*photo AFP

 

Après le clash de la semaine dernière, les négociations ont repris hier à Kampala entre le gouvernement congolais et la délégation du M23. Et, selon plusieurs sources sur place, les débats seraient à présent un peu plus courtois. Toute chose qui laisse croire que les deux délégations pourraient d’ici quelques jours se mettre d’accord sur un certain nombre de choses.

 

Cependant, au regard de l’immensité des revendications qui sont celles du M23, l’on se demande bien comment un accord poudrait être trouvé entre les deux parties. Car ce dernier en plus du recrutement de ses officiers au sein de l’armée congolaise entend par ces négociations permettre à la République Démocratique du Congo de régler tous ses problèmes, sinon, une grande partie.

 

En effet, au lendemain de la prise de la ville de Goma en début de ce mois, le M23 s’est senti davantage fort, et a laissé ses revendications qui étaient jusqu’ici régionales,  pour cette fois s’ériger en un mouvement patriotique qui entend pousser le gouvernement de Kinshasa à remplir et convenablement ses missions régaliennes.  Cette fois, comme revendications, le M23 souhaite que Monsieur Kabila mette sur pied un gouvernement d’union nationale, qui organiserait d’ici quelques mois une élection juste et transparente ; aussi, le mouvement rebelle du Nord Kivu voudrait qu’un dialogue puisse s’ouvrir entre le gouvernement et la classe politique. Au niveau des droits de l’homme, le M23 s’est montré aussi bien exigeant. Car il sollicite que tous les prisonniers politiques soient libérés ; et, plus loin, il demande aux autorités de reprendre totalement le procès des assassins du défenseur des droits de l’homme Philibert Tchibeya, et surtout l’arrestation du général Noumbi (ex-chef de la police congolaise), qui,  selon le mouvement rebelle, est le principal accusé dans cette affaire. Des revendications tout à fait légitimes, mais qu’il convient de prendre avec un peu de méfiance.

 

Même du côté de l’opposition, on reconnait le bien-fondé  des revendications du M23 ; mais, on  déplore les moyens utilisés par ce mouvement. Car pour de nombreux opposants congolais, toute revendication devrait se faire de façon pacifique.

 

Du côté du pouvoir, on semble aussi prendre au sérieux lesdites revendications. Mais là aussi, on condamne très fermement leur option. Car le gouvernement congolais n’entend pas recevoir les ordres d’un mouvement rebelle qui quotidiennement terrorise et viole de paisibles populations : « Je trouve inacceptable que des gens qui ont pour seule légitimité la Kalachnikov viennent ainsi dépeindre les élus du peuple congolais » a lancé la semaine dernière Raymond Tshibanda,  le ministre congolais des Affaires étrangères à Kampala.

Dès lors, l’on comprend que le M23 est très loin de sa mission qu’elle pense messianique à l’endroit des populations congolaises. Ceci, dans la mesure où même auprès des populations, ce mouvement rebelle reste très mal perçu.