Bien que ne poursuivant pas exactement les mêmes objectifs, le mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et le groupe islamiste Ansar Dine se sont dit  déterminés à  "conjuguer et coordonner leurs positions et actions dans le cadre de toute démarche visant la recherche d’une situation pacifique et durable avec les autorités de transition maliennes, avec les garanties des parties concernées". La déclaration a été faite ce vendredi 21 décembre 2012 au cours d’une conférence de presse à Alger, la capitale de l’Algérie.

Aussi, les deux mouvements ont dans  un texte distribué aux journalistes présents promis de "s’abstenir de toute action susceptible d’engendrer des situations de confrontation et toute forme d’hostilité dans les zones qui sont sous leur contrôle, et tout mettre en œuvre pour y faire respecter cet engagement". Par ailleurs, toujours au cours de cette conférence de presse, le MNLA et Ansar Dine ont pris la ferme résolution d’ "agir de manière à permettre la libération de toute personne se trouvant en état de captivité et/ou d’otage dans la zone affectée". Enfin, les représentants des deux délégations ont réaffirmé qu’ils s’opposaient à une intervention militaire internationale.

Il convient de préciser que les autorités de transition n’étaient pas conviées à cette rencontre. Mais, Bamako suivait à la loupe ce mini sommet. Et, dans les jours à venir, si ces engagements du MNLA et d’Ansar Dine sont respectés, un véritable dialogue pourra être ouvert entre ceux-ci et le régime de Bamako.  Dès lors, de nombreuses personnes  se posent des questions sur cette subite « bonne volonté » de ces deux groupes séparatistes ; surtout quand on sait qu’ils campaient jusqu’ici sur leurs positions respectives.

Le fait c’est que ne jouissant plus de la sympathie des populations du Nord Mali et battu en touche par les groupes islamistes radicaux, le MNLA se trouve dans une position de faiblesse. Et, pour ne pas tout perdre, il est désormais prêt à tout. D’ailleurs,  il n’est même plus un acteur majeur dans cette crise.

Le groupe  Ansar Dine entend plutôt quant à lui  « trahir » ses confrères du  Mujao et d’AQMI,  qui « exagèrent » un tout petit peu sur le terrain,  et qui lui dament déjà le pion.

C’est donc deux mouvements un peu aux abois,  qui tendent la main ce jour aux autorités de Bamako. Surtout,  à un  moment où la mission militaire internationale devant reprendre cette partie du Mali se met en place.   Cependant, malgré tout cela, leur collaboration sera d’une importance stratégique pour le régime de Dioccounda Traoré ; donc, on ne perd rien en discutant avec eux…