Bref portrait de Nicolas Ier (2ème partie)

Sarkozy candidat et Sarkozy président, sont deux personnes complétement différentes. Alors qu’il jouait avec une image d’élu proche du peuple, à son écoute, désirant le meilleur pour le futur des électeurs, le soir même de son accession au mandat suprême, il brise la glace. Fouquet’s avec ses amis stars et patrons du CAC 40, yacht de Bolloré, Rolex, Rayban, un étalage de luxe qui étonne ceux qui avaient cru en lui. Il devient le président des riches et les favorisent par ses agissements tel le bouclier fiscal. Il choisit comme Premier Ministre, un homme d’apparence austère, peu connu, un rural, tout le contraire de lui, François Fillon.

 

Les gouvernements pendant les 5 années, sauf rares exceptions, sont un bal des incapables, des gaffeurs, des traîtres et des irresponsables mais qui ont la chance d’avoir été, un jour, dans les petits mouchoirs de Nicolas. Des mouchoirs qu’il prend, qu’il use et qu’il jette. Les cadors du PS avides de pouvoir, rentre dans les rangs sarkoziens, le gouvernement « d’ouverture » est né.

 

Les universités sont réorganisées, Pécresse lance sa LRU, une loi d’autonomie des facs qui, au lieu d’améliorer les choses, creuse l’écart entre les plus prestigieuses et privées et celles publiques et ouvertes à tous. D’ailleurs cette triste tendance s’accentue durant son quinquennat et dans tous les domaines. Diviser pour mieux régner, une devise que Nicolas a dû apprendre par cœur tellement il en use. Il instaure le service minimum dans les transports et dans les écoles afin qu’il y ait un climat de tension dans les établissements entre grévistes et non-grévistes. Pour plaire aux écolos, il met en place un Pacte Ecologique mais ce fruit devient blet et garde une nuance verte sans avoir jamais connu le stade de la maturité.

 

Dans la France de Sarkozy, il ne faut plus être malade, les médicaments sont de moins en moins remboursés, les hôpitaux sont devenus des entreprises où rentabilité a remplacé hospitalité. Les scandales liés à la santé défraient la chronique, le Médiator et l’épisode de la grippe H1N1 avec ses vaccins obsolètes en sont les meilleurs exemples.

 

En termes d’économie, il fait défiscaliser les heures supplémentaires pour relancer l’emploi, diminue les droits de successions, forge un bouclier fiscal pour les plus fortunés, augmente le seuil de l’ISF, diminue la TVA dans les restaurants, cependant la note reste toujours salée, comment cela est-ce possible ? Ses projets de croissance sont revus à la baisse avec la crise économique et financière qui s’étend comme une tâche d’huile sur la planète.

 

La politique intérieure se radicalise. Un gros coup de rabot s’opère sur l’immigration, les policiers reçoivent des quotas et des smiles plus ils renvoient des immigrés dans leur pays. Les banlieues explosent, les jeunes en ont marre ! Les voitures brûlent, les yeux pleurent à cause des gaz lacrymogènes, les os craquent sous les coups de matraques et les pavés rebondissent sur les boucliers des CRS. Un racisme sous-jacent nait dans les phrases du président et de ses ministres de l’Intérieur.  Brice et Claude n’ont d’égal que Nicolas, inspiré par Jean Marie.

 

« L’homme africain n’est pas rentré dans l’histoire » où comment nier l’importance de ce continent d’où la vie est apparue. Une vaste terre riche, emplie de cultures différentes. Tout cela pour que les électeurs frontistes, et ceux qui n’assument pas leur côté sombre, se trouvent un nouveau leader. La manœuvre fonctionne, les pourcentages du FN dans les élections s’effondrent.

 

Sarkozy traîne des casseroles, miraculeusement, elles ne font pas grand bruit mais juste assez pour que des journalistes à l’ouïe fine, puissent les entendre. Citons l’une des plus importantes, l’affaire Woerth Bettancourt. Quand on ouvre le dossier, on tombe sur la cession d’un hippodrome à un prix défiant toute concurrence et transfert de valises remplies d’argent pour financer des intérêts personnels. Puis il y a l’affaire Clearstream se déroulant sous la forme d’un duel de bouchers entre le président et Dominique de Villepin. Il endosse le rôle de la pauvre victime d’un mauvais tour orchestré par son rival. Une histoire aux ramifications profondes, nombreuses et aux teintes opaques.

 

A l’international, il s’exporte bien et fait preuve d’un grand activisme. Dès le mandat commencé, il se montre persuasif et parvient à faire revenir des infirmières bulgares retenues en otage par Khadafi. Il daigne montrer un peu d’intérêt à l’Afrique et se positionne sur le problème du Darfour. Il y envoie le « marvelous doctor » Kouchner, un sac de riz sur l’épaule. En Côte d’Ivoire, suite aux heurts entre Gbagbo et Ouattara, il engage l’armée française aux côtés du président réellement élu, libérale dans l’âme et profitant de la situation de crise pour se mettre de l’argent en spéculant sur le cacao.

 

 L’armée livre bataille contre le terrorisme en Afghanistan, du moins, c’est la raison louable qui est avancée. La situation s’enlise et le retrait des combattants devient une préoccupation médiatique. Pendant ce temps-là, les amis reçus en grande pompe un jour, deviennent les ennemis un autre. « L’infâme Mouhamar » se transforme en ennemi public n°1.

 

Alors qu’il se veut le digne héritier du Grand Charles, il commet le blasphème en faisant réintégrer la France dans le commandement stratégique de l’OTAN en 2009. La liberté d’action de pays est aliénée  aux décisions outre-Atlantique. Sur la scène européenne, alors qu’il penchait du côté anglais au début du mandat, le vent à souffler et il s’est rapproché de nos cousins germains. La zone Euro tremble et vacille, le couple Merkozy additionne les mesures drastiques pour tenter d’endiguer la chute. La France perd son sésame, le triple A, par pragmatisme il ne cesse de répéter que cela n’est pas si terrible alors que quelques mois plus tôt, il en faisant le synonyme de mort.

 

Les médias ont, en France, une place importante et les relations avec le président de la République ont toujours été cocasses. Nicolas a des amis bien placés et il sait s’en servir. Les grands groupes de presse sont tenus par ses amis patrons, Lagardère, Bouygues ou encore Rothschild. Ils sont sous sa coupe mais continue de jouer les mal-aimés. Il impose même son autorité sur la télévision publique en choisissant le président. Ainsi, les émissions qui font réfléchir, ou bien présenter par des personnes qui ne reçoivent plus la sympathie de Nicolas, passent à la trappe. Quand il le faut, au moment opportun, des photos, où les traits qui font défauts sont gommés, ornent tous les magazines des kiosques.

 

La déferlante reprend de plus belle comme il y a 5 ans et le candidat-président est en train de se construire une image loin des élites et en totale emphase avec les ouvriers et les petites gens. Toutefois, l’attention est de mise, il ne faudrait pas que le piège se referme une nouvelle fois sur les électeurs.