Pendant que les français se préoccupent des fêtes de fin d’année et essaient d’oublier la crise économique, il en est d’autres qui travaillent à la réforme des collectivités territoriales.
Réformer les collectivités territoriales ? Une bonne chose, direz vous, au vu de l’empilement surréaliste des compétences et des difficultés actuelles de financement desdites collectivités !
Oui, sauf que … il est à nouveau question de faire disparaître les départements, sinon dans les faits, du moins dans l’esprit.

La proposition de loi présentée par Charles Pasqua et étudiée actuellement par le « comité Balladur » prévoit notamment dans son article 4 :

« Avant mars 2010, le découpage des cantons existant instaurera des territoires exclusivement urbains dans les communes de plus de 30 000 habitants dont les représentants seront élus au scrutin proportionnel de liste. »
(… Dès lors, la présente proposition de loi a pour but de confier à des conseillers territoriaux le soin d'assurer à la fois le mandat départemental et le mandat régional. Au chef-lieu de département, ils régleront par leurs délibérations les affaires départementales et les affaires régionales au chef-lieu de région, en lieu et place des conseillers régionaux… )

Dans les faits, il est question de créer des territoires qui, concernant les métropoles, colleraient aux grandes communautés de communes et se substitueraient aux conseils généraux et régionaux. Les communes rurales des départements concernés, ne faisant pas partie de la communauté de commune principale, devraient choisir de rejoindre un département voisin.

Et on reparle encore de proportionnelle et donc d’assujettissement des électeurs aux grands partis… Encore un espace de liberté qui s’amenuise.
Que dire également du mépris envers les communes rurales, obligées de se soumettre ou d’aller voir ailleurs, si on veut bien d’elles ?

La proposition de loi de Charles Pasqua
qui visait à simplifier l’administration locale en supprimant les conseiller régionaux (élus à la proportionnelle) et en les remplaçant par les conseillers régionaux devenus conseillers territoriaux (élus au suffrage universel) risque fort d’être dénaturée et de donner un pouvoir sans limite aux grandes communautés de communes entourant les métropoles, par essence citadines, industrielles et aux mains des grand partis.
Va-t-on vers une ghettoïsation du monde rural et des  parties du territoire national non industrialisées ou à faible densité de population, avec, en prime, un recul significatif de la légitimité, au sens démocratique, de nos élus?

Ci-après proposition de Charles Pasqua :

 

Voir aussi l'Article du Figaro: " La réforme territoriale ou le jeu des sept erreurs"