Claude Sérillon, au plus près de l’oreille du président.

Après tant de périodes de placard, et d’électrons libres.

 

 

Un homme heureux lors de la cérémonie d’investiture de François Hollande le 15 mai 2012, document Le Monde.fr, Lionel Bonaventure/AFP.

 

Support Wikipedia Un esprit que nous avons su apprécier ces derniers temps dans l’émission de soirée de vivement dimanche de Michel Drucker pour son analyse des publications livresques. C’était un job fort distrayant dans le poeple, mais loin d’être à la hauteur de ces capacités. Politique, il l’est de la tête aux pieds c’est d’ailleurs ce qui lui fit des tords avec son caractère obtus, il ne courbe pas aisément l’échine. Dans le journalisme de télévision ou l’audience est forte, l’impact journalistique revêt énormément d’importance. D’ailleurs, n’a-t-il pas fait perdre le premier tour de l’élection présidentielle à Lionel Jospin ? Rappelez-vous l’interview au JT de 20 heures du 13 septembre 1990 lorsqu’il en est le présentateur, faisant dire à Lionel Jospin «il ne faut pas tout attendre de l’État» au sujet de l’usine Michelin qui annonçait le licenciement de 7.500 personnes sur trois ans, le même problème que Renault actuellement. La gauche tolérant des licenciements inadmissible !

 

Bien que de gauche, il se montra sans concession, boudé par la gauche et peu apprécié à droite. Cette phrase est restée dans les mémoires par l’impact qu’elle eut, tous les responsables politiques font attention pour éviter de ne pas la prononcer, et pourtant, elle est réaliste. Il montra ainsi que l’impuissance de l’État, que le monde salarié qui vote, comprend mal. C’est toute l’ambiguïté de la gauche qui ne réussit pas à faire comprendre que les espoirs dont-elle est porteuse ne sont que limités. Mais c’est un autre débat.

 

Il est vrai que le président a un problème de communication. C’est la presse et les médias télévisuels, baignant dans la désinformation, quand sont qualifiés de couacs certaines actions politiques, voir, Un ministre se bâillonne ou il démissionne. On sait bien que les résultats d’une politique sont incertains, et tout tabler sur eux pour montrer que l’on a bien gouverné, est risqué. Il faut donc améliorer, la communication, même si ce n’est que beaucoup de vent, il en reste toujours. Un analyste comme Claude Sérillon s’imposait, eu égard aux autres conseillés puisqu’ils n’ont pas bien réussit à faire mieux communiquer le président.

 

Claude Sérillon est un ami du président qu’il conseilla pendant la campagne présidentielle, notamment lors du duel entre les deux tours avec Nicolas Sarkozy. Il avait déjà une demi-oreille, et comme il connait les réactions des médias télévisuels et la presse, il apporte du positif.

 

Le problème du président est sa cote de popularité, lâché par la gauche de la gauche et fortement critiqué par l’opposition, il se doit d’inverser la courbe, même s’il prétend qu’il vaut mieux qu’elle soit mauvaise au début de son mandat qu’à la fin. Mais, est-ce que François Hollande ne provoque pas lui-même ce défaut de communication lorsqu’il refuse une interview au Figaro ?

 

Il ne peut faire autrement que de se servir de la presse, même d’opposition, s’il veut être entendu. Les Français feront le tri entre les critiques et les avancées politiques. Le story-telling mot à la mode pour désigner de manière moderne l’adhésion du public à une politique, s’est imposé, et François Hollande tout comme Nicolas Sarkozy, ne peut y échapper.

 

Le 26 août 1999 Claude Sérillon, journaliste présentateur de France 2, interviewa François Hollande pour le JT de 20 heures.

 

L’osmose juvéline, document Libération.

 

Ce dernier, premier secrétaire du Parti socialiste en phase avec la politique de Lionel Jospin alors premier ministre sous Jacques Chirac, dernière cohabitation avant la réforme du mandat présidentiel à cinq ans, donne ses réponses sur les sujets suivants, baisse des impôts envisagée par le gouvernement Jospin, minimaux sociaux, le Smic, la TVA et la politique de gauche en matière économique.

 

http://www.ina.fr/video/CAB99034399/plateau-francois-hollande.fr.html

 

La Claude Sérillon montre déjà sa maîtrise politique de la situation. On pourra constater comment évolua François Hollande sur les impôts et sur la rigueur, premier secrétaire PS et maintenant président de la république.

 

Nommé le 3 janvier 2013 comme qualité de spin doctor, cadeau de bonne année, il ne fut pas le mercredi 16 janvier dans la grande salle des fêtes de l’Élysée lors des vœux à la presse. Il faut éviter, maintenant dans l’antre du pouvoir, de fréquenter la presse, éviter le mélange des genres. Il faut bien à 62 ans se stabiliser, mettre de coté son indépendance, et ma foi, avec François Hollande c’est pour cinq ans, voire plus ? Comme fin de carrière ce n’est pas mal, n’est-ce pas Monsieur Jacques Attali, après on peut écrire ses mémoires, la belle vie quoi !

 

Il était le jour des vœux à la presse en train de déjeuner avec Jean Galvani, un ami de longue date. C’est beau le pouvoir, on déjeune aux frais du populo, mais c’est pour le bien des Français.

 

De gauche, on le savait dans ses propos télévisuels, cela se devinait, et cela ne lui a pas toujours porté chance. il faut savoir ce que l’on veut, si c’est pour la gloire la gauche n’est pas porteuse, ce n’est qu’un sacerdoce.

 

À 23 ans, il intègre l’ORTF Île de France, et puis, il entre à Antenne 2 en 1975, il a alors 25 ans, et il prend, l’année suivante, les commandes du journal de 18 h 45, il a 29 ans. En 1979, il est en charge de la revue de presse dans Antenne 2 midi. Mais là c’est le clash, il évoque l’affaire des diamants de Bokassa, mettant en cause Valéry Giscard d’Estaing. Il a vraiment cherché à être viré. Cette affaire pourrira la vie politique du président Giscard d’Estaing pendant des années. Le directeur de l’information Jean-Pierre Elkabbach, supprima la revue de presse, afin de ne pas lui déplaire.

 

Noël Mamère, alors journaliste, «j’avais trois minutes de news», se souvient-il, je parle des diamants et Elkabbach me dit, «tu ne me recommences jamais ça !». On était quelques-uns à défendre Claude, tiré du Monde, fr . L’intersyndicale des journalistes entre dans le conflit avec la direction de la chaine, et transforme Sérillon en martyr. De là, il se dit incarner seul une conscience morale.

 

En juillet 1981, gauche oblige, il devient rédacteur en chef du service société, et présente le dernier journal. En février 1984, il quitte Antenne 2 pour TF1 afin d’y présenter le journal de 20 heures de la Une qui se trouve alors en perte de vitesse face au tandem Christine Ockrent / Bernard Rapp.

 

Mal à l’aise au sein de la rédaction de TF1 et opposé au style du nouveau JT mis à l’antenne en janvier 1985, dramatisé et plus sensationnaliste, il reste nostalgique d’Antenne 2 et la réintègre en janvier 1986, pour présenter le 20 heures en alternance avec Bernard Rapp.

 

Autre affaire, présentateur du 20 heures de la 2, il est débarqué en juillet 1987 pour avoir «maltraité» le préfet de police de Paris dans l’affaire de la mort de Malik Oussékine, un étudiant tabassé par la brigade des voltigeurs en moto, mais surtout à l’approche de la présidentielle, c’est la période de cohabitation, Jacques Chirac est à Matignon. Il faut dire que Claude Sérillon souriait tout le temps, ce qui irritait le.premier ministre. Claude Sérillon devra attendre 11 ans pour reprendre le même poste, en août 1998, en remplacement de Daniel Bilalian.

 

On lui redonne le 20 heures sur France 2 où il propose alors un JT remanié. L’audience néanmoins demeure inférieure à celle de la Une. Le 13 septembre 1999, fidèle à sa réputation d’indépendance, il réalise une interview sans concession de Lionel Jospin alors Premier ministre, on connait la suite.

 

La présidentielle approchant, Sérillon, tout comme en 1987, devient un interviewer «boudé à gauche et peu apprécié à droite». En juillet 2001, Olivier Mazerolle, nouveau patron de l’information de la chaîne, lui retire la présentation du JT, et en septembre, il est remplacé par David Pujadas, débauché de LCI.

 

Par la suite, il quitte France 2 et retrouve ainsi intégralement sa liberté de parole. En 2002, Patrick Chêne fait appel à lui pour son projet de dynamisation de la chaîne Santé Vie mais la chaîne cesse d’émettre un an plus tard.

 

De 2007 à 20127, il rejoint l’équipe de Michel Drucker en tant que chroniqueur, dans la seconde partie de l’émission Vivement dimanche prochain sur France 2.

 

Fidèle à ses convictions politiques, et à son indépendance il mena un combat contre les pouvoirs en place. Maintenant, il peut être un conseillé averti ami d’un président. On ne gouverne jamais seul, bien qu’un président soit toujours seul devant ses responsabilités.