Cinéma : My name is Khan

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« On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille, et pourtant il faut être né quelque part » nous dit la chanson de Maxime le Forestier. Certains noms ou prénoms sont effectivement difficiles à porter dans certains coins du globe. Ainsi, s’appeler Khan, peut s’avérer être problématique aux Etats-Unis.

 

MY NAME IS KHAN (Mon nom est KHAN) est le titre du prochain film indien à être projeté dans nos salles de cinéma. Déjà sorti dans plusieurs pays, ce film connait un énorme succès et a battu des records d’affluence. Sa sortie en France est prévue pour le 26 mai prochain.

 

Réalisé par Karan Johar (la famille indienne, Kuch kuch hota hai), ce film est sorti en Inde le 12 février dernier. Un film évènement qui a suscité quelque controverse suite à un incident sur lequel je reviendrai plus loin.

Il réunit deux des plus grandes stars du cinéma « bollywoodien » actuel que sont Shah Rukh Khan (et oui, c’est également son vrai nom) et Kajol Devgan Mukherjee. Quasiment chaque film interprété par ce couple a été un succès incontestable.

 

Synopsis : Rizvan Khan (Shah Rukh Khan), un enfant de confession musulmane vit dans la banlieue de Mumbai (anciennement Bombay). Autiste, il est considéré comme un peu « spécial », car il est très doué pour réparer toutes sortes de choses. Sa mère le couve un peu trop aux yeux de son frère. Néanmoins, adulte, Rizvan part rejoindre son frère aux Etats-Unis, après le décès de sa mère. Là, on découvre qu’il souffre du syndrome d’Asperger. (Considéré par certains médecins plus comme une différence qu’un handicap, cette maladie est associée à une forme d’autisme et les personnes atteintes ont comme caractéristique principale, des passions hors-normes tant dans leurs types que dans leurs intensité. Ils peuvent également être hypersensibles aux bruits, à certains aliments, etc… (cf : wikipédia.org)).

Il tombe amoureux de Mandira (Kajol), une jeune femme hindoue et se marie avec elle malgré l’opposition de son frère. Installés à San Francisco, tout se passe plutôt bien pour eux jusqu’aux évènements du 11 septembre 2001. A partir de ce moment, ils vont assister à un changement dans l’attitude de leurs amis et voisins américains. Un drame va survenir, poussant Mandira à rendre le nom de son mari responsable de toute cette haine et ségrégation envers eux. Pour reconquérir son amour, Rizvan entreprend d’aller voir le président des Etats-Unis en personne pour lui dire que « son nom est Khan, mais qu’il n’est pas un terroriste ». Son voyage à travers l’Amérique du nord lui attire pas mal de problèmes, même de la part de ses coreligionnaires, et le conduit jusqu’à au FBI et à la prison.

Cette histoire palpitante et pleine de rebondissements se vit passionnément. On ne voit pas passer  les 160 minutes que dure ce film, plein de romance fleuri par des chansons mélodieuses à souhait comme seul quelques grands réalisateurs du cinéma indien savent le faire.

Vous pouvez en voir la bande annonce ici : http://www.youtube.com/watch?v=ElN3orKveF0

 

Controverse : Pour la petite anecdote, le 14 aout 2009, l’acteur Shah Rukh Khan débarque à l’aéroport de New Wark dans le New Jersey (Etas-Unis) pour participer à des évènements commémorant le 62ème anniversaire de l’indépendance de l’Inde, lorsqu’il fut mis à l’écart par les services de l’immigration de l’aéroport et interrogé pendant près de 2 heures. Son nom « Khan » serait fiché selon ses services. Il a fallu l’intervention des services de l’ambassade de l’Inde pour abréger cet interrogatoire. Et pourtant, même pendant son « séjour forcé » dans la salle allouée pour les contrôles, beaucoup de personnes, des indiens pour la plupart, l’avaient reconnu et l’assaillaient pour avoir un autographe. Cet incident a été très critiqué par la presse indienne. Un excès de zèle qui a failli provoquer un incident diplomatique. Il faut rappeler que les stars du cinéma sont des demi-dieux en Inde.

 

Si les préjugés sont la pierre angulaire de la discrimination, les attentats du 11 septembre ont eu pour effet de mettre cette pierre angulaire en surbrillance.

Dans beaucoup de pays dans le monde, la différence entre êtres humains ne s’apprécie pas, ne se cultive pas.

Les préjugés sont un fléau pour les relations humaines. Combien de fois entend-t-on que des actes discriminatoires sont produits uniquement parce que l’on s’appelle Mohammed, ou Pablo, ou Chen ou encore Martin ? Chaque individu peut un jour peut être victime de telles discriminations. Il est hélas fâcheux de toujours tout généraliser. Si un tzigane vole un pomme, tous les tziganes ne sont pour autant des voleurs, si un noir ou un arabe braque un banque, tous les noirs ou tous les arabes ne sont pas forcément des bandits, si un blanc viole un enfant, tous les blancs ne sont pas pour autant des pédophiles. Arrêtons de toujours vouloir tout cataloguer, tout mettre dans un même panier. Cela engendre des préjugés, qui à leur tour poussent à avoir des paroles ou actes discriminatoires sans raison.

Il n’y a qu’un seul panier dans lequel on peut tous se trouver, c’est celui de l’être humain. Pour terminer, j’aimerais que vous vous souveniez de ces paroles de la chanson de Maxime le Forestier avant d’aller voir ce film, vraiment excellent.

« On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher. Etre né quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard. »

6 réflexions sur « Cinéma : My name is Khan »

  1. Erratum: Dans la partie « controverse », il y a une erreur dans la date. Ce n’est évidemment pas le 14 aout 2099 que cet incident réel à eu lieu, mais bien, vous l’avez compris, j’en suis certain, du 14 aout 2009 dont il s’agit. Désolé!

  2. On peut ajouter dans les anecdotes liées à ce film, et encore une démonstration de l’intolérance, quelle que soit la région géographique, les émeutes créées par le Shiv Sena (droite hindou, nationaliste du Maharastra) au moment de la sortie de MNIK à Mumbai, parce que Shah Rukh Khan s’était étonné de l’absence de joueurs de cricket pakistanais dans les équipes indiennes…. Imaginez l’état du foot français sans Zidane!

  3. Yes, l’intolérance est partout et sous toutes les formes. Les extrémistes du Shiv Sena n’en sont pas en reste.

  4. Merci Malika d’illustrer parfaitement bien mes dires. Sans le vouloir (sans doute), ta réaction a montré que ce film traite bien d’un sujet d’actualité.
    Merci encore.

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