a réfuté dans un communique en date du 24  avril  point par point ces accusations, rappelant que Mr  Nejib Chebbi, premier Secrétaire Général du parti  s’est rendu à  un  colloque similaire et que, avant sa participation, il a bien reçu le feu vert de l’actuelle Secrétaire Générale, madame Maya Jerbi.   Et a appelé ses collègues du BP  à la  sagesse et  au réalisme. Les observateurs de la vie politique tunisienne  font remonter cette querelle

à la sournoise rivalité qui  a empoisonné  les relations entre MM  Chabbi et Goumani   depuis que ce le premier , craignant  une montée en puissance de son rival , a  man?uvré pour favoriser l’ accession au secréterait général du parti d’une militante sans charisme quoi que crédible  quand il décidé d’abandonner cette fonction  après  l’avoir occupé pendant  près de deux décennies au nom du principe de l’alternance. L’accession de Mr Goumani à la tête du parti lui aurait  porté un fatal ombrage.

Mais là  n’est pas l’objet de notre propos.  Il s’agit d’un débat qui traverse la plupart des mouvements politiques maghrébins s’agissant  de la très controversées et épineuse question des relations avec Israël.  L’objet a trait à une incidente de cette controverse mais qui présente à nos yeux un cratérisé déni démocratique dont les dirigeants du PDP   se sont malheureusement infligés à eux-mêmes.  L’organe du PDP   a bien publié  et  en exergue le communiqué condamnant Monsieur Goumani, mais  a refusé de publier  la  mise au point de ce dernier.

Inadmissible et inconcevable de la part d’un parti   qui a inscrit la liberté d’expression et  de pensée   sur le front de ses  revendications.  Quoi? Tomberait-il dans les mêmes travers du parti au pouvoir dont il ne cesse depuis sa création de dénoncer la dictatoriale magistrature?  Qu’est ce qui le différencierait  de cette culture despotique qu’il dénonce  s’il recourt aux mêmes procédés ?  De quelle culture démocratique peut-il   se prévaloir si un membre même du bureau politique ne peut avoir accès à l’organe de presse de son propre parti pour se défendre de graves accusations fussent-elles justifiés – ce qui reste à démontrer – dont-il est accablé?

Certes nos enquêtes nous ont instruit sur le parcours particulièrement  sinusoïdal de Mr Chabbi, actuel directeur  de « Al Mawkif » et candidat putatif aux élections présidentielles  tunisiennes de 2009 , tour à tour  nationaliste arabe, marxiste, maoïste, socialiste   et actuellement allié  aux islamistes tunisiens, mais cela ne nous autorise pas à lui  denier le droit à l’évolution, une évolution que rien ne peut  affirmer qu’elle ne fût pas sincère. Mais  une telle pratique liasse planer un doute  quant à l’authenticité de cette évolution.  A  travers  ce simple refus de publier une  mise au point d’un  membre de son propre parti, et à fortiori un adepte d’une autre ligne politique que la sienne,  il révèle l’enracinement de reflexes  staliniens qui vident ses  professions de foi démocratiques de toute substance.

Qu’en serai-t-il si d’aventure il accédait à la magistrature suprême?

Fatima Kabba – Le Maghrébin – 03 Juin 2008

Le débat au sein du comité de rédaction   du « le Maghrébin » n’a pas pris cette fois  beaucoup de temps. Autant  un consensus rapide s’est dégagé  pour soutenir le Parti Progressiste Démocratique (PDP) dans  son juste combat pour préserver la survie de son organe d’expression  » Al Mawkif », (le Maghrébin du 19 mai 2008)  autant il y eut le même consensus pour  dénoncer  une grave dérive   qui trahit la perduration  de reflexes préhistoriques au  sein de ses instances dirigeantes.

Le 21  avril 2008,  un communiqué du Bureau Politique du parti  stigmatise avec des mots  dures la participation d’un de ses  plus éminents membres, Mr  Mohammed Goumani, pour avoir participé à un colloque  international organisé par l’Etat Qatari  et auquel a participé aussi la ministre israélienne des affaires  étrangères.  Le BE  a estimé que cette participation ne peut l’engager  en ce qu’elle cautionnait  implicitement  l’occupation par l’entité sioniste de la Palestine,   comme elle adoube  le  processus de normalisation actuellement en cours entre des Etats arabes et Israël, un processus que le PDP considère comme une trahison  des idéaux de la « oumma »

Monsieur Goumani a réfuté dans un communique en date du 24  avril  point par point ces accusations, rappelant que Mr  Nejib Chebbi, premier Secrétaire Général du parti  s’est rendu à  un  colloque similaire et que, avant sa participation, il a bien reçu le feu vert de l’actuelle Secrétaire Générale, madame Maya Jerbi.   Et a appelé ses collègues du BP  à la  sagesse et  au réalisme. Les observateurs de la vie politique tunisienne  font remonter cette querelle

à la sournoise rivalité qui  a empoisonné  les relations entre MM  Chabbi et Goumani   depuis que ce le premier , craignant  une montée en puissance de son rival , a  man?uvré pour favoriser l’ accession au secréterait général du parti d’une militante sans charisme quoi que crédible  quand il décidé d’abandonner cette fonction  après  l’avoir occupé pendant  près de deux décennies au nom du principe de l’alternance. L’accession de Mr Goumani à la tête du parti lui aurait  porté un fatal ombrage.

Mais là  n’est pas l’objet de notre propos.  Il s’agit d’un débat qui traverse la plupart des mouvements politiques maghrébins s’agissant  de la très controversées et épineuse question des relations avec Israël.  L’objet a trait à une incidente de cette controverse mais qui présente à nos yeux un cratérisé déni démocratique dont les dirigeants du PDP   se sont malheureusement infligés à eux-mêmes.  L’organe du PDP   a bien publié  et  en exergue le communiqué condamnant Monsieur Goumani, mais  a refusé de publier  la  mise au point de ce dernier.

Inadmissible et inconcevable de la part d’un parti   qui a inscrit la liberté d’expression et  de pensée   sur le front de ses  revendications.  Quoi? Tomberait-il dans les mêmes travers du parti au pouvoir dont il ne cesse depuis sa création de dénoncer la dictatoriale magistrature?  Qu’est ce qui le différencierait  de cette culture despotique qu’il dénonce  s’il recourt aux mêmes procédés ?  De quelle culture démocratique peut-il   se prévaloir si un membre même du bureau politique ne peut avoir accès à l’organe de presse de son propre parti pour se défendre de graves accusations fussent-elles justifiés – ce qui reste à démontrer – dont-il est accablé?

Certes nos enquêtes nous ont instruit sur le parcours particulièrement  sinusoïdal de Mr Chabbi, actuel directeur  de « Al Mawkif » et candidat putatif aux élections présidentielles  tunisiennes de 2009 , tour à tour  nationaliste arabe, marxiste, maoïste, socialiste   et actuellement allié  aux islamistes tunisiens, mais cela ne nous autorise pas à lui  denier le droit à l’évolution, une évolution que rien ne peut  affirmer qu’elle ne fût pas sincère. Mais  une telle pratique liasse planer un doute  quant à l’authenticité de cette évolution.  A  travers  ce simple refus de publier une  mise au point d’un  membre de son propre parti, et à fortiori un adepte d’une autre ligne politique que la sienne,  il révèle l’enracinement de reflexes  staliniens qui vident ses  professions de foi démocratiques de toute substance.

Qu’en serai-t-il si d’aventure il accédait à la magistrature suprême?

Fatima Kabba – Le Maghrébin – 03 Juin 2008

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