Il est vrai que la presse ivoirienne prédisait depuis quelques temps déjà un remaniement ministériel en Côte d’Ivoire. Mais personne ne s’attendait à un tsunami politique.
En effet, au cours d’un conseil de ministres tenu ce mercredi 14 novembre à Abidjan, le président Ivoirien a annoncé la dissolution de l’ensemble du gouvernement. Un gouvernement qui n’a même pas encore un an d’âge. Du coup, de nombreux observateurs se posent des questions sur la nécessité d’un tel acte. Surtout quand on sait qu’arriver au pouvoir dans des circonstances pour le moins controversées, Alassane Ouattara, « chouchou » de la communauté internationale et surtout de la France, s’était présenté aux ivoirien comme cet homme providentiel qui allait d’un coup de baguette magique transformer leur pays en paradis ouest-africain.
Seulement, en moins de deux ans passés au palais présidentiel, monsieur Ouattara n’a essuyé que des déboires : une difficile réconciliation, un appareil sécuritaire inefficace, et une économie restée somnolente, malgré l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres et très endettés (PPTE).
Sa décision de dissoudre son gouvernement apparait donc pour nous comme un véritable aveu d’échec. Aussi, le président ivoirien entend par ce « calcul politique » donner l’impression à ses compatriotes et surtout à la communauté internationale d’être au courant des difficultés que traverse actuellement son pays. Certains observateurs bien avertis y voient même une mise en scène orchestrée par l’homme fort d’Abidjan, pour se détacher de son allié politique, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié, qui l’avait pourtant soutenu au deuxième tour de la présidentielle de 2010. Toujours d’après ces observateurs, il n’est pas exclu qu’Alassane Ouattara fasse une main tendue à certains modérés du camp de l’ex-président Laurent Gbagbo, juste pour mieux fragiliser le Front Patriotique Ivoirien (FPI).
La Côte d’Ivoire traverse actuellement une crise qui est encore dans sa phase silencieuse. Et, ne soyons pas surpris que ce pays ne bascule une fois encore dans la violence. Ceci, à cause de l’amateurisme des hommes de Monsieur Ouattara. Un amateurisme qui caractérise par une justice des vainqueurs sur les vaincus, une absence totale de tolérance et d’esprit patriotique…