L’agitation continue à régner en Suède. Des voitures ont été encore incendiées la nuit dernière alors que des policiers ont subi des jets de pierre. La tendance est tout de même au déclin de cette violence urbaine qui touche en particulier les quartiers les moins favorisés des métropoles suédoises. Les émeutes ont surtout touché la banlieue de Stockholm, et ont eu pour point culminant la nuit de mercredi à jeudi où près de 90 incidents ont été relevés, surtout concernant des voitures brûlées, au nombre de 50. 

 

C’est la mort d’un homme âgé de 69 ans, dimanche dernier, abattu par la police qui a contribué à mettre le feu aux poudres. Les policiers ont semblent-ils agi en état de légitime défense, se sentant menacés par le sexagénaire muni d’une arme blanche, en l’occurrence une machette. 

 

Le pays connait ainsi une flambée de violence assez rare dans ce pays assez épargné par les difficultés sociales. Mais, l’émigration est un débat qui se pose ainsi avec beaucoup d’acuité en raison des événements des derniers jours. Le chômage n’a beau pas être élevé pour la population globale (3,6%), il l’est bien plus dans les banlieues les plus pauvres de Stockholm, où il peut atteindre jusqu’à 15%. Cela nourrit le sentiment, notamment chez les jeunes, d’être des laissés-pour-comptes. 

 

Le souci principal consiste dans les inégalités du système éducatif suédois. Libérale, la politique du gouvernement a favorisé les inégalités entre les différents établissements scolaires. La carte scolaire n’y existe plus, ce qui fait que les familles les plus favorisées ont tendance à se détourner des établissements les plus difficiles. 

 

Les banlieues de la capitale ont connu un vaste plan de réhabilitation des logements, qui s’est souvent traduit par l’augmentation de la surface des appartements, pour contribuer à réduire la promiscuité. Mais cette augmentation s’est bien sur traduit par une hausse des loyers, ce qui a constitué une dépense nouvelle très difficile à prendre en charge pour de nombreuses familles. 

 

Enfin, le gouvernement libéral de Freidrik Reinfeldt a favorisé la réduction des services publics dans le paysage. Partisan du "Do it yourself", le gouvernement a favorisé l’initiative individuelle, ce qui a favorisé ce sentiment d’abandon.